Production laitière
Sodiaal incite financièrement ses adhérents à réduire leur production
Face à la crise du lait bio qui court depuis plusieurs mois maintenant, Sodiaal a annoncé fin décembre la mise en place d'une prime pour inciter ses producteurs biologiques à réduire leurs volumes.
Face à la crise du lait bio qui court depuis plusieurs mois maintenant, Sodiaal a annoncé fin décembre la mise en place d'une prime pour inciter ses producteurs biologiques à réduire leurs volumes.
Face à la crise du lait bio, la coopérative Sodiaal a annoncé fin décembre, la mise en place d’une prime de 113 €/1000 l pour inciter les producteurs bio à réduire leurs volumes au premier semestre, période habituelle de pic de production. Elle sera versée aux éleveurs qui réduiront de 3 à 10 % leur production par rapport à 2021. Le montant de la prime correspond à la différence entre le prix du bio et du conventionnel sur un an, explique le groupe. Dans un contexte de décrochage entre l’offre et la demande, Sodiaal déclasse 10 % de ses volumes de lait bio en conventionnel.
L'espoir de rééquilibrer la filière
La " crise " oblige les collecteurs à revoir leurs stratégies de marché et à stopper les conversions. " Notre objectif est de retrouver un équilibre sur le marché, d’éviter les déclassements et de retrouver une valorisation du lait bio ", déclare le président de Sodiaal Damien Lacombe.
" En période de baisse des cours du lait bio et de montée du conventionnel, le prix du lait déclassé passe sous le prix du lait conventionnel, confirme Sébastien Courtois, administrateur en charge du bio. Mais cela se rééquilibre sur une année".
La mesure a le mérite d'exister pour Sabine Tholoniat, présidente de la FNSEA 63 et productrice en lait bio. "Cette prime peut inciter les producteurs bio à réduire leurs volumes et ainsi espérer rééquilibrer des marchés engorgés depuis le mois d'août. Sodiaal et les producteurs font cet effort pour soutenir et garantir l'avenir de la filière, mais les autres gros faiseurs, tels que Bio Lait, sont-ils prêts à en faire autant ?"
Pour sortir de l’ornière, le premier groupe laitier français en appelle aux pouvoirs publics. " Le seul moyen de retrouver un équilibre à court terme est d’aller plus loin sur la part de bio imposée par la loi Egalim dans la restauration collective ", affirme Damien Lacombe.
Cette mesure reste malgré tout regrettable pour Sabine Tholoniat qui ajoute : "les animaux ne sont pas des machines et le contexte actuel de forte inflation complexifie la gestion des volumes pour les producteurs". Des producteurs laitiers biologiques qui, comme les conventionnels, viennent de traverser deux années de sécheresse et espéraient pouvoir reconstituer leurs trésoreries cette année.
Sodiaal rappelé à l'ordre
Ce début d'année est mouvementé pour la coopérative. Il y a quelques jours, la FNPL a rappelé à l'ordre le groupe au sujet de l'application dans sa formule de prix pour janvier 2022, d'un correctif lié à l'environnement concurrentiel de -3,80€/1 000 l. La fédération nationale rappelle qu'il s'agit "d'une pratique illégale depuis le 1er janvier 2022 (...) la loi EGAlim 2 stipule qu'il ne peut y avoir de modification automatique du prix lié à l'environnement concurrentiel " a-t-elle écrit dans une lettre ouverte. Les producteurs laitiers attendent désormais que Sodiaal respecte la loi et ont interpellé le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation sur ce sujet.