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Un pont entre agriculture française et cubaine

L’espace de la Ferme du Massif a été l’un des plus fréquentés de la Foire internationale de Clermont. Ici aussi, on a célébré Cuba grâce à la présence régulière et ensoleillée de Yamirka Brown.

Yamirka Brown : « Je veux m’intégrer sans perdre mes racines cubaines ».
Yamirka Brown : « Je veux m’intégrer sans perdre mes racines cubaines ».
© SG

Entre animations, dégustations, et rencontres avec les professionnels du secteur, la Ferme du Massif n’a pas failli à sa mission d’information sur l’agriculture, ses produits et ses métiers auprès des petits comme des plus grands. Un certain nombre de messages ont été passés comme le souligne, Patrick Bénézit, président de Fermes Evènement : «Ce type d’évènement est l’occasion pour nous de tisser des liens plus forts avec le consommateur. On constate que sa participation dans l’achat des produits augmente régulièrement, et que parallèlement les producteurs sont de moins en moins payés. Il y a peut-être sur ce sujet un combat à mener conjointement entre consommateurs et agriculteurs ». Cet impératif légitime de valorisation des produits, il n’est évidemment pas propre aux agriculteurs français. Partout dans le monde, éleveurs, cultivateurs qu’ils soient à la tête d’une exploitation de petite ou de grande taille ont ce souci de vivre du prix de leur produit.

«À Cuba (ndlr : pays invité d’honneur de la Foire 2016), l’agriculture avance à petits pas. Les paysans cubains doivent vendre la majorité de leur récolte à l’État à des prix moindres que ceux pratiqués sur le marché libre. Seuls 10% des surplus agricoles se retrouvent dans des magasins privés régis par la loi de l’offre et de la demande», témoigne Yamirka Brown, professeure de salsa cubaine en Auvergne, et ambassadrice d’un pays où elle retourne deux à trois fois par an.

 

Cuba, du chaos au renouveau

Aujourd’hui, Cuba produit pour sa consommation plus de 70% de fruits et légumes, ce qui ne lui garantit pas une totale autonomie alimentaire, dans la mesure où elle dépend encore des importations de riz et de viande, notamment. L’évolution de l’agriculture cubaine est intimement liée à la géopolitique de l’île. En effet, avec l’effondrement du bloc soviétique en 1991, Cuba a perdu son principal fournisseur de pétrole, de matériel agricole, d’engrais chimiques et autres pesticides. Avec la disparition de l’URSS et des anciens pays de l’Est, qui achetaient ses produits à prix constants, l’île perd aussi des marchés juteux, notamment celui du sucre, dont elle exportait 85% de sa production. Tous les ingrédients sont réunis pour que le pays plonge dans le chaos.

Le boom de l’agriculture urbaine

Produire de la nourriture devient une question de sécurité nationale. «À partir des années 1990, l’accent a été mis sur la production locale, à partir de ressources locales, pour la consommation locale. L’État distribue des terrains à qui veut les cultiver et développe une agriculture vivrière et biologique de proximité : sans pétrole pour faire fonctionner les tracteurs, on recourt à la traction animale ; sans engrais chimiques ni pesticides, on redécouvre le compost, les insecticides naturels et la lutte biologique», raconte Yamirka Brown. Phénomène sans précédent, l’agriculture urbaine s’est développée comme nulle part ailleurs dans le monde. L’île compte près de 400 000 exploitations agricoles urbaines, qui couvrent quelque 70 000 hectares de terres jusqu’alors inutilisées et produisent plus de 1,5 million de tonnes de légumes. La Havane est à même de fournir 50% de fruits et légumes bios à ses 2 200 000 habitants, le reste étant assuré par les coopératives de la périphérie.

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