Viticulture : Portrait
Vignes d’hier et d’aujourd’hui
Jean-Pierre Pradier, viticulteur, et ses amis François Mandonnet et Jean-Michel Mauge réussissent un mariage subtil entre patrimoine culturel et viticulture.

Le Domaine des Trouillères est implanté sur les coteaux de Corent, du Puy de Marmant et de la Montagne de Strass. Cinq hectares d’un patrimoine volcanique que Jean-Pierre Pradier cultive aujourd’hui avec passion et respect.
Ce fils de vigneron s’est installé en Gaec avec son père dans les années 80, après l’obtention de son Bts Viticole. Il s’associe par la suite avec son frère jusqu’en 2005 et prend son indépendance.
Tout au long des années, Jean-Pierre Pradier va faire des choix techniques en accord avec la préservation de ses sols. « Le vin est le reflet de la terre d’où la vigne tire son énergie ainsi que de la biodiversité qui l’entoure. » explique-t-il. Ses méthodes de travail se rapprochant de la viticulture biologique, il décide en 2009 de sauter le pas, non sans appréhension. Cette transition représente 150 heures de travail en plus mais pour lui c’est l’occasion de régulariser la situation et de faire reconnaître ses efforts. Aujourd’hui, c’est avec attention qu’il plante, taille, vendange et produit son vin qu’il vend sur son Domaine. Pour lui « Bio » ne rime pas avec régression, il est hors de question de se séparer de la vendangeuse et autres matériels modernes. « Je ne ferais jamais le retour en arrière. »
Une stratégie qui porte les fruits de son rosé de Corent jusqu’à une médaille d’or au concours de Paris 2011. « C’est une véritable récompense de se dire que son vin a été choisi parmi tant d’autres. » s’enthousiaste-t-il.
Histoire et anecdotes
Sur deux jours, le 2 et 9 avril, Jean-Pierre Pradier transforme sa cave en musée avec l’aide de ses deux amis férus d’histoire, François Mandonnet et Jean-Michel Mauge. Le viticulteur fait découvrir son métier à ses clients à travers une exposition d’outils anciens et modernes. S’ajoute à cela une trentaine de bouteilles étiquetées des principaux producteurs de Côtes d’Auvergne sur plus de 30 ans. Son enthousiasme et sa passion pour l’histoire de son métier l’amènent jusqu’à raconter des anecdotes toutes plus farfelues les unes que les autres. Parmi elles il y a notamment le parcours d’une bouteille portant sur son étiquette le sigle Rpr. Mais les dures lois de la réalité le ramènent sur terre : « Entre les deux guerres, un vigneron avec 2.5 ha gagnait bien sa vie. Aujourd’hui avec mes 5 ha et mes outils je dépense moins de sueur mais les investissements sont énormes. Le revers de la médaille n’est pas toujours bon ».
Pour Jean-Pierre Pradier tous les métiers ont des inconvénients mais il en faudrait plus pour le décourager.
Infos
Domaine des Troullières, rue de Tobize, les Martres de Veyre.
Portes ouvertes le samedi 9 avril de 8 h 30 - 12 h et 14 h -19 h