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« Une bonne fois pour toute, Macron réponds-nous ! »

Manque de revenu, contraintes réglementaires, distorsions de concurrence, agribashing… La profession se demande réellement si la France veut encore de ses paysans et se mobilise massivement pour faire entendre sa voix.

Déjà, le 8 octobre dernier, plus de 10 000 agriculteurs du réseau Fnsea-JA s’étaient mobilisés à travers toute la France en guise de premier avertissement à l’encontre du gouvernement. Ils disaient stop à l’agribashing, aux surtranspositions réglementaires et aux accords de libre-échange. Et ils l’avaient promis, « nous reviendrons autant de fois qu’il le faudra pour que le gouvernement entende enfin la détresse des paysans ». Ce fut chose faite mardi 22 octobre ; face au mutisme du gouvernement, les agriculteurs ont remis le couvert dans plus de 72 départements.

Une mobilisation de poids

À Clermont-Ferrand, plus de 200 tracteurs ont convergé vers la Place de Jaude depuis Riom, Issoire, Orcines et Thiers. Dans leurs sillons, près de 500 agriculteurs, professionnels et entrepreneurs agricoles se sont rassemblés au pied de la préfecture du Puy-de-Dôme pour dire leur exaspération. Et dans la foulée, une délégation composée des représentants de la FNSEA, de JA et des Entrepreneurs des Territoires (EDT) du département, rencontrait la Préfète, Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc.

Leurs doléances « maintes fois renouvelées mais jamais entendues » tiennent en trois points : stopper le double-discours entre d’un côté, la montée en gamme prônée lors des Etats généraux de l’alimentation et, de l’autre, la ratification d’accords de libre-échange destructeurs pour les filières et qui tirent les standards de production vers le bas. Mettre fin aux surtranspositions de normes et aux distorsions de concurrence. Lutter efficacement contre l’agribashing en valorisant les engagements de la profession, en assurant la protection des agriculteurs et des exploitations par une condamnation systématique des intrusions et des agressions verbales ou physiques d’exploitants, et en mettant en place une communication positive autour des métiers. « Nous attendons une réponse forte du président de la République » ont-ils exprimé à la préfète.

« L’État doit prendre ses responsabilités et vite ! »

« Ce que nous voulons c’est vivre dignement de notre métier ; or pour cela il nous faut des prix, du revenu, et de la reconnaissance, scande Baptiste Arnaud. La reconnaissance, nous l’avons puisque la majorité de nos concitoyens est à nos côtés. Notre seul problème aujourd’hui c’est l’Etat qui ne nous comprend pas et ne nous aide pas. Il suffirait pourtant de limiter les accords de libre échange et de faire respecter les fondements des états généraux de l’alimentation pour que le revenu des agriculteurs s’améliore. Or aujourd’hui, la marge profite essentiellement à la grande distribution ! »

Pour David Chauve, président de la Chambre d’agriculture, « l’incohérence des discours du Président Macron est inacceptable ! Cela fait deux ans que nous dialoguons dans le cadre des Egalim, mais force est de constater que ça ne se traduit pas en actes concrets. Le problème est avant tout économique. Le gouvernement doit maintenant prendre ses responsabilités pour faire appliquer la loi Egalim au sein des filières, notamment de la grande distribution, pour que nous ayons enfin une répartition plus juste de la valeur. »

Les agriculteurs ne supportent plus non plus d’être pris pour cible si injustement « alors que le modèle agricole français est reconnu comme un des plus vertueux » poursuit le président.

« Il faut que tout cela cesse et vite ! » martèle Baptiste Arnaud, «car un mouvement comme celui-ci en appellera un autre si le gouvernement continue à faire la sourde oreille ! »

Il a dit...

David Chauve, président de la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme

Le 4 octobre dernier, le président de la République déambulait dans les allées du Sommet de l’élevage. À cette occasion, je l’ai interpelé personnellement sur les difficultés que rencontre la profession et sur les incohérences entre ses discours enflammés en direction des agriculteurs et ses actes qui se font attendre. Je lui ai fait part du sentiment d’abandon que nous éprouvons quotidiennement face aux contraintes qui s’accumulent, aux critiques récurrentes du métier et à l’agribashing montant. Emmanuel Macron joue à un jeu dangereux avec nous. Il fait semblant de nous comprendre… cette attitude est insupportable ; et c’est elle qui nous conduit aujourd’hui à nous mobiliser massivement pour dire STOP, ça suffit ! Nous reviendrons autant de fois qu’il le faudra tant que le président de la République, qui se veut omnipotent et omniprésent, ne nous apportera pas des réponses sérieuses et ambitieuses !

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