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Campagnols  terrestres
Lutte chimique et programmes de recherche menés de front

De bons résultats constatés avec le phosphure de zinc et quatre programmes de recherche ambitieux : la lutte contre le campagnol terrestre se poursuit dans le Massif central. Détails et perspectives.

 Les observations de l’été et de l’automne permettront de confirmer ou pas le déclin des populations. Mais la pression reste forte particulièrement en Auvergne.

C’est un sujet épidermique, et bien des paysans se trouvent dans l’impasse dès lors que des mottes de terre se forment sur leur prairie car à ce stade, disons, qu’il est presque déjà trop tard puisque l’ennemi a déjà entrepris son travail de sape. Le campagnol terrestre prolifère depuis plusieurs années déjà sur le Massif central ravageant durablement les prairies et hypothéquant la ressource fourragère. Actuellement, le Cantal, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme et l’Ardèche sont particulièrement concernés avec des niveaux de dégâts similaires à ceux connus en 2014 et 2015. Consciente de la problématique qui affecte de nombreux départements, la Copamac-Sidam pilote un comité technique et de recherche sur le campagnol terrestre. Ce comité qui s’est réuni dernièrement a fait le point sur la lutte et les programmes de recherche.

Agir avant qu’il ne soit trop tard

Sur le volet lutte chimique d’abord, les premiers retours sur l’utilisation du phosphure de zinc (Ratron GW) sont plutôt encourageants " avec une demande forte pour pouvoir pérenniser la lutte mécanique et sortir des autorisations temporaires ", précise Patrick Bénézit, président de la Copamac. En effet, aujourd’hui l’application avec la charrue est autorisée mais elle fait l’objet d’une dérogation et est soumise à une déclaration de chantier.
A l’échelle d’Auvergne-Rhône- Alpes, 1 235 contrats de lutte ont été signés : 843 dans le Cantal, 147 en Haute-Loire, 240 dans le Puy-de-Dôme et 5 en Ardèche. En Occitanie, 80 contrats ont été signés, dont 43 dans l’Aveyron et 23 en Lozère. Pour le moment, aucun contrat n’a été signé en Nouvelle-Aquitaine.
VetAgroSup poursuit ses travaux sur la modélisation du cycle de pullulation afin d’anticiper la croissance ou le déclin et ainsi choisir la bonne stratégie d’intervention.

Quatre programmes de recherche

Parallèlement, plusieurs programmes de recherche sont en cours. Ainsi, l’INRAE planche sur le projet Phérocamp qui vise à étudier la communication phéromonale chez le campagnol terrestre. Le second projet baptisé Contracamp ambitionne de réguler les populations de campagnols terrestres par une approche vaccinale. En clair, il s’agit d’encourager le développement des anticorps contre les gamètes de telle sorte que cela limite la réussite de la fécondation. La cible choisie dans ce cas précis est le spermatozoïde. La troisième piste de recherche consiste à identifier l’interaction potentielle avec la flore. En effet, la végétation et les pratiques agricoles semblent avoir un impact fort sur la dynamique de population des campagnols. Un lien a d’ores et déjà été établi entre campagnols et pissenlits.
Un travail est actuellement en cours pour affiner cette corrélation et pour cartographier à grande échelle les pissenlits afin de prédire les futures zones de pullulation. Enfin, le quatrième programme consiste à accompagner la robotisation de la lutte. " Même si les méthodes de recherche en cours prennent encore du temps, elles mettent en avant des pistes intéressantes qu’il faut poursuivre. L’enjeu est de parvenir à de nouvelles méthodes de lutte avant une prochaine pullulation. Au-delà des outils, la mise en place de la lutte doit se faire de façon collective et coordonnée ", indique Richard Randanne, agriculteur dans le Puy-de-Dôme en charge de suivi du dossier au Sidam.

 

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