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MAÏS  SEMENCE
Performance et productivité au programme de la nouvelle campagne

Les producteurs puydômois ont tenu leur assemblée générale le 28 février. Il a surtout été question de productivité entre performance génétique des variétés, réduction des produits phytos et appui technique.

De gauche à droite : Jérôme Dal, vice-président de l'AGPM-Maïs Semence, Régis Rougier, président du Syndicat des Producteurs de Maïs Semence et Sébastien Vidal, président de Limagrain.
De gauche à droite : Jérôme Dal, vice-président de l'AGPM-Maïs Semence, Régis Rougier, président du Syndicat des Producteurs de Maïs Semence et Sébastien Vidal, président de Limagrain.
© M. Comte

Les producteurs de maïs semence du Puy-de-Dôme se sont retrouvés cette semaine dans une ambiance mi-figue, mi-raisin entre une "excellente campagne 2021" et "les lourdes incertitudes autour de la crise géopolitique actuelle". Plus que jamais, il est question dans la Limagne d'améliorer la productivité au champ tout en s'adaptant à l'explosion des prix des intrants et à une réglementation française et européenne toujours plus exigeante. Vaste programme.

6 130 ha en 2022

Après "deux années catastrophiques", le Syndicat des Producteurs de Maïs Semence rassemble ses adhérents autour d'une campagne 2021 plus que satisfaisante. Régis Rougier, leur président, rappelle : " nous avons atteint 100% des objectifs sur une surface de 6 350 hectares". L'agriculteur est cependant loin d'être entièrement  satisfait. "Les épisodes de tempêtes et de grêle très violents ont détruit près de 200 ha. À cela s'ajoute des génétiques fragiles en fécondation et certains lots de semence de base peu vigoureux." Ceci n'empêche cependant pas le syndicat d'enregistrer un produit brut de référence de l'ordre de 500€/ha. "Notre système de prix indexé sur le maïs consommation a permis une revalorisation supplémentaire."
Sur la campagne actuelle, "les stocks des établissements devraient augmenter et être de l'ordre de 39% à 45% en juin prochain (...) ils étaient au plus bas depuis huit ans en juin 2021 (moins de 25%)" précise Jérôme Dal, vice-président de l'AGPM-Maïs Semence (Association Générale des Producteurs de Maïs). Cette situation occasionne inévitablement une stagnation voire une légère baisse de la surface totale en France. En Limagne, 6 130 hectares sont prévus à l'implantation au printemps contre 6 350 hectares en 2021.

Allègement du soutien technique

Depuis plusieurs années maintenant, les producteurs de maïs semence subissent les aléas du changement climatique, la succession des interdictions phytosanitaires et l'alourdissement des réglementations environnementales, à l'image de la zone vulnérable ou encore de la future PAC. "Plus que jamais, nous avons besoin d'un accompagnement technique appuyé pour améliorer notre performance agronomique et notre productivité" appuie Régis Rougier. C'est donc l'incompréhension générale dans la salle communale d’Ennezat, lorsque la coopérative Limagrain annonce la suppression d'un poste de technicien sur la Limagne. "Le technicien apporte une expertise individuelle primordiale à notre production. Nous craignons que ce temps consacré à répondre à nos problématiques ne soit réduit." La décision de la coopérative apparaît d'autant plus paradoxale au regard des producteurs, que le Groupe Limagrain projette à travers son projet Osiris "d'augmenter en moyenne de 10% les rendements par variété pour atteindre chaque année entre 90 et 100% des objectifs de rendement pour chacune d'entre elles".

Réduction d'azote et de phytos en ligne de mire

Dans la suite de cet objectif, Limagrain et le syndicat des Producteurs de Maïs Semence multiplient les essais au champs. De la fertilisation azotée, à la diminution de 50% de l'IFT à la gestion du désherbage, en passant par les nouvelles technologies, pas moins de 58 essais ont été conduits en 2021. Certains d'entre eux offrent d'ores et déjà des premiers résultats à l'image de la fertilisation.
Dans ce dernier, la coopérative a comparé l'optimisation des apports d'ammonitrate avec des apports d'ammonitrate soufré en localisé sur les maïs à 8 feuilles. Le biostimulant Blue N, capable par une action bactérienne de fixer l'azote de l'air, a également été testé. Cet essai a pour objectif principal d'évaluer les pertes de rendement et de qualité sur les maïs, après une diminution de 20% des apports d'azote, conformément aux futures directives européennes de 2030. "L'essai prend aujourd'hui bien plus d'importance face à l'envolée des prix des engrais" souligne Jean-Marc Albourie de Limagrain. Ce dernier rappelle à l'assemblée que les besoins du maïs sont importants entre 6 et 8 feuilles. "À ce stade les plantes valorisent 80% de l'azote apportée contre 60% lors d'un apport au semis." Les résultats montrent dans toutes les modalités, un maintien du rendement. Cependant, le PMG est en légère diminution du fait de la diminution de l'azote totale. Quant au Blue N, "il est intéressant mais son coût reste élevé (33€/ha soit 14 U d'azote) ; si les prix de l'engrais poursuivent leur augmentation, il peut être intéressant de positionner ce produit non soumis à la future législation européenne". L'essai est reconduit pour les campagnes 2022 et 2023 afin d'étayer les résultats.
Du côté des produits phytos, Limagrain est parvenu à diminuer en moyenne de 57% l'IFT sur plusieurs parcelles. "Le poste le plus compliqué à réduire concerne les herbicides contrairement aux insecticides et fongicides où des solutions de bio-contrôles existent." Les données sont à relativiser puisque même sur une année favorable comme 2021, cette réduction phyto entraîne en moyenne une perte de 1,8 q/ha. Là encore, l'expérimentation est reconduite et pour au minimum cinq années.

 

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