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Les agricultrices prennent la parole

Cinq femmes, cinq agricultrices du Puy-de-Dôme ont porté les messages de la profession lors d’une matinée placée sous le signe de l’égalité.

De gauche à droite :
Laurence Vichnievsky, députée de la 3ème 
circonscription du Puy-de-Dôme, Annabelle Borot, Nathalie Grégoire, Michel Fanget,
députée de la 4ème 
circonscription, Anaëlle d’Anna, Maryse Trillon,
Annick Brunier et Tristant Riquelme, sous-préfet d’Issoire.
De gauche à droite :
Laurence Vichnievsky, députée de la 3ème
circonscription du Puy-de-Dôme, Annabelle Borot, Nathalie Grégoire, Michel Fanget,
députée de la 4ème
circonscription, Anaëlle d’Anna, Maryse Trillon,
Annick Brunier et Tristant Riquelme, sous-préfet d’Issoire.
© FNSEA 63

Ils étaient près d’une centaine, élus locaux, députés, représentants syndicaux et agriculteurs à avoir fait le déplacement pour les écouter ce samedi 24 mars.

Sur l’exploitation d’Annabelle Borot à Vichel, Annick Brunier, administratrice à Limagrain, Maryse Trillon, administratrice MSA, Nathalie Grégoire, agricultrice et Maire de Grandeyrolles et Anaëlle D’Anna, future agricultrice, se sont saisies des messages portés par la profession agricole. L’importance de l’irrigation, la filière Limagrain-Jacquet, l’installation des jeunes ou encore la vie des agriculteurs sur leur territoire, autant de sujets pour lesquels, elles aussi s’engagent.

Organisée conjointement par la FNSEA 63 et la sous-préfecture d’Issoire, sous l’autorité de Tristan Riquelme, dans le cadre du Tour de France de l’Egalité, cette matinée a permis à ces femmes de porter la voix de toutes leurs collègues défendant les grands messages de la profession.

 

Dans la plus pure égalité

« Nous aimons l’agriculture. Nous aimons ce métier qui permet de nourrir les Hommes, tout en suivant les saisons » commence Annabelle Borot. Agricultrice à Vichel, mère de trois enfants, elle s’est installée sur l’exploitation familiale en 2002, avec une activité d’élevage et vente directe de volailles. En 2013, elle est rejointe par son époux. Aujourd’hui, si elle accueille les visiteurs sur sa ferme, c’est justement pour parler agriculture mais au féminin. Mais, l’agricultrice et ses collègues s’attardent peu sur cette question de l’égalité entre hommes et femmes. Elles préfèrent revenir sur les messages forts portés par la profession, sans aucune différence avec leurs homologues masculins.

 

Au cœur du territoire

Annick Brunier, agricultrice à Artonne, présidente de Jacquet-Brossard et administratrice Limagrain poursuit sur les propos de sa collègue. « Il nous a fallu 15 ans pour construire la filière. 60% des besoins en farine de Jacquet-Brossard sont produits dans la Limagne. Cela permet d’assurer un débouché quantitatif et qualitatif aux agriculteurs et de contribuer ainsi à la durabilité de leurs exploitations. » D’où l’importance de garantir une juste rémunération aux producteurs, de protéger leurs terres, réduire les contraintes réglementaires et développer l’irrigation. Sur ce dernier point, Annabelle Borot rappelle justement que « l’ASA du sud Lembron a été créée en 1985 et permet aujourd’hui à 38 exploitations d’irriguer 1 500 ha de terre. Déjà à l’époque, les agriculteurs ont anticipé les problèmes de pluviométrie. Pourtant, aujourd’hui, nous ne pouvons que regarder cette eau nous passer sous le nez en hiver et nous faire défaut en été. »

Ces femmes n’ont pas seulement alerté les pouvoirs publics. Elles ont aussi montré à travers leurs expériences, qu’avec une bonne dose de détermination et de volonté, il est possible de marier leur profession avec des responsabilités.

Maryse Trillon et Nathalie Grégoire en sont les témoins. La première est avant tout agricultrice à Sardon. Elle est aussi administratrice au Cerfrance Puy-de-Dôme Avenir et à la MSA Auvergne et première adjointe au maire de sa commune. « Guidée par sa curiosité naturelle » et désireuse «d’adapter les services et les aides aux réalités agricoles », le fait d’être une femme n’a pas freiné sa volonté.

A ses côtés, Nathalie Grégoire est elle aussi engagée dans la vie politique. Maire de Grandeyrolles, l’agricultrice mène une « double vie ». Toutes deux lancent un message à leurs collègues agriculteurs et agricultrices. « Il est important de s’investir dans la vie sociale de son territoire. Il ne faut pas rester isolé. » Elles l’affirment, il est possible de s’organiser pour allier agriculture, responsabilité et vie de famille.

Place à la jeunesse

Enfin Anaëlle d’Anna, la cadette de ce tour de table, s’apprête à rejoindre les rangs de la profession. Agée d’à peine 25 ans et mère d’une petite-fille de 8 mois, elle sera au mois de mai officiellement agricultrice. Elle rejoindra ses deux frères sur l’exploitation de leurs parents à Bergonne avec une activité de plantes aromatiques, en agriculture biologique. « J’ai choisi de m’installer sur le tard. Toute ma vie, j’ai vu mes parents trimer pour conserver leurs terres. À leur retraite, je ne voulais pas voir leur métier disparaître. »

Même si elle n’a pas été l’unique débat de cette matinée, l’égalité homme-femme ne fait guère de doute en agriculture. Ces cinq femmes l’ont démontrée en portant haut et fort les messages de leur profession.

Ils ont dit...

Philippe Panel, président de la MSA Auvergne

« L’agriculture a toujours compté beaucoup de femmes. Depuis la reconnaissance de leur présence sur les exploitations, dans les années 1990, et surtout le statut de cheffe d’exploitation, elles sont de plus en plus présentes. Dernièrement, la transparence des Gaec a permis d’améliorer encore davantage leur statut. Je crois qu’aujourd’hui, il ne faut plus regarder vers le passé. Les agricultrices font leur métier, comme les autres. Il n’y a plus de comparaison à faire. Elles sont dans les exploitations mais aussi dans les organismes professionnels. La profession agricole a été et est encore la première à s’ouvrir aux femmes. »

 

 

Michèle Boudouin, présidente de la FNO

« Si les organismes professionnels agricoles ouvrent les portes aux femmes, elles sont encore peu nombreuses à s’investir. Ce n’est pas une question de « machisme » au sein même des organisations mais plutôt d’exigences familiales. Aujourd’hui encore, l’ensemble de la charge familiale repose sur les femmes. Nous concevons et portons les enfants. Les quitter pour répondre à des responsabilités politiques n’est pas facile. Alors, si du côté familial il n’y a pas de soutien et si du côté sociétal on nous culpabilise, les jeunes mères ne s’investissent pas. Nous sommes perçues uniquement comme des « mères » et ce clivage nous pèse mentalement. Personnellement, si je n’avais pas été encouragée par mes collègues masculins, qui ont vu en moi une éleveuse de mouton capable de les représenter au niveau national et ma famille, je crois que je n’occuperais pas cette place aujourd’hui. Je suis persuadée que tant qu’il n’y aura pas au niveau social, une réelle égalité entre les hommes et femmes notamment sur le congé maternité/paternité, les mentalités changeront difficilement. »

Propos recueillis par M. Comte

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