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Méthanisation
méthanisation par voie sèche : un procédé encore peu développé en france

Transformer son fumier pour produire du gaz, de la chaleur et de l’électricité par un processus naturel de fermentation, c’est possible et rentable pour une exploitation agricole.

William Rousset, producteur de veaux à l'engraissement, devant son installation de méthanisation.
William Rousset, producteur de veaux à l'engraissement, devant son installation de méthanisation.
© Jacques Cuzin

Au Valadou, petit hameau tranquille perché au dessus de Montrodat en Lozère, vers le 15 décembre, l’installation de métha- nisation par voie sèche sera mise en route et produira du biogaz à partir du fumier de l’exploitation. «ça fait quinze ans que je réfléchis au meilleur moyen d’utiliser au mieux l’énergie que peut générer la paille mélangée au fumier, que produit mon élevage de 400 veaux à l’engraissement. C’est à partir de l’expérience du Gaec de Bois Joly, en Vendée, que j’ai pu aboutir et mettre en œuvre cette unité de production de biogaz», dit William Rousset. Cette unité est la plus grande de France et sans doute une des plus importantes en Europe. Chacun des quatre digesteurs reçoit 300 mètres cubes de fumier et le gaz produit est dirigé vers un cogénérateur de 90 KWH, qui produit chaleur et électricité. «Bien sûr c’est un gros investissement, mais j’ai reçu un soutien financier conséquent de l’Europe (100000 €), de la Région (90000 €), du Département (15000 €) et de l’Adème (80000 €). Ce qui reste à ma charge, je pense pouvoir l’amortir en une dizaine d’années. Les résidus de la méthanisation sont directement utili- sables et constituent un engrais azoté que je peux épandre directement dans mes parcelles de culture et économiser plusieurs tonnes d’engrais. Après il n’y aura plus qu’à gérer la maintenance. La méthanisation par voie sèche est simple dans sa conception et n’utilise que peu d’appareils électriques, quelques pompes suf- fisent et il n’y pas besoin de mélangeurs, à faire fonctionner en permanence, comme dans la méthanisation en continu des lisiers liquides ». William Rousset pense que son expérience peut servir d’exemple pour tous ceux qui ont envie que leur entreprise agricole s’inscrive dans une démarche agro-environnementale.

Une solution d’avenir ?

Depuis le décret du 20 février 2011, la méthanisation est reconnue comme une activité agricole et tous les exploitants peuvent diversifier leur activité et sécuriser la production de biogaz, d’électricité ou de chaleur par méthanisation. La commercialisation des productions est autorisée dans le cadre de l’exploitation ou via une structure sociétaire où ils doivent détenir la majorité du capital.

La méthanisation est un procédé de traitement biologique des déchets organiques. Elle permet la production d'un amendement organique de qualité et d'un gaz riche en méthane, le biogaz. Grâce à un co-générateur, elle produit de l’électricité et de la chaleur. Le nombre d'installations de méthanisation est en fort développement en France depuis quelques années. Il existe différentes technologies, la plus courante est celle du mélange à alimentation continue, adaptée aux effluents liquides. Pour les mélanges solides, on utilise un procédé à alimentation discontinue. C'est un procédé mal connu et encore peu développé avec une cinquantaine d’expériences en Europe et deux en France, dont celle de l’exploitation de Magali Perrin et William Rousset à Montrodat.

La méthanisation par voie sèche nécessite l’installation de plusieurs fermenteurs, indépendants les uns des autres, dont sols et parois sont chauffés. Ils sont recouverts d’une bâche qui se gonfle en fonction de la production de gaz. Les fermenteurs ou digesteurs sont remplis de matières solides et d’une petite quantité de lisier, les jus récoltés au bas du fermenteur servent à arroser la surface des effluents. Les excédents de jus et les jus des fermentations terminées partent dans une citerne ou dans une poche de stockage et ils peuvent eux aussi, libérer du biogaz.

Le biogaz produit de la chaleur et de l’électricité (vendue à EDF), qui permettent d’optimiser le système et qui sont indispensables à sa rentabilité. Le digestat, résidu tiré des fermenteurs, constitue un excellent amendement organique, qui peut être épandu sur les terres de l’exploitation.

Découvrez notre dossier complet pages 3 à 9 de l'Auvergne Agricole du 9 décembre.

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