« Pastoralisme ou prédateurs, il faut choisir »
Quentin Beaumont, Secrétaire général de Jeunes Agriculteurs
du Puy-de-Dôme
Le Conseil Départemental a inauguré vendredi 20 avril, un aménagement paysager au sein de la Chaîne des puys. L’entretien de cet espace sera assuré grâce au pastoralisme. Présent à l’inauguration, Quentin Baumont regrette que cette pratique, « soit incompatible avec l’arrivée du loup ».
Vous avez assisté à l’inauguration du site au nom des Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA63 du Puy-de-Dôme. Déplorez-vous cet aménagement paysager ?
Pas du tout ! En tant qu’acteurs des territoires ruraux, nous nous félicitons des démarches qui apportent une dynamique économique et de la vie dans nos territoires ruraux. Situé sur la commune d'Aydat, le puy de Combegrasse est un petit volcan qui culmine à 1 121 m d'altitude au sud-est de la chaîne des puys. En 2015 il a fait l'objet d'une
« ouverture paysagère », offrant ainsi aux visiteurs, contre quelques minutes de marche, un panorama exceptionnel sur 360°. De plus, ces nouveaux travaux inaugurés vendredi dernier complètent avantageusement la candidature de la chaîne des puys faille de Limagne au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Ce que nous dénonçons en fait dans cette opération c’est l’incohérence politique du Conseil départemental ! Une incohérence qui va jusqu’au mépris des éleveurs !
Qu’entendez-vous par « incohérence politique » ?
C’est simple : alors que le Conseil Départemental investit lourdement dans la valeur paysagère du territoire (200 000 euros pour le seul parking !), compte sur le pastoralisme et les brebis pour entretenir ces aménagements de façon écologique et peu coûteuse, il refuse de s’associer à la signature d’une motion proposée par les élus de la communauté de communes Dômes Sancy Artense, contre le loup pour sauvegarder le pastoralisme et mieux le concilier avec le tourisme nature pratiqué sur les puys du Sancy et des Dômes. Voilà ce que j’appelle incohérence des décisions politiques !
Ouvrir le milieu à des fins paysagères, s'enorgueillir de son entretien par le pastoralisme puis l'abandonner au loup : où est la logique des décisions politiques ? Qui mangera l'herbe et empêchera la broussaille de refermer le paysage ? Assurément pas les grands prédateurs !
Alors OUI, le 20 avril nous étions présents à l’inauguration du site. Nous avons applaudi l’engagement pour le tourisme mais, le visage fermé, inquiets de l’absence de soutien du Conseil Départemental face aux problèmes posés par l’arrivée du prédateur.