Prix du lait
Les producteurs revendiquent 500 €/1000 litres de lait
Dans un contexte de flambée des prix et de sécheresse sans précédent, les responsables professionnels de la région demandent à la filière laitière d’agir pour une revalorisation rapide du prix du lait.
Dans un contexte de flambée des prix et de sécheresse sans précédent, les responsables professionnels de la région demandent à la filière laitière d’agir pour une revalorisation rapide du prix du lait.
Les représentants de la FRSEA et des Jeunes Agriculteurs Auvergne Rhône-Alpes ont procédé mardi 9 août à une vérification du prix lait dans les rayons du supermarché E. Leclerc à la Pardieu (Clermont-Fd). Cette mobilisation s’inscrit dans l’action des producteurs qui demandent à la filière une hausse significative du prix du lait. « Nous agissons pour l’avenir et la sauvegarde de l’élevage laitier français » s’est exprimé Stéphane Joandel, président de la section laitière régionale, dans le cadre d’une conférence de presse organisée dans le supermarché.
Le prix du lait français sous la moyenne européenne
Les producteurs de lait font face actuellement à une flambée des charges conjuguée à une sécheresse sans précédent alors que la rémunération reste la plus faible d’Europe. « Pour la première fois depuis fin 2017, le prix français est passé sous la moyenne européenne. Nos collègues perçoivent jusqu’à 100€ de plus/1000 litres ; en Allemagne le prix payé au producteur est de 500 €/ 1000 l ! » affirme Eric Richard, président des producteurs de lait de la Haute-Loire. Sur les étals du supermarché, le litre de lait est affiché en moyenne à 1,32€ alors qu’il est payé 0,40€ au producteur. Une marge que le directeur commercial de chez Leclerc, Grégoris Florient, justifie par les charges supportées par l’enseigne mais qui ne convainc pas les producteurs… En effet, sur la marque de distributeur (MDD) le prix du lait de consommation 1/2 écrémé est à 0,71€ le litre, inférieur au prix de vente consommateur en France qui est à 0,78 €. « Ceci n’est pas acceptable ! En Allemagne il est à 0.99 € et à plus d'1 € en Belgique » soulignent les représentants de la FRSEA AuRA. Ils demandent donc aux acteurs de la filière de "cesser ce jeu de ping-pong" et d’assumer leurs engagements dans le cadre du plan de filière et de la loi Egalim. « La responsabilité est à tous les niveaux : l’Etat doit faire appliquer la loi Egalim, les transformateurs et en premier lieu la coopérative Sodiaal doivent jouer le jeu ainsi que la grande distribution. C’est dans ces conditions et avec un prix rémunérateur que nous maintiendrons des exploitations laitières dans la région et que nous assurerons le renouvellement des générations » explique le président régional. « Nous demandons une augmentation de 40 à 50€/ 1000 litres de lait soit 500€/1000 litres, ce qui représenterait près de 10€ par an pour le consommateur ».
Le risque de la décapitalisation
Vincent Chirent, producteur de lait à St Genès-Champanelle (63), en Gaec à trois associés, vit de plein fouet la sécheresse et l’augmentation des charges. « Le prix de l’alimentation de nos vaches laitières a explosé ! En l’espace de 18 mois, l’aliment à base de céréales et de protéines est passé de 284€/T à 415€/T. Une semi de luzerne en 2003 (année de forte sécheresse) valait 150€/T elle coûte aujourd’hui 300€/T. Quant au maïs ensilage, son prix est passé de 70€/T à 150 €/T, détaille l’éleveur. Cela fait 20 ans que je suis installé et la situation financière ne fait que se dégrader. Si nous n’obtenons pas rapidement, avant la fin de l’année, une hausse du prix du lait, la production laitière sera vraiment en danger ». Car la crainte immédiate des producteurs est la décapitalisation. « Si le prix du lait n’augmente pas significativement, on vendra alors des vaches ! » déplore Eric Richard.