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Témoignage
Une transmission hors-cadre familial réussie !

Jean-Louis Lescure, exploitant retraité depuis octobre 2021, a eu la chance de trouver un jeune repreneur pour son exploitation. Il revient sur les différents éléments qui ont fait de cette transmission une réussite.

Durant la période qui précède la reprise de l’exploitation, Sylvain investit l’argent qu’il gagne dans son futur cheptel de vaches Aubrac.

En 1996, suite au départ en retraite de son père, Jean-Louis Lescure et sa femme créent une EARL et deviennent associés sur l’exploitation familiale, située à St-Gervazy. Les parcelles s’agrandissent avec l’acquisition de nouveau terrains, permettant le développement de cultures de semences, en parallèle de la production laitière. En 2016, la crise laitière pousse le couple à cesser l’élevage ; la femme de Jean-Louis change d’emploi pour devenir éducatrice spécialisée. La retraite approche à grands pas pour l’exploitant. Ses enfants, dont les choix de carrière les ont éloignés du monde agricole, ne comptent pas prendre sa suite : Jean-Louis doit donc trouver un successeur hors-cadre familial.

Un repreneur tout désigné

Ce successeur, il a la chance de le connaître de longue date puisqu’il s’agit du fils d’un de ses voisins et amis éleveurs. Étudiant de BTSA ACSE (analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole), Julien Fournier travaille deux ans en tant qu’apprenti aux côtés de Jean-Louis. L’agriculteur découvre un jeune homme sérieux avec le goût des choses bien faites : « je n’ai pas essayé de trouver quelqu’un d’autre ! ». En parallèle, des intéressés se rapprochent de l’agriculteur pour proposer de reprendre certaines de ses parcelles, mais ce dernier tient à garder son exploitation en un seul morceau pour Sylvain, « c’était déjà une galère pour agrandir mes surfaces dans les années 1990… » se souvient le retraité qui souhaite épargner ces difficultés au jeune homme.

Bien préparer la transmission

Très vite, Jean-Louis Lescure se rapproche d’Olivier Lastiolas, conseiller à la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme, pour qu’il l’accompagne dans ses démarches et le montage du dossier d’installation. « Il m’a beaucoup aidé pour faire les choses dans le bon ordre : c’est lui qui m’a conseillé de faire une estimation du bail et des équipements récupérés par Sylvain, ainsi qu’un état des lieux des parcelles. Je conseille vraiment de le faire : ça coûte un peu d’argent mais ça permet de se protéger et de protéger ses enfants » estime l’agriculteur. Toujours dans le cadre de son accompagnement, Jean-Louis suit une formation intitulée « Je choisis ma transmission et je me prépare à la retraite », trois journées durant lesquelles les participants reçoivent des renseignements concernant la comptabilité et les différents aspects juridiques à connaître.
En parallèle, il présente Sylvain aux propriétaires des parcelles en location et leur fait part de son envie de les lui céder en un seul bloc. Ils acceptent rapidement, « j’avais la chance d’avoir une bonne relation avec eux ! Au final, seule une parcelle de 1,5 ha a été vendue à d’autres acquéreurs ».
De son côté, Sylvain Fournier est reparti travailler comme salarié après son alternance en attendant le départ de Jean-Louis. L’argent qu’il gagne durant cette période lui permet de se constituer une trésorerie et d’investir dans son futur cheptel de vaches Aubrac.
« Au départ, je voulais continuer à travailler jusqu’à mes 65 ans, mais ma femme m’a convaincu qu’on risquait de louper le coche en faisant attendre Sylvain trop longtemps » témoigne Jean-Louis qui a pris sa retraite en octobre 2021, à l’âge de 62 ans.
Depuis, le jeune retraité garde contact avec son successeur et se dit satisfait de son travail.

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