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Lait
L’avenir de l’élevage laitier dépend-il entièrement de la PAC ?

A l'occasion de son assemblée générale le 22 mars à Paris, la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) s'est interrogée, dans une table ronde, sur la prochaine Politique agricole commune (PAC) 2027-2031.

Troupeau de vaches laitières

 « L’avenir de l’élevage laitier passe-t-il par la PAC en 2027 ? », a demandé Ghislain de Viron, premier vice-président de la FNPL ? « Pas seulement », a répondu Catherine Geslain-Lanéelle directrice de la stratégie et de l’analyse politique à la direction générale de l’Agriculture de la Commission européenne (DgAgri). Pour elle, les producteurs doivent saisir plusieurs opportunités, en particulier celle de la prochaine présidence espagnole qui débutera le 1er juillet et qui s’est fixée quatre priorités stratégiques : le digital, la santé, l’énergie et l’alimentation.
« Dans ces secteurs stratégiques, vous avez un rôle à jouer (…) il vous faut vous projeter sur les modèles que vous souhaitez défendre », a-t-elle dit en substance, leur suggérant « de massifier le déploiement des bonnes pratiques sans dégrader la performance économique » de leurs exploitations. « C’est le bon moment » a-t-elle ajouté. En effet, les discussions ont commencé à la Commission européenne pour préparer la prochaine PAC 2027-2033 (lire encadré). Dans l’esprit des éleveurs laitiers, le modèle à défendre est simple : « Nous voulons une PAC de production pour assurer la souveraineté alimentaire de la France et de l’Union européenne», a déclaré Patrice Remaud, administrateur de la FNPL et président de la commission économique du syndicat. Les éleveurs veulent aussi une stratégie en phase avec les réalités du marché. « On nous a vendu l’idée d’être plus “verts” et beaucoup se sont convertis en bio sans avoir les clients en face. On a emmené des gens dans le mur », a-t-il précisé demandant « un véritable engagement de production, pas d’entretien des paysages ». Cette perspective est partagée par Jérémy Jallat, administrateur de la FNPL qui a insisté sur la « nécessité d’avoir des prérequis, comme la mise en place de diagnostics climatiques avant chaque installation. C’est important pour adapter nos systèmes de production en fonction du territoire et du climat », a-t-il précisé.

Maintenir les prairies

Une chose est certaine : la future PAC devra répondre à de nombreux enjeux « à commencer par celui de la rémunération », a affirmé Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. C’est pour elle, « un des éléments clés de l’attractivité du métier d’éleveur au même titre que la possibilité de libérer du temps libre ». Intéressée par la perspective que la PAC 2027 accompagne et développe le modèle de la polyculture-élevage, elle a mis en garde la Commission européenne sur la directive IED (émissions industrielles). « Toutes ces décisions sans études d’impact, c’est insupportable », s’est-elle agacée expliquant qu’on « a sans doute payé, avec cette directive IED, le report de la directive Phyto et la mise en culture des 4 % de jachère » et que les Français ont sans doute agacé le vice-président de la Commission, Frans Timmermans.
Bruxelles devra retenir deux autres enjeux : tout d’abord la prise en compte financière du CO2 évité et pas seulement stocké, « car cette ressource nous permettrait de parachever la transition agroécologique de nos exploitations », a développé Christiane Lambert ; et ensuite le maintien des prairies.
Avec un peu plus de 50 000 éleveurs laitiers en France, « on est dans une masse critique », a estimé la présidente de la FNSEA, tout aussi inquiète de voir la décapitalisation se poursuivre. « Mais comment faire pour maintenir les prairies si l’élevage s’en va ? », a-t-elle questionné, insistant sur les conséquences pour l’aval de la production en termes d’outils industriels, d’emplois et de souveraineté alimentaire. Sans doute, une des solutions passera-t-elle « par le prix et pas par les aides », a résumé Jérémy Jallat.      

 

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