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Interview
"Nous refusons d'être sacrifiés sur l'autel de la pandémie"

Thierry Chirol, Membre du bureau de la FDPL 63

Thierry Chirol, Membre du bureau de la FDPL 63
Thierry Chirol, Membre du bureau de la FDPL 63
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Le prix du lait est fréquemment cité en exemple comme une réussite de la loi Egalim. Thierry Chirol, producteur de lait et membre du bureau de la FPDL du Puy-de-Dôme, s’insurge contre cette contrevérité.

Les industriels et les distributeurs publient en ce moment de très bons résultats sur les prix du lait. Une bonne nouvelle pour les producteurs ?
Non ce n’est pas du tout une bonne nouvelle, car c’est faux ! Il est vrai que ces derniers jours alors qu’était célébrée la semaine de l’agriculture partout en France et que la souveraineté alimentaire était au cœur des débats d’un colloque national auquel participait notamment le président de la République, la filière laitière a été fréquemment citée comme exemple de réussite de la loi EGAlim, voire de l’exemple de réussite de la loi. Mais tout ça n’est pas la réalité ; il est nécessaire de casser certaines contrevérités.

Vous voulez dire que les producteurs de lait ne sont pas satisfaits du prix payé en ce début d’année 2021 ?
Loin de là ! Le discours ambiant mettant en avant le succès de la filière laitière n’est pas la réalité sur nos exploitations. Certes, certaines marches avaient été franchies, mais en 2021 nous dégringolons l’escalier. Nos charges flambent :  plus 30 % pour l’énergie, plus 35 % pour les protéines par exemple.
Par ailleurs, il y a à peine plus d’un an, les éleveurs ont soutenu la mobilisation des fonds interprofessionnels pour répondre à la demande des transformateurs et faire preuve de solidarité lors du lissage du pic de production printanière. Nous n’imaginions pas que cet effort permettrait aux transformateurs de faire une année exceptionnelle et de garder pour eux le fruit de notre travail.  Ce qui est totalement contraire aux engagements pris sur le partage de la valeur et à l’objectif de progression du revenu des éleveur, signés dans le plan de filière. Ce n’est pas acceptable ; on se moque de nous encore une fois.

A la veille de la réforme de PAC, cette situation vous inquiète-t-elle ?
Bien sûr nous sommes inquiets ! Nos exploitations d’élevage et de polyculture-élevage, reconnues pour leurs vertus agroécologiques en phase avec le green-deal, ne pourraient pas supporter d’être sacrifiées pour la troisième fois avec la réforme de la PAC à venir. Ce serait fragiliser encore davantage toute une filière pourtant vertueuse.
Cette année, la production a déjà reculé de 250 millions de litres de lait. A l’heure de la souveraineté alimentaire, à l’heure de l’agroécologie, qui donnera un signe positif aux éleveurs laitiers ? Les transformateurs ? Les distributeurs ? Les pouvoirs publics ? L’Europe ?
Et quel devenir pour nos exploitations laitières ? En raison de la conjoncture et des prix, il est en effet très difficile d’envisager un renouvellement serein des générations dans l’élevage laitier.
Les producteurs de lait sont exaspérés ; nous ne resterons pas les bras croisés. Nous ne cesserons pas de clamer la vérité aux consommateurs car nous refusons d’être sacrifiés après tous ces efforts.

 

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