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La technique en ligne de mire des planteurs

es betteraviers auvergnats ont participé en masse à la réunion technique organisée le 9 janvier, par le syndicat betteravier des Limagnes en lien avec l’ITB et le service technique de Cristal Union.

Les planteurs de Limagne se sont réunis, lundi 9 janvier, à Chappes.
Les planteurs de Limagne se sont réunis, lundi 9 janvier, à Chappes.
© Sophie Chatenet

Rendez-vous annuel consacré au volet technique de la production betteravière, le comité de l’ITB(1) s’est tenu, début janvier, en Auvergne. La salle des fêtes de Chappes, dans le Puy-de-Dôme aurait d’ail-leurs été presque trop petite pour accueillir les nombreux producteurs venus en nombre de l’Allier et du Puy-de-Dôme. Il faut dire que sur les terres noires de Limagne, la production progresse. En 2017, 700 hectares supplémentaires seront semés, portant à 5.750 ha les surfaces consacrées à la plante à sucre. Produire des biens alimentaires, voilà bien l’enjeu pour demain à l’échelle de la planète, auquel doivent répondre les agriculteurs : «Vous devrez dès demain continuer à faire mieux et à faire plus», a lancé Vincent Laudinat, le directeur de l’ITB.

Dressant un bilan des projets de recherche en cours sur la betterave, notamment Aker et Syppre (voir encadré), le directeur est également revenu sur l’épineuse problématique de l’interdiction des néocotinoides à compter de 2018. « Nous nous battons pour obtenir une prorogation de l’usage jusqu’en 2020 ». Aucune molécule de substitution n’a pour l’heure apporté des résultats probants. En attendant, la vigilance reste de mise, d’autant que sur certaines maladies, les molécules chimiques sont à la peine, comme en a témoigné Christophe Ciecierski, responsable technique de la section de Bourdon de Cristal Union : « La cercosporiose, maladie foliaire spécifique de la Limagne a explosé l’an dernier. Même s’il est parfois difficile d’en venir à bout, il convient d’anticiper au mieux les traitements. Trois essais sur des produits différents sont actuellement en cours en France. L’un d’eux est à base de cuivre. Les résultats sont plutôt encourageants. Pour le moment, le produit ne bénéficie pas d’autorisation de mise en marché ».

L’irrigation, facteur clé

Autre sujet de préoccupation pour les quelque 450 planteurs auvergnats : les attaques de charençons, particulièrement virulentes en 2016. « Les charençons sont partout, ils ont envahi toute la plaine», a témoigné Dominique Chatard, référent agronomique. Parmi les trente-cinq espèces connues de charençon, figure le lixus de la betterave. «Le gros problème, c’est la larve qui creuse des galeries dans les pétioles. Il convient de raisonner la lutte chimique en privilégiant le positionnement des interventions plutôt que leur nombre », a témoigné Fernand Roques, ingénieur à la fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (FNAMS). Selon lui, les épisodes de forts gels de ces derniers jours n’auront malheureusement que peu d’impact sur la mortalité de ces insectes. De la campagne précédente, outre les éléments marquants en termes de parasitisme, Christophe Ciecierski retient que malgré une météo chaotique, et des rendements globalement décevants, «la betterave s’en sort bien chez quelques-uns». Et d’estimer « que certains facteurs de réussite méritent une analyse plus approfondie ». L’irrigation en est sans aucun doute l’un d’entre eux. « Si début juin, les betteraves baignaient dans l’eau, en août, avec la succession de journées à plus de 30°, l’irrigation était nécessaire dans bien des parcelles ». Pour affiner les problématiques et apporter une expertise complète à l’ensemble des planteurs, cinq réunions de secteurs sont programmées dans les semaines à venir.

 

(1) Institut technique de la betterave

Doubler la vitesse du progrès génétique d’ici 2020

 

AKER s'inscrit, pour une durée de 8 ans, dans le Programme d'Investissements d'Avenir initié par l'Etat dans le cadre de l'Agence Nationale de la Recherche. Doté d'un budget de 18,5 millions d'euros et d'une ressource de 1.765 mois équivalents temps plein chercheurs, le programme est porté par 11 partenaires publics et privés de la filière betterave-sucre-alcool française. Démarré en 2012, Aker doit permettre de doubler le rythme de croissance annuelle du rendement de la betterave (accélération de la sélection sans modification génétique). En parallèle, à travers le programme Syppre, des plateformes expérimentales à l’échelle réelle des exploitations ont été mises en place. Inscrit dans la durée, jusqu’en 2025, il doit faire émerger les systèmes de culture de demain en alliant les sciences de l’agronomie et de l’écologie dans une approche de développement durable.

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