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Etats Généraux de la filière ovine
Les éleveurs ovins ne veulent plus être les “moutons” de la farce

Près de 300 éleveurs ovins ont participé, lundi dernier, aux états généraux de la filière ovine. Preuve que la mobilisation en faveur de l’équité des soutiens est lancée.

Par groupe, en covoiturage, en car, du nord, de l’est, du sud et de l’ouest, c’est tout le grand Massif central qui s’est rendu, lundi dernier, à Clermont-Ferrand, pour participer aux états généraux de la filière ovine, organisés par la chambre régionale d’agriculture, la FRSEA et les JA. L’ampleur de la mobilisation est à la mesure de la colère qui gronde dans les rangs des éleveurs ovins. En Auvergne, ils sont venus dire à l’unisson leur ras le bol d’un système qui n’en finit pas de creuser les écarts, leur désarroi face à une production qu’ils ont choisie, mais qui aujourd’hui, ne leur procure pas un revenu digne de ce nom. Et pourtant, comme l’ont rappelé plusieurs intervenants, d’importants efforts ont été réalisés par les éleveurs ovins pour s’adapter aux évolutions économiques. Le métier a évolué et s’est professionnalisé à travers notamment la traçabilité ou encore la gestion de troupeau. Les éleveurs ont développé leurs troupeaux et ont investi, dans la mesure de leurs moyens, dans la modernisation de leurs ateliers. La filière s’est organisée et a relevé le défi de la segmentation du marché. L’ensemble des acteurs de la filière et du développement s’est mobilisé dans le cadre de la charte de la relance de la production. Malgré cette organisation et cette mobilisation, le problème de l’équité de traitement demeure.

 

 

Responsabilités politiques
« On a fait notre travail, à d’autres désormais de nous soutenir », a lancé Claude Font, président de l’association régionale ovine d’Auvergne. Et de renvoyer la responsabilité aux pouvoirs publics. « Nous ne voulons pas être de simples aménageurs d’espace. Pour être en capacité de produire, une remise à niveau est nécessaire et c’est seulement ça qu’il nous faut », a expliqué Michèle Delesvaux, présidente de la fédération régionale ovine. Pour les responsables professionnels, il est urgent de creuser les possibilités de la politique agricole commune. « Il faut rouvrir la porte de la discussion au niveau européen », a estimé Bernard Martin, président de la Fédération nationale ovine. Un sentiment partagé par le député de l’Allier, Yves Simon, qui depuis quelques mois, planche sur la filière ovine dans le cadre d’une mission parlementaire qui lui a été confiée. Sous couvert du « secret », pas de l’instruction mais presque, Yves Simon n’a rien dévoilé des premiers résultats de sa mission, « les consultations n’étant pas terminées ». Face à une salle en attente de réponses politiques, le député s’est notamment exprimé sur l’installation, l’identification électronique ou encore le régime des exploitants agricoles. Autant dire que du côté des éleveurs, on attendait autre chose…

100 euros de plus
« Tout le monde, y compris du côté des politiques, a signé la Charte de relance ovine, maintenant il faut passer aux actes », a estimé Bernard Martin. « Notre mobilisation doit payer pour aboutir à un programme ovin spécifique », a surenchéri Jacques Chazalet, président de la chambre régionale d’agriculture. Pas question cependant de faire de la problématique ovine, une question de zone, l’essentiel étant de «se battre sur le revenu». Pour relever le défi de la compétitivité, du renouvellement des générations et de l’adaptation du marché, les professionnels plaident donc en faveur d’un rattrapage de soutien équivalent à 100 euros / ha ou par UGB. La mobilisation de Clermont-Ferrand n’est qu’un pas pour obtenir gain de cause. La filière compte bien maintenir la pression, notamment auprès des élus français et européens, pour aboutir à des résultats dès 2007.

Zoom :
Une filière indéniablement performante
La plupart des exposés qui ont rythmé les états généraux ont sans conteste démontré l’efficacité de l’élevage ovin. Ainsi Marc Benoît, chercheur à l’INRA de Theix a relevé le dynamisme et l’organisation de la filière ovine. « L’efficacité hors aide de la filière ovine est tout à fait convenable voire même supérieure à d’autres productions ». Actuellement, c’est l’une des filières les moins soutenues. Dans le cadre d’une revalorisation des soutiens, on peut donc imaginer des marges de manoeuvre intéressantes. D’autant qu’en face, le marché est là. Actuellement, la filière ovine française alimente seulement 35 % du marché de l’agneau en France.

 


Ils ont dit…


Bernard Martin
Président de la FNO
« Revoir la répartition des compensations au niveau communautaire est une nécessité. A la FNO, nous réclamons notre part de revenu comme les autres productions ».

Claude Font
Président de l’AROA
« Le revenu d’un éleveur ovin est compris entre le RMI et le SMIC, pour soixante à soixante-dix heures de travail par semaine. On a fait le choix de la production ovine, mais il nous manque le revenu ».

Emmanuel Coste
Vice-président de la FNO
« L’avenir de la filière ovine passe d’une part par l’économie et d’autre part par un autre type d’accompagnement. Le rééquilibrage doit monter en puissance pour s’exprimer de manière normale».

Jean Mallot
Vice-président du Conseil régional, chargé de l’agriculture
«Le manque de soutiens en faveur de la production ovine nécessite un rééquilibrage de la politique agricole européenne».

Yves Simon
Député de l’Allier
« Pour combler ce qui manque en terme d’UGB, il faudrait éventuellement regarder ce qui peut être fait pour le mouton sur le territoire PHAE ».

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