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AOC
Un accord signé marquant un nouveau départ

L’accord sur les AOC a été officiellement signé, la semaine dernière, par l’ensemble des acteurs de la filière, réunis autour du préfet de région, Dominique Schmitt.

Historique, le mot est revenu à plusieurs reprises, pour qualifier l'accord sur les AOC, obtenu, il y a un peu plus d'un mois, après de nombreuses heures de négociations, entre les différents opérateurs de la filière. Négocié, l'accord cadre pour une meilleure revalorisation des quatre fromages AOC d'Auvergne (Cantal, Fourme d'Ambert, Bleu d'Auvergne et Saint-Nectaire laitier), ne manquait plus qu'à être signé. En milieu de semaine dernière, à Clermont-Ferrand, le préfet de région, Dominique Schmitt, le président de la FRSEA Massif central, Jacques Chazalet, le président de la FNIL (*) Auvergne, Didier Thuaire et le président de la fédération régionale des coopératives laitières, Gérard Chantel ont procédé à cette signature. L'occasion pour chacun d'évoquer la portée de cet accord, négocié sous l'égide du préfet du Cantal, Paul Mourier.
« Après une année 2008 éprouvante, pour les producteurs de lait, les entreprises de collecte, les transformateurs et les affineurs, soumis aux turbulences du marché, on ne peut que se satisfaire de cet heureux dénouement, qui consacre la volonté d'avoir une vision globale de valorisation pour les quatre AOC fromagères d'Auvergne », a estimé le préfet de région. Et d'espérer que cette première phase de médiation de l'Etat, orchestrée par le préfet du Cantal, permette à l'Auvergne de « voir son prix du lait, décoller du bas du tableau ».

 

Poursuite de la médiation

L'assistance de l'Etat à la filière se poursuivra en effet, durant toute l'année 2009, à travers la médiation de Paul Mourier, car selon le préfet de région « dans un contexte de marché très incertain, les producteurs seront très vigilants. Même avec l'accord cadre, il va falloir surmonter les difficultés ». Un sentiment partagé par Didier Thuaire, « nos discussions ont été longues, mais nous sommes arrivés à un accord historique, qui constitue une première marche, car il reste encore beaucoup de travail. Il va désormais falloir chercher la valorisation des AOC auprès des consommateurs». Pour Jacques Chazalet, un pas énorme a été franchi puisque « c'est la première fois que l'on va différencier le prix du lait et donner corps au contrat engageant dans les AOC les producteurs et les entreprises. Par cet accord, nous avons sauvé les fromages AOC d'Auvergne, car sans lui, nous courrions droit vers la banalisation ».
L'objectif de l'accord est en effet la reconnaissance et la garantie de la qualité des fromages AOC d'Auvergne pour le consommateur, permettant, in fine, d'obtenir, par une meilleure valorisation, un partage équilibré de la valeur ajoutée entre producteurs et entreprises, ancrée au territoire. Il jette par ailleurs les bases d'un effort soutenu en terme de communication et de marketing et permet enfin la mise en place d'une nouvelle gouvernance des AOC, qui reste à construire en respectant problèmes et contraintes de chaque partenaire.

 

 

Litrage et qualité

A partir du 1er mars, le dernier opérateur identifié de la filière, qui commercialise les fromages AOC versera une CVO (contribution volontaire obligatoire) aux caisses communes des ODG (Organisme de défense et de gestion). Cette CVO permettra de reverser un complément de prix sur les laits AOC, collectés depuis le 1er janvier 2009. En effet, les éleveurs s'engageant, via la signature de leur déclaration d'identification, à respecter les cahiers des charges des AOC, bénéficieront d'un retour sous la forme d'un complément de prix rétribuant leur effort de qualité ainsi que leur contribution à la campagne de promotion des fromages. Au terme de ces deux années de CVO, le dispositif sera amené à évoluer en maintenant les mêmes objectifs. La filière s'engage à y travailler dès maintenant.
En attendant, pour 2009, ce retour sera de 30 €/1.000 litres de lait transformé en AOC avec une volonté commune et un programme d'actions visant à atteindre l'objectif de 70 €/1.000 litres en 2015 au plus tard (voir ci-contre). Le montant de la prime versé à l'éleveur sera calculé d'une part en fonction du litrage transformé en AOC de sa zone pour ses engagements pris dans chaque AOC, et d'autre part, en fonction de la qualité de son lait livré.

 

Modalités

Par ailleurs, les modalités de la prime AOC d'Auvergne de 30 €/1.000 litres seront les suivantes : 20 % de cette prime seront reversés à la communication (cette part représente également la participation des producteurs au financement des ODG, jusque là, uniquement, financés par les transformateurs). Le producteur adhérent au contrôle laitier percevra donc 24 €/1000 litres de lait transformé en AOC, et celui n'étant pas adhérent, 21 €/1.000 litres. Les laits en qualité C cellules, germes ou butyrique sur la moyenne du mois n'auront pas de prime ce mois là. Il en sera de même si le lait présente des inhibiteurs. L'ensemble de ces critères engendrera donc un reliquat dans les quatre caisses communes à la fin de l'année. Ce reliquat pourra, selon les décisions des ODG, être reversé aux producteurs ou éventuellement être affecté, en partie, au renforcement de la communication. Le montant de ce reliquat est difficile à estimer dans la mesure où il dépendra de la quantité de lait en qualité C, du nombre de non adhérents au contrôle laitier et des évolutions des pourcentages de transformation en AOC. Les modalités de paiement de cette prime AOC sont en train d'être réfléchies en groupe de travail AOC et seront validées en CRIEL.
La prime AOC reçue par chaque producteur sera pondérée selon le taux de transformation de chaque AOC. Pour 2009, les taux de transformations retenus pour lancer la démarche seront les suivants : 85 % pour l'AOC Saint-Nectaire, 50 % pour l'AOC Cantal, 20 % pour l'AOC Fourme d'Ambert et 5 % pour l'AOC Bleu d'Auvergne. A noter qu'une régularisation à partir des taux réels 2009, sera réalisée au cours du dernier trimestre.

(*) FNIL : Fédération nationale des industriels laitiers

 

 

Objectif à atteindre d'ici 2015

« Les fondations sont posées, maintenant il faut bâtir pour arriver en 2015, à une plus-value de + 70€/1.000 litres ». Comme l'ensemble des acteurs de la filière, Gérard Chantel, président de la fédération régionale des coopératives laitières, estime que beaucoup de travail reste à accomplir, même s'il concède qu'une mécanique a été trouvée. Alors quelle sera cette mécanique ? La plus-value sera calculée en fonction de quels indicateurs ? L'article 3 de l'accord cadre apporte des éléments de réponse, à ce point crucial, en ces termes : « Le prix objectif des fromages AOC (correspondant à celui d'une prime AOC versée aux producteurs, de 70€/1.000 litres de lait transformé en AOC) est supérieur au plus tard en 2015, au cours de référence ».
Pour chaque AOC, le cours de référence est défini par l'ODG comme la moyenne des prix constatée sur la période 2004-2008, après exclusion des deux valeurs extrêmes, pour chaque segment de marché (dont au minimum : grossistes, restauration hors foyer, grandes et moyennes surfaces, hard discount et autre distribution) de chaque produit (dont au minimum pour le Cantal : Cantal vieux, Cantal entre-deux, Cantal jeune), pondérée par les volumes vendus dans chaque catégorie.

 

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