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FDO
Soutien à la production : la FDO est amère...

Baisse des prix, augmentation des charges, soutiens publics non activés : les producteurs ovins du département se demandent comment ils vont passer le cap 2008. L’inquiétude est au plus fort.

Colère et inquiétude animent les producteurs ovins du Puy-de-Dôme qui depuis plus d'un an traversent une période difficile. «Il faut agir et vite !» se sont -ils exprimés lors de l'assemblée générale de la fédération départementale ovine (FDO) vendredi dernier. Tous dénoncent une prise en compte insuffisante de la situation par les pouvoirs publics et réclament un soutien urgent à la filière. Pourtant, depuis les Etats généraux de décembre 2006 à Clermont-Ferrand, la mobilisation professionnelle est constante. Dès le départ, la filière revendique l'équité des soutiens pour la production ovine, soit 100 euros de revenu par UGB par rapport aux autres productions animales. L'enchaînement des rencontres, les négociations via la FNO puis la mobilisation au péage de Gerzat en juillet 2007 aboutissent alors à l'annonce par le ministre de l'agriculture d'un plan de soutien de la filière.

Un plan de soutien insuffisant
Celui-ci associe deux types de mesures: des aides structurelles visant à limiter les effets de distorsion de concurrence, et des aides conjoncturelles partagées entre 3 millions d'euros en aide FAC et 12 millions d'aides «de minimis» (Voir détails dans l'encadré "plan de soutien") «Bien qu'elles aient le mérite d'exister, ces aides conjoncturelles sont loin d'atteindre le montant que nous revendiquions» reconnaît Annick Geneix.
La présidente de la FDO dénonce la limite du plafond par exploitation fixée à 2000 E sur 3 ans et des conditions d'attributions mal définies et limitantes. «Il a fallu attendre près d'un an pour obtenir ce plan de soutien insuffisant, une année durant laquelle la situation de nos exploitations n'a cessé d'empirer !» regrettent amèrement les producteurs. «Nos ateliers ne se relèveront pas si ce contexte amplifié aujourd'hui par le risque de la fièvre catarrhale, perdure» martèlent les éleveurs.

Passer le cap 2008
Face aux critiques, Michèle Delesvaux, administratrice à la FNO et présidente de la FRO, rappelle que la région Auvergne a, malgré tout, su faire évoluer les choses. «Même si 12 millions c'est rien, nous avons toutefois obtenu la reconnaissance de notre demande de rééquilibrage des soutiens» indique-t-elle. «Tous les facteurs sont aujourd'hui favorables pour obtenir une équité de soutien entre les productions, notamment par rapport au régime bovin. Le ministre s'est engagé sur la rénovation de la PAC avec une prise en compte particulière du problème de la production ovine. Mais nous devons maintenir notre pression car c'est une négociation de tous les jours avec les pouvoirs publics, les élus et l'ensemble des acteurs de la filière» précise-t-elle. «Et pour 2008 ?» interrogent les producteurs «Comment va-t-on passer le cap d'une deuxième année difficile en attendant 2009 ?». «Va-t-on bénéficier du soutien franco-français ? Et si oui, à quelle hauteur ?» Autant de questions et d'inquiétudes qui poussent la FDO et sa présidente à organiser un conseil d'administration élargi aux producteurs ovins afin de travailler sur la recherche de solutions urgentes et concrètes. Une rencontre avec le président de la Fnsea, Jean Michel Lemétayer est également prévue le 1er février prochain ; l'occasion pour les producteurs de sensibiliser le président national sur les spécificités de la production ovine de la région, et le convaincre d'y apporter une attention particulière... au même titre que pour l'élevage bovin.

La FDO a évoqué...


- PHAE 2 : prime unique de 76 euros appliquée à tous les types de prairies. Plafond par exploitation fixé à 7 600 e. Engagement limité à 100 ha. Taux d'orientation herbagère de 75 %. Chargement limité à 1,4 UGB avec possibilité de reconduire le chargement de 1,8 UGB pour ceux qui étaient déjà supérieurs à 1,4 UGB dans l'ancien système. L'évolution importante entre les deux PHAE porte sur l'obligation d'un taux de 20 % de biodiversité sur la parcelle engagée (des équivalences sont possibles).

- Aides du Conseil général : La FDO travaille en partenariat avec le Conseil général et les groupements de producteurs (Copagno, Ovimonts, Socaviac).
En 2007, le département a soutenu la production ovine via des aides à la création d'ateliers ovins (20 ateliers pour 75 500 euros engagés) et à l'acquisition de cheptel (81 dossiers instruits. 17 416 euros versés).
Pour 2008, les aides sur la production n'existeront plus. Seront reconduites les aides sur le développement de l'atelier ovin. De nouvelles actions sont en réflexion entre le Conseil général et le Conseil régional d'Auvergne.

 

Le plan de soutien Afin d'activer les aides issues du plan de soutien du ministère de l'agriculture, la DDAF du Puy-de-Dôme a envoyé un dossier pré-rempli aux producteurs d'ovins. Celui-ci doit être retourné avant le 31 janvier 2008 à la DDAF.
Le Fonds d'allégement des charges (FAC).
Critères d'application : 150 brebis allaitantes minimum, taux de spécialisation minimum de 50%, taux d'endettement minimum de 20 %, montant plafonné à 1500 euros (transparence des Gaec en fonction de ceux qui sont attributaires de la prime à la brebis), plancher 500 euros.

 

Les aides « de minimis »
Elles sont destinées à redynamiser l'élevage ovin. Critères d'application : 150 brebis allaitantes minimum, taux de spécialisation de 40 % minimum, aide plafonnée à 2000 euros par exploitation (transparence des Gaec). Montant :

Tranches (nb brebis)       Conventionnel        Sous démarche qualité
150-249                              745 euros                 828 euros
250 et plus                        1800 euros                2000 euros

Annick Geneix, présidente de la FDO : "le combat n'est pas terminé"


Après une année difficile pour la filière ovine et un plan de mesures national qui tarde à être activé, comment se situe le moral des producteurs ?
Il est sûr qu'à l'heure actuelle, le moral de tous les moutonniers est au plus bas. Et le contexte est d'autant plus critique que des risques sanitaires type fièvre catarrhale, tremblante et autres viennent s'ajouter aux difficultés financières des exploitations. Les revenus ne suivent plus et les charges ne cessent d'augmenter. Nous vivons une période d'incertitude dans laquelle il est difficile de faire des projets d'avenir pour notre métier, surtout quand les trésoreries des éleveurs sont dans le rouge !
Les aides conjoncturelles annoncées par Michel Barnier sont insuffisantes. Ce n'est pas avec 2000 euros d'aide « de minimis » que les producteurs consolideront leurs ateliers !

Que faire alors pour aider les producteurs ovins à passer le cap ?
La première chose est de rester mobilisés. C'est essentiel pour que les mesures structurelles annoncées, il y a plus de quatre mois par le ministre de l'Agriculture, soient mises en place très rapidement. Plus que jamais, nous devons être unis afin de montrer notre détermination à sauver ce métier qui nous tient à coeur.
Le deuxième point tient à la présidence française de l'Europe qui démarrera en Juillet 2008. Nous aurons là une chance de voir la production ovine revenir sur le devant de la scène. Délaissée, voire complètement oubliée les années précédentes, elle devrait retrouver une écoute plus soutenue. Mais en attendant, la profession reste mobilisée. Elle ne cesse de rencontrer les pouvoirs publics, conscients à présent de la fragilité de notre production, pour maintenir la pression et obtenir un juste rééquilibrage des aides pour les ovins.

Vous attendez donc avec impatience le bilan de santé de la PAC ?
La révision de la PAC est effectivement indispensable et urgente pour asseoir l'avenir de la production ovine. Ceci étant, nous ne devons pas baisser les bras et continuer à travailler pour améliorer la rentabilité de nos élevages. Nous devons atteindre le juste équilibre de produire de la qualité (c'est notre point fort) tout en essayant de réduire nos charges alimentaires et de structures. Les formations et les actions des « groupes progrès » mises en place dans le département en partenariat avec les différentes structures (Chambre d'Agriculture, EDE, Groupements de Producteurs...) sont là pour nous y aider avec, à l'appui, les résultats des travaux de l'I.N.R.A, de l'Institut de l'élevage et des Centres de Gestion.
Nous sommes tous responsables de notre avenir et c'est pourquoi le combat n'est pas terminé.

 

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