Installation
L’accompagnement, pierre angulaire de la réussite des projets
Avec 348 installations en 2009, l’Auvergne demeure une terre où les jeunes osent le pari de l’agriculture, même si les freins économiques pèsent de plus en plus lourds.
Les Jeunes agriculteurs d'Auvergne ont donné rendez-vous, la semaine dernière, à Manzat dans le Puy-de-Dôme, aux différents partenaires de l'installation. Comme chaque année, ce rendez-vous a été l'occasion d'analyser les chiffres de l'installation de l'année écoulée. Des chiffres qui font état d'un nombre stable d'installations en 2009 par rapport à 2008 : autour de 350. Jusqu'en 2000, le nombre d'installations en Auvergne était de l'ordre de 450 annuellement. La conjoncture de plus en plus difficile et des investissements de plus en plus lourds à réaliser peuvent expliquer cette tendance.
« Seule une répartition plus équitable de la valeur ajoutée des produits agricoles permettra aux agriculteurs et notamment aux jeunes de perdurer », a expliqué Nicolas Bardy, président des JA Auvergne.
En levant certains freins, l'installation de jeunes peut être facilitée. L'étude réalisée cette année par les Jeunes agriculteurs a ainsi révélé que les six freins majeurs étaient liés aux problèmes de trésorerie, à l'accès au foncier, à l'administration, au financement des investissements et installations, au manque d'accompagnement et aux banques.
Transmission
D'où la nécessité de bâtir au mieux les projets afin qu'ils soient à la fois viables économiquement et vivables humainement. «Une installation réussie est d'abord une installation bien accompagnée », a estimé le président, qui n'a pas hésité à livrer son sentiment par rapport à la restructuration des outils d'accompagnement.
« L'accompagnement passe par des moyens humains, du temps, qu'il faudra à un moment ou à un autre financer. Nous pouvons entendre prôner les réductions de budget ici et là, mais il y a tout de même besoin d'un minimum de financement». Pour Nicolas Bardy, pas question que la restructuration des outils d'accompagnement ne conduise à un accompagnement au rabais. Sentiment partagé par Marie-Josée Chassin, vice-présidente du Conseil régional, chargée de l'agriculture, « dans le cadre du point info transmission, la région sera vigilante sur le caractère humain ».
Rendez-vous au Sommet de l'élevage
Les Jeunes agriculteurs, les Adasea et Gaec et Sociétés répondront aux questions des candidats à l'installation et aux cédants sur leur stand Point Info Installation au Sommet de l'élevage, les 6, 7 et 8 octobre prochains.
La transmission, un état d'esprit
C'est dans le Puy-de-Dôme, à Manzat, sur le site de l'exploitation de Pascal Leyrit et Pascale Arkhipoff, que s'est déroulé le comité régional à l'installation. Une exploitation exemplaire en matière de transmission. Trois ans avant son départ à la retraite, Jacques Rougier installé en Gaec avec Pascal Leyrit, avait déjà dans un coin de sa tête...sa succession. Pas question de laisser l'outil sans s'enquérir de son devenir. Depuis leur association en 1989, les deux hommes avaient l'esprit d'entreprise en partage, et c'est donc tout naturellement un profil d'entrepreneur qu'ils ont recherché. Pascale Arkhipoff a été la troisième candidate qui a croisé leur chemin. Inscrite au RDI (répertoire départ installation) avec l'objectif de s'installer en production laitière, la jeune femme a rencontré les associés du Gaec, et le courant est passé. De rencontres en rencontres, Pascale a effectué un stage de parrainage de quatre mois, puis déménagé avec son mari et ses deux enfants pour s'installer dans une maison conservée par Jacques Rougier justement en prévision de son successeur...Grâce à l'aide du cédant et de son actuel associé, l'installation de Pascale s'est déroulée sans difficultés majeures. Tout a été mis en œuvre pour faciliter son intégration professionnelle, mais aussi personnelle. Un bel exemple à suivre.