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Réglementation
Les seuils limites de mycotoxine abaissés

Les seuils européens de mycotoxine dans les céréales évoluent à partir du 1er juillet 2023 et bien que les
discussions soient toujours en cours, ils devraient être abaissés.

L'abaissement des seuils en mycotoxine pourrait entraîner, dans les régions les plus touchées, une augmentation des déclassements.
L'abaissement des seuils en mycotoxine pourrait entraîner, dans les régions les plus touchées, une augmentation des déclassements.
© M. Comte

Le déoxynivalénol (DON) est une mycotoxine produite notamment par les Fusarium de type gramineum. Une réglementation européenne fixe les limites à ne pas dépasser dans l'alimentation humaine et animale. À l'occasion d'un webinaire, Delphine Bouttet d'Arvalis est revenue sur cette réglementation dont les prochaines évolutions prendront place au 1er juillet 2023.
Le projet est "toujours en cours de discussion" mais déjà des premiers seuils sont évoqués et ils sont inférieurs à ceux appliqués actuellement.

"Une augmentation significative du déclassement des récoltes"

L'évolution de cette réglementation n'est pas à prendre à la légère. Avant même que les nouveaux seuils de mycotoxine n'aient été validés, Arvalis-l'Institut du Végétal a estimé que " le pourcentage de blés tendres déclassés, dans les régions les plus touchées, augmenterait de 7% si la limite évoquée était validée". La réglementation en cours impose un taux de mycotoxine inférieur à 1 250 μg/kg sur les blés tendres mais prévoit de le descendre à 1000 μg/kg. Il en va de même pour le blé dur (1 750 μg/kg à 1 500 μg/kg en 2023), le maïs (1750 μg/kg à 1 250 μg/kg en 2023) ou encore dans le pain, la pâtisserie, les biscuits et les céréales de petit déjeuner (500 μg/kg à 400 μg/kg en 2023). De tels seuils ont un impact direct sur la production. S'ils avaient été appliqués en 2021, environ 2,1% du blé tendre français auraient été disqualifiés et près de 7% du blé dur en 2020 (source France AgriMer).
Inévitablement, les pratiques de productions vont devoir s'adapter pour éviter au maximum le déclassement. D'après Arvalis, plusieurs leviers d'actions peuvent être mis en place avec en premier lieu la gestion du précédent et le choix variétal. "Avec un précédent maïs, les producteurs ne pratiquant plus le labour devront être très vigilants. Avec ces nouveaux seuils, il ne sera plus possible demain de choisir une variété avec une note DON inférieure ou égale à 5.5 après un maïs " souligne Delphine Bouttet. L'utilisation d'Outils d'Aide à la Décision permettant de "prédire" le risque de fusariose en cours de campagne risque également de devenir indispensable. D'autant plus qu'après plusieurs années d'essais, Arvalis a enregistré "une perte d'environ 2% d'efficacité/an de l'ensemble des molécules antifongiques contre la fusariose".

Les teneurs maximales d'ergot diminuent

Les seuils européens en alimentation humaine sur les sclérotes d'ergot sont également en pente descendante. Pour rappel, un sclérote d'ergot contient des alcaloïdes, dont le LSD - une drogue hallucinogène particulièrement puissante - est dérivé. La teneur maximale passe ainsi à partir du 1er juillet 2022, de 0,5 g/kg à 0,2 g/kg pour toutes les céréales à l'exception du seigle. "Cette céréale est beaucoup plus sensible, l'Europe se donne plus de temps pour baisser la limite."
Cette réglementation est valable aussi bien en filières longues qu'en vente directe ! Les produits transformés, jusque-là exemptés, sont concernés. Ainsi, les produits issus de mouture d'orge, de blé, d'épeautre et d'avoine devront contenir moins de 100 μg/kg d'alcaloïdes d'ergot (0,2 g/kg de sclérotes contient 620 μg/kg d'alcaloïdes d'ergot).
Dans les parcelles, les adventices, et surtout le vulpin, sont porteurs de ce champignon. La gestion du désherbage est donc primordiale car une fois présents, les sclérotes d'ergot peuvent survivre pendant deux ans dans le sol.
Ce durcissement de la réglementation ne semble pas s'accompagner d'un effet miroir sur les semences. "On peut trouver des sclérotes dans les semences certifiées."

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