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Le lin s’enracine durablement en Limagne

Le lin, emblématique oléagineux à la fleur bleue de Normandie, prend racine dans les terres puydômoises.

Encore quelques jours avant qu’Aurélien Cognet, Baptiste Chouvy et Pierre-Louis Rouvet connaîssent les rendements des premières parcelles de lin.
Encore quelques jours avant qu’Aurélien Cognet, Baptiste Chouvy et Pierre-Louis Rouvet connaîssent les rendements des premières parcelles de lin.
© M. Comte

Le lin pourrait bien devenir le nouvel or bleu du Puy-de-Dôme. La société Chouvy recherche plus de 1 000 hectares de surface pour lancer sa filière « de la graine à l’éleveur ». L’oléagineux est apprécié dans les élevages bovins pour sa teneur en oméga 3. Le fabricant d’aliment puydômois a investi plus de deux millions pour proposer de la graine de lin française extrudée. L’aliment aux vertus inégalables est destiné aux élevages laitiers en zone AOP.

 

Du lin en Limagne

Il y a encore quelque temps, on pouvait observer à l’EARL des Dômes, non loin de l’aéroport d’Aulnat, des champs immaculés de bleu. Dominique et Aurélien Cognet ont semé 6,5 hectares de lin en contrat avec la société Chouvy. La culture emblématique de Normandie, s’est bien enracinée dans les terres puydômoises et n’a souffert ni du gel tardif ni de la canicule. La récolte aura lieu dans les prochains jours. Malgré tout, le lin a déjà convaincu Aurélien Cognet qui annonce assurément : « si les rendements sont bons, le lin remplacera le colza ». L’oléagineux à fleur bleu est en effet bien moins exigeant. Les agriculteurs ont comptabilisé environ 180€/ha de charges de production. « Nous avons réalisé un apport azoté et un désherbage au printemps. » La tonne de lin sera ensuite vendue aux alentours de 430€. Pierre-Louis Rouvet, technico-commercial chez Chouvy estime le rendement aux environs de 25 quintaux hectare. Au total, plus de 90 hectares ont été contractualisés sur le département.

Itinéraire technique

D’après le technicien « le lin semé cette saison s’est très bien comporté que ce soit en terres lourdes ou séchantes ». Qui est plus est, cette nouvelle culture ne demande aucun investissement puisque son itinéraire technique est semblable à celui du colza. Le lin oléagineux est semé à la mi-septembre après un travail de sol en surface. Un premier désherbage à l’automne est conseillé puis un second au printemps. Côté fertilisation, la culture doit recevoir entre 60 et 90 unités en un ou deux apports. La récolte se réalise avec une moissonneuse batteuse traditionnelle.

Peu exigeant, fort pouvoir racinaire et excellente tête de rotation, le lin tient ses promesses mais comme toute culture, il a des petits défauts. « La période de la floraison entre mai et juin est délicate. L’autre problème se sont les pailles. Elles sont très fibreuses et à ce jour, hormis le broyage et l’enfouissement, nous ne savons pas comment les valoriser. »

De la graine à l’éleveur

La société Chouvy se concentre exclusivement sur la graine. Grâce à l’extrudeur, le transformateur conservera toutes les qualités et la teneur en oméga3. « Les tourteaux de lin contiennent très peu d’oméga 3 (entre 7 et 8 g/kg) contrairement à la graine extrudée (28g/kg). Ces acides gras sont très intéressants nutritionnellement pour les bovins. Ils sont énergétiques, améliorent la santé des animaux et même la fromagabilité. Ce n’est pas négligeable surtout dans une région comme la nôtre où l’on compte plusieurs AOP » explique Baptiste Chouvy, co-gérant de la société. Le lin pourrait donc séduire à la fois les céréaliers désireux de diversifier leur production et les producteurs de la zone AOP souhaitent accéder à un aliment de qualité cultivé dans la région.

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