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« Le rendement et la viabilité de certaines parcelles sont en péril »

Comme les blés, les maïs semences de Limagne ont subi une conjoncture climatique en défaveur de leur croissance. Le potentiel de rendement de certaines parcelles est déjà lourdement impacté.

Les maïs semences, comme les blés, ont subi un enchaînement agro-climatique qui n’a pas joué en leur faveur.

Chaud, froid, sécheresse, orages, irrigation diminuée, ravageurs à plumes noires… Comme pour les blés, l’enchaînement des aléas climatiques de 2019 malmène les maïs semences. Pas un seul des 6 025 ha ensemencés n’a été épargné laissant d’ores et déjà présager un rendement impacté. « Le moral est morose dans la plaine » témoigne Régis Rougier, président du Syndicat des Producteurs de Maïs Semences.

Les ennuis dès le semis

Dès le printemps, la campagne a mal débuté. Le froid glacial d’avril et la sécheresse des sols ont retardé les semis de près de 10 jours. «Quasiment tous les producteurs ont semé en même temps la première semaine de mai. » La nature des sols et l’orientation des parcelles provoqué dans ce contexte de faible pluviométrie, une levée hétérogène des femelles. Quelques semaines plus tard, les semis des maïs mâles n’ont pas connu le froid mais un autre élément perturbateur : les corbeaux. Régis Rougier l’assure : «nous n’avons jamais vu des attaques d’une telle ampleur dans la Limagne ». L’agriculteur témoigne avoir observé dans un même champ jusqu’à 200 corbeaux. Les oiseaux ont suivi bien évidemment les raies de semis et ingurgité grain après grain. « À Ménétrol, un agriculteur a resemé une parcelle de 7 hectares suite aux dégâts ! » Le contexte climatique est-il la cause de cette charge hostile ? Régis Rougier s’interroge davantage sur la « suppression d’un traitement de semence contenant un répulsif pour les corbeaux ». La suspension d’utilisation d’une autre molécule serait également la cause de la recrudescence cette année des attaques de taupins.

La sécheresse encoreet toujours

La sécheresse reste néanmoins le principal facteur limitant de la culture. Dès le semis, les maïs ont souffert du manque d’eau. « Ils sont de petite taille » précise l’agriculteur. Les conséquences sont plus ou moins importantes selon les secteurs. Les producteurs accusant une faible disponibilité de l’irrigation, voient leurs maïs lourdement impactés. « Certaines parcelles sont dans un stress hydrique très fort et qui dure depuis longtemps. Le rendement et la viabilité de certaines parcelles sont en péril. » Quant aux producteurs non limités dans leur irrigation, le « potentiel de leur culture devrait être maintenu » à condition toutefois « qu’il n’y ait pas de restriction d’usage de l’eau ».

Dernière ligne droite

Cette sécheresse est donc vécue différemment selon les secteurs mais personne n’échappe à la canicule. Les températures quasi « saharienne » du mois de juin auront eu un impact sur les maïs semences, bien qu’il soit encore difficilement chiffrable. « Cet épisode a eu lieu durant l’initiation florale des maïs. Nous ne connaissons pas les conséquences exactes de telles chaleurs sur la production. Le risque est d’avoir un nombre d’épis/plante moins important. » Désormais, tout repose sur la fécondation mais là encore rien n’est gagné puisque les maïs ont besoin d’eau pour l’enclencher. « Il nous faudrait de la pluie ou un orage, sans grêle, dans les 10 jours. » Si le soleil est le meilleur antidépresseur de certains, la pluie est celui des agriculteurs.

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