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L’agriculture, un secteur indispensable pour les territoires

La visite de terrain au Gaec des Prés à Thiers a eu pour but de présenter les caractéristiques de l’agriculture du territoire Dore Livradois Forez et de sensibiliser les services de l’État et les collectivités aux enjeux et problématiques agricoles du territoire.

De droite à gauche : Denis Guérin, Tony Bernard, Etienne Kalalo, Manuelle Dupuy (DDT 63), Sabine Tholoniat,
Stéphane Roddier et Quentin Baumont.

Etienne Kalalo, sous-préfet de Thiers, Tony Bernard, président de Thiers Dore Montagne (TDM) et Stéphane Roddier, maire de Thiers, se sont rendus au Gaec des Prés à Thiers, vendredi 14 août, en présence du vice-président de la Chambre d’agriculture Denis Guérin, de la responsable du territoire Dore-Livradois Forez secteur Thiers, Sabine Tholoniat, de Quentin Baumont, président de Jeunes agriculteurs 63 et d’une vingtaine d’agriculteurs.

L’agriculture du territoire

« L’objectif était de sensibiliser l’État et les différentes forces en présence du poids de l’agriculture dans l’économie. Les exploitations agricoles jouent un rôle majeur dans le développement économique des territoires : production de valeur ajoutée, investissements dans des services locaux, création d’emplois » a présenté en préambule, Sabine Tholoniat, responsable professionnel du secteur. Il y a plus de 400 exploitations, dont près de 50 en agriculture biologique, sur 30 communes et 15.000 hectares de surface agricole utile (31 % de la surface globale de TDM). 89 % de la SAU est en herbe et fourrages et 10 % en céréales. Le territoire est principalement en zone de montagne voire haute montagne d’un point de vue agricole. Ces exploitations génèrent un produit total (sans compter les élevages hors-sol) de 40,2 millions d’euros. Les achats et les approvisionnements s’élèvent à 33,6 millions d’euros.

Des contraintes illustrées par l’exploitation visitée

Le Gaec des Prés est composé de trois associés, Éric, Denis et Christophe Guérin. Sa particularité est de disposer de deux sites d’exploitation : l’un à Paslières avec un élevage de vaches laitières et un second en plein cœur de la ville de Thiers avec un élevage de brebis laitières. L’exploitation s’étend sur 330 hectares. La grande majorité des parcelles sont en prairies. Le reste est réparti entre parcelles de maïs ensilage, maïs grain et céréales à paille. Leur outil de travail est pensé et optimisé afin que les résultats soient les meilleurs possibles. Cependant, les associés du Gaec des Prés sont attentifs et vigilants quant au phénomène de périurbanisation de la ville de Thiers. De nombreuses parcelles de l’exploitation sont fléchées par des politiques d’aménagement de zones d’activités notamment aux abords de l’accès à l’A89, là où le parcellaire de l’exploitation est le plus fertile. Il est indispensable d’avoir une vision qui ambitionne de remplir les zones d’activités déjà existantes avant d’en créer de nouvelles. Il en va de la viabilité des exploitations agricoles concernées. Les élus et le représentant de l’état ont été sensibles à ces demandes et ont assuré qu’un travail en concertation allait être amorcé. « Plus aucune commune de TDM n’a envie de perdre du foncier agricole », a assuré Tony Bernard, président de la Communauté de communes.

Enjeux et problématiques locaux

Au fil des conversations, les enjeux et problématiques locaux ont aussi été abordés.

« L’eau est un enjeu commun. Il faut gérer au mieux son utilisation », a soulevé Sabine Tholoniat. C’est dans cette optique qu’une journée est organisée le 3 novembre prochain par la Chambre d’agriculture sur le secteur de Thiers. Il s’agira de répondre aux questions réglementaires que les agriculteurs se posent et de les orienter vers les bonnes décisions. La directrice adjointe de la DDT 63, Manuelle Dupuy a salué cette initiative et a précisé qu’un « protocole départemental sur le sujet des retenues d’eau a été signé par la préfète du Puy-de-Dôme. Il s’agit de faire émerger des projets collectifs ou individuels, de travailler avec les collectivités pour le bien de tous». Représentants de l’état, élus locaux et agriculteurs ont un objectif commun : travailler ensemble et en amont pour éviter le gaspillage.

Si le sujet de la périurbanisation de la ville de Thiers a été abordé plus tôt dans les échanges, Sabine Tholoniat a aussi souhaité mettre en lumière la question du boisement du territoire, des difficultés inhérentes à ce dernier et de la difficile pratique de la compensation, notamment sur des communes où la forêt recouvre plus de 60% du territoire. Pour les élus agriculteurs, la réglementation des boisements doit être adaptée et les EPCI devraient avoir plus de poids dans les décisions.

Autre thème important : la consommation de produits français et de produits locaux. Les agriculteurs présents ont insisté sur la nécessité du « manger français » notamment dans les cantines scolaires et les EHPAD. « Il faut travailler sur la construction des appels d’offre pour que le local ait sa place. Et il faut aussi que les budgets des collectivités soient adaptés » a indiqué Sabine Tholoniat.

Par ailleurs, Sabine Tholoniat et Denis Guérin ont plaidé pour qu’un accompagnement des exploitations, notamment pour leur modernisation, puisse aussi se faire au niveau de l’intercommunalité. Ils ont aussi précisé que la profession souhaite que la commission agricole de Thiers Dore Montagne travaille de concert avec les agriculteurs afin de trouver des solutions ensemble.

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