Outil
L'abattoir d'Ambert maintient son activité
L'abattoir d'Ambert, repris en régie autonome depuis décembre 2019 par la commune, met les bouchées doubles pour
redonner confiance aux agriculteurs du territoire dans cet outil.
L'abattoir d'Ambert, repris en régie autonome depuis décembre 2019 par la commune, met les bouchées doubles pour
redonner confiance aux agriculteurs du territoire dans cet outil.
Depuis décembre 2019, la gestion de l’abattoir d’Ambert est entre les mains de la mairie. La SEAMA (Société d'Exploitation de l'Abattoir Municipal d'Ambert) a perdu son contrat de délégation de service public après plusieurs alertes de la DDPP suite à " des manquements sanitaires " et des " difficultés de management ". Un coup dur pour le dernier outil public du genre dans le département puisque, suite à cet évènement "il y a eu une perte de confiance des clients" précise Brigitte Isard, maire adjointe, présidente de la régie.
- 30 tonnes en 2020
Un an plus tard, l'abattoir d'Ambert est parvenu à faire revenir ses clients. Toujours entre les mains de la commune, à travers une régie autonome (budget indépendant de celui de la commune), Brigitte Isard accompagnée d'un nouveau directeur d'exploitation, a œuvré pendant six mois pour redorer l'image de l'outil. L'accent a été mis sur la formation du personnel aux bonnes pratiques d'hygiène et de découpe. La protection animale a également été au cœur de cette remise à niveau. La stratégie fut payante car malgré le changement de gestionnaire et la crise da la Covid, l'abattoir d'Ambert a perdu seulement 30 tonnes par rapport à 2019 et cumule donc pour 2020 plus de 958 tonnes de produits abattus. "Nous sommes encore éloignés du tonnage optimal pour couvrir les frais de fonctionnement, mais si on considère tous les éléments, cela reste un bon résultat." Depuis le 1er janvier 2021, le tonnage augmente encore avec déjà "+ 32 tonnes sur seulement 11 semaines [...] nous estimons dépasser les 1 000 tonnes cette année".
Un abattoir ancré dans son territoire
Les premiers clients de l'abattoir d'Ambert sont les agriculteurs que Brigitte Isard a à cœur de répondre à leurs attentes. "Aujourd'hui beaucoup d'entre eux vont à Brioude parce que nous ne sommes pas agréés pour l'abattage et la découpe bio. Cela va changer très prochainement" espère l'élue. L'abattoir d'Ambert a en effet reçu la semaine dernière "un rapport favorable" à sa demande et devrait être labellisé Agriculture Biologique "dès le mois d'avril".
L'abattoir d'Ambert a lancé dernièrement un diagnostic bâtiment et une étude économique pour connaître l’intérêt de déposer ou non un dossier au Plan de Relance. "Nous devons avoir une vision macro de l'abattoir (quels sont les besoins de la population ? les projets ?) avant d'engager des fonds publics et/ou des travaux de rénovation et/ou construction. Nous aurons des réponses à nos questions en septembre prochain."
Toujours dans cet esprit d'ancrage au territoire, Brigitte Isard travaille avec un groupe d'agriculteurs désireux de développer l'abattage à la ferme. "Aujourd'hui la chaîne de l'abattoir n'est pas équipée pour réceptionner des animaux déjà abattus. Nous travaillons donc sur ce projet à titre expérimental. Rien n'est encore décidé, il y en a pour minimum deux ou trois ans."
Les projets ne manquent donc pas au sein du dernier abattoir public du Puy-de-Dôme. "La municipalité veut conserver cet outil. Il est primordial à l'attractivité de notre territoire," assure l’adjointe au maire.