Caprins
Les éleveurs de chèvres inquiets de l’avenir
Selon les résultats de l’Institut de l’élevage (Idele), le bilan est assez mitigé pour les éleveurs de chèvres en 2020.
Selon les résultats de l’Institut de l’élevage (Idele), le bilan est assez mitigé pour les éleveurs de chèvres en 2020.

En élevage caprin, les approvisionnements de lait ont été stables et ont permis de " fournir un marché des fromages redynamisé par les confinements ", a indiqué Maria Campos Herrada économiste à l’Idele. La collecte s’est accrue en 2020 de +4 % par rapport à 2019 pour un volume total de 502 millions de litres (+19 Ml). Le prix de base du lait a grimpé de +3,5 % en 2020, pour s’établir à 681 €/1 000 litres. Et le marché des fromages a été redynamisé par les demandes des ménages pendant les confinements, les hausses d’achat enregistrées dépassant les 15 % en avril et mai 2020.
Renouveler les générations
Cependant, ces chiffres cachent, selon la FNEC et l’Idele, une réalité et des perspectives plus inquiétantes. En effet, l'indice des prix d'achat des moyens de production agricole (Ipampa*) a atteint, l’an dernier, un niveau historique, jamais vu depuis 2005, en raison de la flambée des prix des aliments. " Les charges en élevage se sont envolées au second semestre 2020, notamment le dernier trimestre : +4 % ", a indiqué Maria Campos Herrada. La collecte s’est donc ralentie en début d’année 2021 et les éleveurs sont peu optimistes, surtout si l’année 2021 devait connaître des incidents climatiques comparables à ceux de l’an dernier. La FNEC s’inquiète également de la persistance de la crise du chevreau dont les cours ont peiné à décoller. Les prix qui ont stagné entre 2,60 à 2,70 €/kg vif de mars à septembre sont revenus à des valeurs plus normales à Noël (4,20 €/kg vif) mais sans garantie pour l’avenir.
La profession devra aussi relever le défi du renouvellement des générations car " le vieillissement de la population est tendancielle dans les élevages y compris caprins ", a indiqué Philippe Chotteau, chef du département économique de l’Idele. Mais la transmission et l’installation sont liées à des " conditions de revenus rémunérateurs ", a souligné Franck Moreau, secrétaire général de la FNEC. Il souhaite surtout un rééquilibrage des installations entre les livreurs et les producteurs fermiers. " Produire du lait pour une entreprise est tout à fait respectable. Les collecteurs ont un véritable travail de communication à faire, pour redonner du sens à ce système livreur ", a-t-il conclu.
*L’IPAMPA permet de suivre l’évolution des prix des biens et des services utilisés par les agriculteurs pour leur exploitation agricole.