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Udsea 63 conseil d’administration
Une dernière chance pour le plan de chasse du sanglier

Le Conseil d’administration de l’Udsea, réuni vendredi 15 avril, était essentiellement consacré aux dégâts de sangliers.

Tirant les enseignements de la saison de chasse écoulée, les administrateurs ont définit leur stratégie et leurs objectifs pour défendre aux mieux les intérêts des agriculteurs victimes de dégâts.

Dès le début de l’année 2010, alors que les remontées du terrain étaient de plus en plus fréquentes au sujet des dégâts de sangliers, la gravité de la situation était sous-estimée. «C’est pourquoi nous avons organisé notre propre recensement des problèmes en mobilisant le réseau syndical» rappelle Bruno Chaput. A la suite de ce recensement, une véritable prise de conscience s’est faite autour du problème. Aujourd’hui, les chiffres parlent d’eux mêmes : près de 4000 sangliers tués à la saison passée, un tableau de chasse qui a presque doublé par rapport à la saison précédente.

Comment en sommes-nous arriver là ? Paradoxalement, ce sont les pratiques de la chasse elle même qui sont à l’origine de l’accroissement des populations. La tendance à capitaliser les animaux reproducteurs, le refus de chasser les femelles adultes, la peur de manquer de bracelets, les règlements internes des sociétés de chasse... autant d’éléments qui ne permettent pas de gérer les populations efficacement. Une gestion trop conservatrice est souvent génératrice d’importants problèmes locaux dus à des déséquilibres forts entre les densités de populations et la capacité d’accueil du milieu.

 

Les pratiques d’agrainage dans «le collimateur»

« Plusieurs dizaines de tonnes ?» s’étonne un administrateur ap-prenant les quantités de maïs achetées pour assurer l’agrainage d’un seul territoire de chasse. Les pratiques d’agrainage actuelles sont dans le collimateur des administrateurs. Ils sont nom-breux à témoigner de fertilité anormalement élevée des femelles de sangliers. «8 petits par femelle ! 2 portées par an ! Des femelles de 30 kg pleines !» dénoncent les administrateurs. Le constat est le suivant. Deux solutions : soit l’agrainage est réellement pratiqué dans un but de dissuasion et de protection des cultures, auquel cas c’est une pratique à conserver et à encourager. Soit l’agrainage a pour but de nourrir des animaux pour les attacher à un territoire et les tirer plus facilement. Dans ce cas, c’est une pratique de nourrissage condamnable et préjudiciable aux intérêts de l’agriculture.

 

Garder le classement Gibier pour conserver les indemnités

Actuellement, le sanglier est une espèce classée gibier. Le Préfet peut décider chaque année du classement nuisible ou non du sanglier, après avis du Conseil départemental de la chasse et de la faune sauvage. Aucune réglementation européenne ou internationale ne s’y oppose. Toutefois, les dégâts causés par les animaux classés nuisibles ne sont pas indemnisés. Les recours sont limités et les victimes ne peuvent que rechercher la responsabilité du propriétaire du bois ou de friches où se situe le nuisible, et seulement en cas de prolifération excessive. C’est pourquoi, malgré le montant faible des indemnités, le Conseil d’administration de l’Udsea n’est pas favorable au classement nuisible du sanglier. En 2010, environ 400 000 € d’indemnités ont été versées aux agriculteurs.

 

Plan de chasse : une obligation de résultat

La profession agricole doit-elle se battre pour supprimer le plan de chasse ? La question se pose sérieusement.

En théorie, l’utilisation d’un plan de chasse est séduisante. Lui seul permet d’intervenir administrativement sur le niveau des prélèvements en instaurant un minimum à réaliser. Mais en pratique, les lourdeurs du système et les difficultés à le faire appliquer et respecter peuvent remettre en cause cet outil.

Aujourd’hui, l’accroissement des populations et des dégâts nécessitent une évolution du plan de chasse. Le Conseil d’administration de l’Udsea constate que le monde de la chasse, aiguillonné sans doute par la hausse des indemnités à verser aux agriculteurs, propose des évolutions. A l’occasion de la dernière AG de la fédération des chasseurs, des mesures ont été prises pour rendre le plan de chasse plus efficace. Par exemple, l’utilisation de bracelets «non spécifiés» permettra de tirer indistinctement jeunes ou adultes en évitant les problèmes de détermination de l’âge du sanglier (par sa dentition) avant le tir.

Ces mesures vont-elles assez loin ? Le Conseil d’administration de l’Udsea jugera de l’efficacité du plan de chasse à ses résultats. A l’automne prochain, si le plan de chasse n’a pas fait ses preuves, l’Udsea militera pour un changement radical dans la gestion des populations de sangliers. L’ensemble des pratiques devra être revu : objectifs de prélèvements, agrainage, chasse en battue... En cas d’inefficacité du plan de chasse, la solution pourrait être sa suppression.

 

Continuer à gérer les situations locales difficiles

En attendant, la gestion locale des «points noirs» se poursuit ... avec plus ou moins de succès. A la demande de ses adhérents, l’Udsea intervient sur tous les secteurs qui connaissent des difficultés. Dans les cantons d’Ambert, d’Arlanc, de Bourg-Lastic, de La Tour d’Auvergne et ailleurs l’Udsea organise des visites de terrain avec les agriculteurs et les lieutenants de louveteries. Des battues administratives sont demandées quand elles sont nécessaires. Les résultats de ces démarches et la réussite des battues dépendent beaucoup de la volonté des louvetiers et des chasseurs. Dans certains secteurs les résultats sont positifs et démontrent l’importance de la concertation entre les agriculteurs et leurs représentants, les sociétés de chasse, les louvetiers, l’administration et les élus locaux.

Partout en France, le sanglier fait parler de lui en raison des nuisances que génère sa surpopulation : dégâts agricoles, collisions et accidents de la route, problèmes sanitaires... Quelles que soient les solutions mises en œuvre : classement nuisible, tir libre, plan de chasse... il n’y a pas de solution « miracle ». Les prélèvements augmentent mais ne suffisent pas à maintenir les populations et les dégâts en dessous d’un niveau acceptable pour le monde rural en général et les agriculteurs en particulier. Seules la détermination et l’action coordonnée de tous les acteurs peuvent produire des résultats. Dans le département, les agriculteurs peuvent compter sur la détermination de l’Udsea et de ses partenaires, la Chambre d’agriculture et l’Addeap.

 

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