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L’ensilage d’herbe : l’or vert de notre région

Un ensilage d’herbe de qualité combine valeur nutritive, efficacité alimentaire et maîtrise des risques sanitaires. Une étude des Conseil Elevage et de la FIDOCL livre de précieux conseils pour réussir son ensilage.

© © FIDOCL

Conscients de l’atout que représente l’herbe dans la Région Auvergne Rhône-Alpes, la FIDOCL (Fédération inter-départementale des entreprises de Conseil Elevage du Sud-Est), les laiteries et le CRIEL ont mis en place un suivi d’élevages et de silos (dans 8 départements de la FIDOCL) pour évaluer la qualité des ensilages d’herbe, de novembre à décembre 2019. L’étude centrée sur l’analyse de 36 silos d’herbe, a permis le recueil de précieuses données sur la conservation, la valeur nutritive, la présentation et l’appétence.

Viser 35% de MS

Commençons par la récolte. Pour réussir cette étape, il faut “viser 35% de MS en un minimum de temps”. Et pour atteindre ce taux, voici les pratiques à privilégier : “Rouler les parcelles en sortie d’hiver, faucher à plus de 7 cm, exposer au maximum le fourrage au soleil… La fauche à plat avec une reprise à l’ensileuse reste la solution à privilégier, elle nécessite dans la majorité des cas un passage préalable d’andaineur”.

Confection du silo : Tassez !

Pour la confection du silo, le mot d’ordre est “Tassez, tassez et retassez !”. Si les silos observés sont plutôt bien tassés avec plus de 200 kg MS/m3 en moyenne, ce chiffre cache bien des disparités (de 185 kg MS/m3 à 285 kg MS/m3). Les pH sont assez homogènes mais tout juste suffisamment bas pour une très bonne conservation. Pour atteindre les bons niveaux, plusieurs critères entrent en ligne de compte : respecter les débits de chantier, la technicité, le choix des tracteurs et la propreté du chantier.

Une fois constitué, le silo doit ensuite être recouvert de façon hermétique. Or “Seulement 28% de nos silos sont couverts ainsi, les autres ne sont donc pas assez étanches à l’air” nous apprend l’étude. Les agriculteurs peuvent opter pour des bâches nouvelle génération pouvant s’utiliser seules avec un filet par-dessus pour la protéger et lester le silo ou bien pour la pose d’un film 40 microns avec une bâche standard pour le protéger. Et pour remplacer les pneus disposés sur la bâche, “nous pouvons aujourd’hui grâce à des filets solides (240gr/m2) à un coût relativement abordable, maintenir une tension régulière sur la bâche et la protéger très efficacement de la grêle et des nuisibles. Le maintien de ces protections sera fait en disposant tout autour du silo et en bande tous les 4 m, des silos sacs pour maintenir la tension”.

Pour sécuriser la conservation et limiter la reprise de fermentations à l’ouverture du silo, les agriculteurs peuvent utiliser des conservateurs (acides ou biologiques). La FIDOCL précise : “L’acide formique est conseillé surtout sur les mélanges à base de légumineuses où il va bloquer le développement des bactéries pathogènes nuisibles (butyriques, endobactérie), l’acide propionique joue plutôt le rôle de stabilisant et d’antifongique. Pour les conservateurs biologiques, l’efficacité est bonne si on a un fourrage suffisamment concentré en sucres, des graminées ou des légumineuses préfanées. On privilégiera les bactéries hétéro fermentaires qui limitent la reprise en Bâche du silo fermentation à l’ouverture du silo”.

Désilage : étape risquée

Arrive ensuite l’étape du désilage ; une étape risquée à cause de l’apparition de fronts d’attaque éboulés qui induisent des reprises de fermentation et de température. 4 règles simples permettent de limiter au maximum ces risques (voir encadré ci-dessous).

Si les analyses des spores butyriques effectuées dans le silo sont assez « bonnes », les échantillons pris au désilage sont en revanche beaucoup plus chargés en spores butyriques.

Globalement, à l’auge, les résultats se dégradent. “Les rations composées majoritairement d’herbe ensilée et de maïs ont des niveaux butyriques multipliés par deux entre le silo d’herbe et l’auge. Le maïs ensilage n’en est pas responsable. Les causes principales sont à trouver autour de la propreté des fonds d’auge, des bols mélangeurs ou tout simplement des rations souillées par le passage des roues du tracteur en distribuant”.

La FIDOCL a par ailleurs identifié les facteurs de risques relatifs à la qualité des ensilages d’herbe que l’on retrouve dans les élevages : la hauteur de fauche < 5cm ; le tassage insuffisant ; une seule bâche, couverture à plus de 12 heures ; débâchage > 2 jours ; front d’attaque pas net / Non ramassage des éboulis. Et vous vous en doutez : “Le cumul des facteurs de risque se paie cash…”.

Ensilage « nickel »

- Avancement 10 cm/jour en hiver, 20 cm en été. Il doit être le plus régulier possible, prendre sur tout le travers du silo en un jour, deux jours

maximum.

- Débâcher pour un à deux jours, lester la bâche. Le haut du silo, moins tassé,

reprend très vite l’air et repart en fermentation.

- Au front d’attaque une coupe nette limite l’entrée d’air. La reprise au crocodile doit être soignée pour éviter de rendre le front d’attaque poreux.

- Ramasser les éboulis, ils repartent en fermentation. On a pu mesurer des températures de 50°C dans des éboulis laissés la veille, ils mettent le feu à la ration…

- Attention à la distribution, limiter la reprise en fermentation à l’auge. Si les fourrages amenés sont frais la reprise en fermentation sera acceptable.

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