Aller au contenu principal

Domagri
Produire plus et mieux, mais avec quels outils ?

La journée variétale de Domagri, au lycée de Marmilhat, a été l’occasion d’un débat sur le rôle des coopératives pour aider les agriculteurs à relever les défis de la production.

Comment produire plus et mieux et concilier compétitivité et environnement ? Une question qui taraude la profession agricole et sur laquelle la coopérative Domagri a choisi d'orienter sa conférence organisée dans le cadre de sa traditionnelle journée porte ouverte sur les essais variétaux.

La coopération : une valeur sûre

Roland Primat, membre du bureau INVIVO, Jérémy Mackline, directeur général adjoint et Eric Guyot, directeur du GIE RhôneAlpesAppro ont alimenté le débat. Conscients du « défi majeur à relever »  tous ont affirmé la priorité « du pouvoir économique des agriculteurs ». Pour Eric Guyot, cela passe par la nécessité de « se rendre attractif, de développer une cohésion et de  montrer l'efficacité et la crédibilité du GIE ».

De son côté, Roland Primat a souligné les enjeux de la coopération agricole : créer le rapport de force sur les marchés, gérer les risques de la volatilité des prix, sécuriser les approvisionnements et les débouchés et ouvrir des voies de progrès techniques et génétiques. Face à ces enjeux, le représentant d'INVIVO avance la nécessité d'organiser et de structurer la chaîne de la coopération agricole sur trois niveaux: d'abord auprès des coopératives de base afin d'assurer la proximité avec les exploitants. Puis au sein des pôles régionaux, à travers le rassemblement de coopératives autour du partage de moyens et de projets communs. Et enfin au niveau national, via INVIVO, dont l'un des objectifs est de faciliter l'accès aux marchés. « Nous sommes dans un virage important où la libéralisation du marché est le maître mot. Y'aller seul, c'est fragiliser les filières. Notre capacité à se structurer est la meilleure des réponses sur le terme. Il faut oser prendre le contrepied de l'individualisme et ne pas avoir honte des valeurs et fondamentaux de la coopération» a-t-il insisté.

L'agronomie : un outil indispensable

Pour Jérémy Macklin,  une des réponses au défi tient à « l'amélioration des pratiques des agriculteurs qui doivent continuer à s'inscrire dans une véritable démarche de développement durable ». Le directeur met l'accent sur  les savoir-faire, les enquêtes agronomiques et les expertises réalisées depuis des années  par l'Union des coopératives  et dont les résultats doivent continuer à « accompagner les exploitants à améliorer leurs rendements en utilisant moins de produits phytosanitaires (...) 1,6 million d'hectares sont suivis aujourd'hui par INVIVO dans cette logique », souligne-t-il avant de déclarer qu'il faut « remettre l'agronomie au centre des préoccupations ». Michel Delsuc rappelle tous les efforts réalisés dans ce domaine par les agriculteurs depuis des années ; mais des efforts aujourd'hui fragilisés par la confiscation d'outils de production tels que les produits de traitement des plantes. « On nous demande de produire plus mais il y a des limites à développer les rendements si nous n'avons plus les moyens de lutter contre la pression  de maladies très forte » explique le président. « Si demain le triazole est interdit, comment va-t-on enrayer la fusariose? Avec la perte du Gaucho et du Régent nous avons perdu du potentiel de rendement. Alors comment resterons-nous compétitifs demain ? » interroge Michel Delsuc. Et cette crainte est d'autant plus forte qu'elle est alimentée aujourd'hui par le risque de voir interdire par décision européenne près de 85% des molécules et 94 % des insecticides si l'UE décidait d'appliquer les critères de sélection les plus stricts. « Il y a urgence à faire du lobbying auprès des politiques afin d'éviter cette perte et de sauvegarder les moyens dont nous avons besoin pour répondre au défi de la production »  explique Jérémy Macklin. Enfin, revenant sur le Grenelle de l'environnement, le directeur adjoint d'INVIVO a argumenté la volonté du gouvernement de réduire de 50 % l'utilisation des pesticides  «  par souci de protection des agriculteurs »...  « un argument politique qui n'est qu'un leurre ! a déclaré Gilles Brugière, administrateur Domagri, qui voit plutôt cette décision « guidée par la crainte de l'opinion publique et non par des velléités de protection des exploitants ! »

Double zoom sur...


- L'Union INVIVO
Les coopératives Rhône Alpine et Auvergne travaillent ensemble depuis trois ans au sein d' INVIVO. L'Union rassemble 288 coopératives. C'est le 1er groupe coopératif européen d'achat, de vente et de service en agriculture. Ses pôles d'activités allient le végétal et l'animal . Ils sont au nombre de cinq: les semences, l'agrofourniture, la nutrition et santé animale, le stockage et les marchés, la distribution auprès du grand public (Gamm Vert). « Notre vocation est de fournir dans chaque domaine d'activité les produits, les services et les moyens concourant au dynamisme et à la performance des coopératives pour générer un pouvoir économique durable aux producteurs » indique Roland Primat.

- GIE Rhône Alpes AuvergneAppro
Le groupement rassemble 15 départements et 15 structures. Son objectif est de développer sur la zone d'activité de ses adhérents un dispositif d'approvisionnement et de services performants et durables en matière de semences, nutrition des plantes, santé végétale pour accroître la compétitivité des agriculteurs.

Les plus lus

Julie Rigal, présidente de Bienvenue à la ferme Cantal, devant le point de vente de la Ferme des fourches, installé dans un ancien sécadou
Qui est la nouvelle présidente de Bienvenue à la Ferme du Cantal ?

Une jeune productrice de viande d’aubrac transformée à Junhac, a pris les rênes de l’association départementale de producteurs…

Un taureau salers défile sur le ring des enchères.
Pourquoi les enchères n'ont pas flambé pour la salers ?

Trente-sept jeunes reproducteurs salers, dont trois du rameau laitier, étaient à vendre mercredi à la station d’évaluation du…

Les quatre Ifas cantaliens unis pour attirer les candidats

La formation d’aide-soignant recrute ses futurs étudiants. Deux réunions d’informations en visio sont proposées.
 

Eleveur au milieu de son troupeau de vacjes.
Ils ont osé la monotraite !

C’est une nouvelle vie professionnelle et familiale qui s’est ouverte pour Rémi Andrieu depuis le 1er janvier 2013 et le…

De gauche à droite : Anthony Fayolle (SG) et Nicolas Merle (Président).
Un nouveau duo à la tête de la FDSEA de Haute-Loire

Jeudi 3 avril, le nouveau conseil d'administration de la FDSEA de Haute-Loire a élu président, secrétaire général ainsi que…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière