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Le SDAGE Loire-Bretagne occulte les spécificités locales

En 20 ans, le Puy-de-Dôme n’a vu naître aucun nouveau projet en faveur de l’irrigation ; la faute à un SDAGE* trop restrictif selon Bertrand Nicolas, vice-président en charge de l’eau à la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme

La Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme travaille sur le développement des rampes et des pivots, moins sensibles au vent et plus efficaces
La Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme travaille sur le développement des rampes et des pivots, moins sensibles au vent et plus efficaces
© auvergne agricole

Le changement climatique annonce une répétitivité des années chaudes et sèches, à l’image de 2019. Devant les pertes économiques considérables subies par le secteur agroalimentaire, la profession et les différents acteurs s’organisent. La Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme se saisit pleinement de la problématique de l’eau tant pour la production céréalière que fourragère et l’abreuvement des animaux. « Les projets en cours d’étude ont pour objectif de trouver des solutions pour réduire les prélèvements agricoles sur le réseau d’eau potable » précise Bertrand Nicolas, vice-président de la Chambre d’agriculture 63, en charge de l’eau.

Un SDAGE trop lourd

En novembre dernier, la rivière Allier a connu l’un des plus forts débits de son histoire. « L’eau est là. Il y a encore des pluies abondantes. Il faut en stocker une partie » assène Bertrand Nicolas. L’agriculteur de Limagne œuvre de longue date en faveur du stockage de l’eau, d’abord en tant que vice-président de l’ADIRA et aujourd’hui de la Chambre d’agriculture. Son discours s’appuie désormais sur l’expérience 2019 où les restrictions d’irrigation sont intervenues dès les premiers jours de juillet. « Tous les agriculteurs de Limagne ont été impactés à l’exception des irrigants de l’ASA Limagne Noire (lire article « L’ASA Limagne Noire perdura quoi qu’il arrive »). » Sur certains cours d’eau, les agriculteurs ont eux-mêmes pris la décision de réduire leurs prélèvements en s’imposant des « tours d’eau ». Au fil des jours et des semaines, des restrictions préfectorales ont imposé ce ralentissement. « Beaucoup d’arrêtés préfectoraux ont été pris sous la pression du Comité de bassin Loire-Bretagne, et ce, malgré les niveaux convenables de Naussac. » Le professionnel témoigne avoir assisté à « une différence de traitement de la situation selon les bassins ». Dans cette affaire il met en cause, sans hésitation aucune, le SDAGE Loire-Bretagne. « La région AuRA compte trois SDAGE et celui de Loire-Bretagne est le plus restrictif. Adour-Garonne et Rhône-Méditerranée-Corse n’ont pas eu ce problème. »

L’écologie devant l’économie

D’où vient cette rigueur ? « Le fleuve Loire est classé dernier fleuve sauvage d’Europe […] c’est un classement extrêmement exigent. Il n’est pas impossible de jouer sur le volet écologique et économique à la fois mais il faut pour cela assouplir la réglementation. » Cette même législation empêche aujourd’hui de voir naître des projets d’ampleurs sur le département. « Tous les projets sont retoqués » parce que « le SDAGE ne prend pas en compte les spécificités locales ». Dès lors, le Puy-de-Dôme par rapport à d’autres territoires, est en retard sur la question du stockage de l’eau alors qu’auprès du Gouvernement « les voyants sont au vert ».

Les équipes de la Chambre d’agriculture sont donc contraintes de travailler sur des projets de réserves d’eau individuelles. Bertrand Nicolas regrette cette orientation. « Nous aurions préféré voir émerger des projets en faveur des multi-usages de l’eau (la population, l’agriculture, l’industrie…). » La Chambre d’agriculture se penche également sur le développement des rampes et des pivots, moins sensibles au vent et plus efficaces, mais leur installation demande des réaménagements fonciers et une quantité d’énergie électrique non négligeable.

*schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux

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