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Un comité technique betteravier très suivi

Les experts de l’Institut technique betteravier (ITB) ont fait étape en Limagne, le 13 décembre dernier, dans le cadre du comité technique betteravier.

Le comité technique betteravier s’est réuni, dernièrement, à Gerzat.
Le comité technique betteravier s’est réuni, dernièrement, à Gerzat.
© SG

Avec un rendement moyen de 68 tonnes à 16(1) cette année, la filière betteravière accuse le coup en Limagne. En cause, une multitude de facteurs, dont l’un des plus préjudiciable restera sans aucun doute la météo, avec une longue période caniculaire en août et une persistance de la sécheresse jusqu’à tard dans l’automne. À l’heure de faire le bilan de la campagne, plus d’une centaine de planteurs réunis le 13 décembre à Gerzat avaient évidemment les yeux rivés sur les présentations des différents techniciens. Objectif : isoler les facteurs ayant impacté les résultats, et surtout évaluer les marges de progrès. « Même si nous traversons une période compliquée, nous ne devons pas baisser les bras, mais bien nous retrousser les manches », a estimé Régis Chaucheprat, président du Syndicat betteravier CGB Limagnes. Trois grands sujets ont ainsi été abordés : les ravageurs, en particulier le charançon qui complique l’activité des planteurs auvergnats depuis plusieurs années déjà ; la capacité d’irrigation de la zone ; et la cercosporiose.

Tous mobilisés contre la cercosporiose


Cette maladie a encore fait des ravages sur tout le territoire. La Limagne n’a pas été épargnée. L’ITB travaille actuellement avec l’INRA pour qualifier les souches de cercosporiose. Des prélèvements ont été menés sur onze sites. Dans toutes les zones, le constat est sans appel : « la progression de la maladie est spectaculaire », a indiqué William Huet, responsable du service agronomique de Cristal Union. S’il est préconisé d’intervenir dès les premiers symptômes, reste à savoir si cela sera suffisant pour enrayer la propagation. La lutte contre la cercosporiose est un enjeu de recherche prioritaire pour l’ITB puisque les attaques peuvent amputer le rendement jusqu’à 15 tonnes/ha, et réduire la richesse d’1,2 tonne. Produire plus avec le risque de subir davantage de maladies, c’est la quadrature du cercle à laquelle est confrontée la filière betteravière, avec un arsenal phytosanitaire de plus en plus limité. « Des rapports internationaux préconisent de produire plus à l’hectare pour nourrir la planète, au risque de s’exposer à une accélération de la déforestation. Parallèlement, notre secteur est de plus en plus sous pression avec une nécessité de se justifier sans arrêt, et des interdictions de molécules qui se multiplient », a expliqué Vincent Laudinat, directeur de l’ITB.

Irriguer davantage au bon moment


Sur l’irrigation, grâce à la nouvelle version de l’outil Irribet, développé par l’ITB, des fenêtres et des niveaux d’intervention efficaces se dégagent clairement. Le travail sur la fréquence semble celui qui paye le plus. « Au regard de l’évolution du climat avec des épisodes caniculaires de plus en plus fréquents, la Limagne est peut-être en sous-capacité d’irrigation. C’est le premier facteur de limitation des rendements », a souligné un technicien de l’ITB. Sans compter que le stress hydrique fragilise la plante, et peut la rendre plus vulnérable aux maladies, en premier lieu, desquelles la cercosporiose.

Charançons


En matière de ravageur, le charançon Lixus Juncii fait l’objet de deux axes de recherche en Limagne. En partenariat avec un entomologiste basé à Orléans, des opérations de piégeage ont été menées. Parallèlement, trois essais phytos ont été conduits avec trois molécules différentes encore homologuées sur la betterave. Les différents relevés issus des pièges à tente malaise laissent présager que la colonisation pourrait intervenir sur l’ensemble du mois de mai, avec un second pic observé durant la période estivale. Les températures constatées au moment de la colonisation pourraient être une piste à creuser pour piloter les interventions. Sur les essais phytos, les doubles applications au moment du pic de vol ont confirmé l’intérêt de le faire à ce moment-là. « Cela a permis de diviser par trois, le nombre de piqûres sur betteraves », a insisté Alexandre Pirot, agronome au service technique betteravier de Bourdon. En 2019, la stratégie de lutte contre le charançon va se poursuivre par l’observation, des piégeages plus pratiques et plus nombreux, un déclanchement des interventions avec la somme des températures et au moment des pics de vols, et par le broyage des bords de champs pour perturber la colonisation.

Sophie Chatenet


(1) La richesse moyenne est évaluée à 18,61°.

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