Les éleveurs de volailles sauvent leur abattoir
L’association d’Abattage de volailles de fermes d’Auvergne compte désormais une vingtaine d’adhérents.
Réunis au sein de l’association d’Abattage de volailles de fermes d’Auvergne, une vingtaine d’éleveurs de l’Allier et du Puy-de-Dôme sont parvenus à sauver in-extremis leur abattoir. L’outil aurait dû fermer ses portes il y a un peu plus d’un an, après le départ à la retraite de ses gestionnaires, les frères Pouzadoux. Les éleveurs de volailles perpétuent désormais l’activité du site avec plus de 38 000 volailles abattues en 2018 dont un tiers est certifié Biologique.
Trois métiers en un
Chaque semaine, les éleveurs-abatteurs de l’association abattent près de 1 000 volailles. Un jour unique de tuerie, le mardi, permet à chacun de concilier leurs trois professions. « Du temps des frères Pouzadoux, l’abattage occupait deux heures de notre temps par semaine. Maintenant c’est une journée. Nous sommes éleveurs, abatteurs et commerçants » explique Julien Rieuf, président de l’association. Les adhérents ont revêtu une troisième casquette en assurant la pérennité de leur abattoir. Un engagement indispensable à la survie de cet outil mais surtout de leurs exploitations. « Nous sommes tous en vente directe. Une tuerie individuelle sur l’exploitation demande un investissement d’environ 80 000€ mais surtout elle exige de la main-d’œuvre. Que l’on soit jeune ou moins jeune, ce n’est pas forcément l’orientation que l’on souhaite donner à son élevage. »
Recherche adhérents (es)
Les éleveurs ont tenu à conserver l’abattage à façon. Que l’on soit professionnel ou particulier, chacun peut faire tuer ses volailles, sans un nombre minimal d’animaux.
Les adhérents paient une cotisation d’entrée dans l’association. Le service d’abattage est facturé, comme aux particuliers, à hauteur de 3,70€ TTC/poulet et pintade et 5,80€ TTC/canard.
À la tête de l’abattoir de Monteignet-sur-l’Andelot depuis décembre 2018, les éleveurs-abatteurs ont désormais l’ambition d’atteindre fin 2019, 40 000 volailles abattues. « Plus on tue d’animaux moins l’outil nous coûte cher » explique Julien Rieuf qui ajoute « nous sommes ouverts à tout le monde, éleveurs conventionnels comme biologiques ».
Mélodie Comte