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Agri Emploi 63
Salarié agricole, un métier à part entière

Le groupement d’employeurs est un partenaire des exploitations en recherche de main d’œuvre régulière ou occasionnelle. Il intervient dans l’intérêt de l’exploitant et du salarié.

Créée il ya tout juste trois ans, le groupement départemental d'employeurs Agri Emploi 63 répond aux besoins de main d'œuvre exprimés par les agriculteurs ; un besoin constant et régulier souvent lié à un agrandissement, une transformation de l'exploitation ou tout simplement à l'évolution de la vie. Autrefois, le problème de main d'œuvre se posait moins ; les parents, les membres de la famille donnaient un coup de main. Mais cette « fourmilière » n'existe plus aujourd'hui et les exploitations sont soumises à des évolutions techniques pointues, sollicitant une main-d'œuvre de plus en plus qualifiée.
La mission d'Agri Emploi 63 répond à ce double enjeu d'une main d'œuvre régulière et qualifiée.
En regroupant les demandes de plusieurs exploitants autour de l'emploi d'un salarié agricole, Agri Emploi 63 assure au salarié un contrat de travail à temps plein, à durée indéterminée (CDI) et le fidélise sur l'exploitation. « Cela évite le turnover de la main d'œuvre sur une même exploitation. C'est un confort pour l'employeur qui fait confiance à un salarié dont il connaît les compétences, les habitudes et avec qui il a tissé de bonnes relations de travail » explique Christine Cognet, chargée de mission emploi au sein du groupement départemental. Au delà d'une simple mise en relation entre les adhérents et le salarié, Agri Emploi joue les prestataires de services en assurant toute la gestion administrative liée à l'embauche : recrutements, déclarations, bulletins de salaire, suivi des heures, résolution des conflits etc... « C'est un service important que l'employeur-adhérent n'a pas à supporter et qui parfois devient un frein à l'embauche tant il y a de papiers à remplir ! » indique Christine Cognet.
Particularité agricole oblige : les contrats de travail sont construits en fonction des besoins des adhérents et des exigences des métiers de l'agriculture. Le contrat annualisé est une formule qui est souvent appliquée, elle permet ainsi de calquer le temps de travail à la saisonnalité et aux besoins des métiers, sans déclencher d'heures majorées.
Combien ça coûte ? Pour adhérer à Agri Emploi 63, la cotisation annuelle est de 15 € pour une exploitation et 60 € pour une Cuma/ ETA. La tarification varie ensuite selon les niveaux de qualification, d'autonomie et de salaire de l'employé, elle oscille entre 90 € et 110 € par jour.

Témoignages

Gilles Morin, « le confort d'une main-d'œuvre régulière »

« Dans notre métier il y a des tâches que l'on doit faire et d'autres que l'on peut sous traiter ; la gestion de l'emploi d'un salarié en fait partie » explique Gilles Morin. Associé de Gaec à Vallebeleix, il produit principalement du lait et du St nectaire
(+ troupeau VA et chevaux lourds). «Notre décision d'adhérer à Agri Emploi fait suite à une enquête réalisée par ce groupement auprès des transformateurs de la zone. Ce fut l'occasion de m'apercevoir qu'avec deux autres collègues voisins nous avions des besoins de main-d'œuvre réguliers.
De temps en temps nous embauchions un salarié sur le Gaec pour du surcroît de travail, mais ce n'était pas régulier et nous avions affaire souvent avec des stagiaires qui ne connaissaient pas l'exploitation, ne savaient pas utiliser le matériel et auprès de qui nous passions beaucoup de temps à tout expliquer. »
Depuis près d'un an, Gilles Morin partage le temps de travail de Maurice (un ancien exploitant devenu salarié agricole) avec deux autres agriculteurs.
« C'est une solution qui me convient parfaitement. En période pleine, Maurice passe régulièrement deux jours par semaine sur la même exploitation et un jour et demi sur chacune des deux autres. Agri Emploi nous a beaucoup aidés au démarrage, notamment sur l'identification de nos attentes respectives et sur le recrutement du salarié. C'est important ! Car c'est extrêmement difficile de trouver un salarié polyvalent ayant des affinités avec ses employeurs ».
Pour Gilles Morin, le recours au salarié est une solution au problème de main d'œuvre « à condition que le salarié ait une expérience et une conscience professionnelle sur lesquelles on peut compter. Autonomie, savoir-faire et confiance sont les qualités indispensables ! »

 

Maryse Brugière, « Avec Nicolas on voit la différence ! »

Maryse Brugière et Christian Charbonnel (SCEA la Tarentaise) sont producteurs de lait et de fromage St nectaire sur la commune de Saint Donat. Ils sont adhérents à Agri Emploi 63 depuis un an.
« Face à la somme de travail que nous avons sur l'exploitation (et avec la présence de deux petits bambins !) nous avions dans l'idée de chercher un associé. Entre temps, notre neveu est entré à l'école d'agriculture avec le projet, plus tard, de s'installer... peut-être avec nous ! C'est en découvrant le groupement départemental que nous avons décidé de changer notre fusil d'épaule et de nous tourner vers l'emploi d'un salarié agricole en lien avec trois autres exploitants. Nicolas travaille donc désormais avec nous. Son contrat est sur la base de 40 h/ semaine. Il se rend tous les matins sur la même exploitation pour assurer la traite, et partage ensuite son temps de travail entre les trois autres. Depuis qu'il est là, on voit la différence ! Il nous soulage au niveau du travail, il assure toutes les tâches extérieures, et en période de fenaison sa présence est importante ».
Maryse souligne la bonne entente entre les employeurs qui facilite l'organisation du travail de Nicolas, « en cas de coup dur chez l'un ou l'autre, il y va ; on s'arrange entre nous ». Elle met également l'accent sur le confort de la solution du salarié partagé entre plusieurs exploitants, « le coût n'est pas le même et en plus cela répond à nos attentes ». Elle reconnaît cependant la difficulté de trouver un salarié compétent et polyvalent. C'est là qu'intervient aussi Agri Emploi 63 qui, dans son rôle de gestion, assure la tâche administrative et, dans son rôle de médiateur, conseille employeurs et employés. Maryse a un regret : « que l'image du salarié agricole ne soit pas encore dépoussiérée ! »

 

Interview : Viviane Chomette, présidente d'Agri Emploi 63

Votre groupement d'employeurs vient de fêter ses trois ans, quel bilan faites-vous ?
Un bilan positif, avec 15 à 20 salariés qui travaillent tous les mois pour nos adhérents. Les besoins de main d'œuvre sont importants dans de nombreuses exploitations ; et par notre action, nous fidélisons des salariés en leur offrant un contrat à plein temps dont ils n'auraient pu bénéficier à l'échelon d'une seule exploitation. Pour nos adhérents, cette notion de fidélisation est fondamentale puisqu'il n'est pas nécessaire de ré expliquer à chaque fois le fonctionnement de la ferme, les matériels, le parcellaire... Nous sommes très attachés à la satisfaction de nos adhérents et de nos salariés, ce n'est qu'à ce prix que nous concrétiserons des partenariats durables.

Rappelez nous les services que propose votre Groupement ?
Comme je viens de le dire, l'objectif d'Agri Emploi est de partager les salariés sur plusieurs exploitations pour leur permettre d'avoir des contrats CDI à temps plein. Nous intervenons pour des exploitations qui connaissent une surcharge de travail qu'elles n'arrivent pas à assumer. Au regard des besoins définis par nos adhérents, nous procédons au recrutement et réalisons toutes les formalités administratives liées à l'embauche d'un salarié, cela passe par la réalisation du contrat de travail et des bulletins des salaires en passant par les formalités en cas de maladie... Nous sommes en contact régulier avec nos adhérents et nos salariés pour optimiser la qualité du travail et éviter les litiges.

Comment voyez-vous l'avenir dans le contexte agricole actuel ?
Je pense que nous devons redoubler d'efforts pour expliquer aux agriculteurs que l'emploi salarial peut être aujourd'hui un véritable atout pour leurs exploitations. Se dégager du temps pour optimiser la gestion de son exploitation est fondamental. Fiscalement, le coût engendré par un salarié est une charge qui se traite de la même manière que celle générée par l'acquisition d'un outil. Au lieu d'anticiper un renouvellement, pourquoi ne pas envisager d'avoir recours au salariat ? Je suis certaine que l'emploi de salariés sera au cœur de l'évolution des exploitations de demain.

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