Irrigation
Une retenue d'eau qui fait désormais référence
Le premier projet individuel de réserve d'eau dans le Puy-de-Dôme est sorti de terre en Limagne. Il s'agit d'un ouvrage d'une capacité de 10 000 m3, mis en place par Mathieu Daim, producteur de grandes cultures, oignons et pommes de terre.

Deux ans ont été nécessaires au jeune agriculteur pour mûrir et faire aboutir son projet autour d'un puits construit il y a plus de 30 ans sur la ferme. Irrigant à partir du barrage du sep, et situé en bout de réseau, Mathieu Daim se trouvait dans une impasse face à l'impossibilité d'augmenter son volume d'irrigation. Un casse tête pour l'agriculteur qui doit sécuriser sa production, son revenu et conforter les filières locales dont il dépend. Les sécheresses successives, le changement climatique le confortent par ailleurs dans l'idée de trouver le moyen d'utiliser l'eau du puits pour en bénéficier au moment où les besoins en irrigation sont cruciaux.
Être bien entouré et conseillé
Mathieu Daim s'entoure alors des conseils de professionnels, de l'administration et de la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme. "Sur un plan technique, mes échanges avec LFE63 à Courpière, (spécialiste de l'étanchéité et de l'utilisation des géomembranes ndlr), m'ont permis de voir que mon projet était réalisable techniquement et économiquement. Sur le plan réglementaire, les services de la DTT rencontrés à l'automne 2019, m'ont accompagné dans la mise en place de ce projet dont l'administration a, je crois, compris le bon sens et l'intérêt par rapport au changement climatique; l'irrigation étant une des solutions face au changement climatique."
Au delà de sécuriser ses productions, un tel ouvrage devrait ouvrir d'autres opportunités selon Mathieu Daim. "On hésite moins à diversifier quand on sait que l'on peut irriguer" confie-t-il." Et à l'heure où les politiques encouragent le projet alimentaire territorial (PAT) il est important que les producteurs puissent assurer en quantité et en qualité la fourniture de produits locaux. Quand on sait qu'en maraichage bio ou conventionnel, les besoins en eau s'élèvent à 3 500 m3 par hectare, il est grand temps de trouver des solutions à l'irrigation."
L'ouvrage aujourd'hui terminé, Mathieu Daim souhaite qu'il serve de "référence " à d'autres agriculteurs qui hesitent à se lancer dans un projet individuel ou collectif. "Quel que soit le système, bio ou conventionnel ; quelle que soit la production végétale ou fourragère, les agriculteurs ont besoin d'eau et de la gérer pour sécuriser leurs productions et répondre aux attentes d'une alimentation de proximité et de qualité" explique-t-il.
La construction de cette première retenue individuelle peut donc encourager d'autres agriculteurs à mûrir un projet. Mathieu Daim en est conviancu ; il se tient à leur disposition.