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SESSION
La sécheresse, principal sujet d'actualité

Les élus de la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme se sont réunis en session lundi 13 mars à Aubière pour approuver le compte financier 2022 et partager avec la DDT 63, leurs inquiétudes sur la situation hydrologique du département.  

Session chambre CA63 2023

 Réunis en session le 13 mars dernier, les élus de la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme ont profité de la présence de Guilhem Brun, directeur de la DDT 63, pour partager leurs positions et leurs interrogations sur l'actualité agricole du moment. Sans grande surprise, la situation hydrologique traversée par l'ensemble du pays et notamment le Puy-de-Dôme est une source intarissable d'inquiétudes. Et pour cause, il faudra davantage que les pluies de ces derniers jours pour combler le déficit, même si chaque goutte s'avère décisive pour la campagne agricole en cours.

Révolution culturelle de l'eau en cours

Du côté des barrages malheureusement, la situation demeure stable avec un niveau de Naussac et de la Sep à 35% de leur capacité. « Naussac a lâché 100 millions de m3 durant l'été 2022. Les gestionnaires du barrage espèrent un remplissage de 100 millions de m3 avant l'été (il est à 65 millions de m3 actuellement), en sachant que 15 millions de m3 ne seront pas mobilisables pour ne pas vider complètement le barrage. Le problème peut être pris dans tous les sens, le résultat reste le même : si le printemps et l'été sont chauds et secs nous auront rapidement des soucis d'approvisionnement et ce pour tous les usages » constate Bertrand Nicolas. L'agriculteur-élu de la Chambre d'agriculture témoigne au cours de cette réunion regretter que les acteurs du territoires aient « mis tant de temps à prendre conscience de la situation (...) l'agriculture alerte depuis de nombreuses années sur la gestion de l'eau ». 
Des inquiétudes partagées par Guilhem Brun, directeur de la DDT 63, qui a peu remonté le moral des troupes au cours de cette session, ne cachant pas les nombreuses interrogations de l'administration sur les approvisionnements en eau de cette campagne. « En l'absence d'irrigation, les cultures d'hiver devraient malgré tout passer le printemps mais, effectivement, si la météo reste séchante, nous avons des raisons de craindre la catastrophe pour les cultures de printemps.» Face à la situation il appelle à « avoir collectivement une approche différente de l'eau à l'image de celle de cet hiver sur l'électricité » afin d'éviter de se retrouver dans une situation similaire à celle du secteur d'Ambert.

Ambert et 13 communes en péril imminent

La semaine dernière, le Préfet du Puy-de-Dôme a pris un arrêté de « péril imminent » pour réduire la consommation d'eau sur 13 communes (Arlanc, Baffie, Beurières, Chaumont-le-Bourg, Dore-l’Église, Marsac-en-Livradois, Mayre, Medeyrolles, Novacelles, Saint-Alyre-d’Arlanc, Saint-Just, Saint-Sauveur-la-Sagne et Sauvessanges) jusqu'au 31 mai, une première dans le département quelques jours avant la fin calendaire de l'hiver. « Nous voulons éviter qu'une telle situation se reproduise à un tel niveau et ailleurs dans le Puy-de-Dôme. Une étude du BRGM est en cours dans le département afin d'établir des références des niveaux des nappes souterraines pompées pour, à l'horizon 2024, les surveiller de près et prendre des décisions en conséquence avant d'arriver à des situations semblables à celles d'Ambert. »
Quant au plan eau du gouvernement (qui devrait être dévoilé ces prochains jours NDLR), rien ne fuite « je n'en sais pas plus que vous (...) il faut attendre les annonces officielles ». Un projet dont les professionnels attendent beaucoup et notamment sur le stockage. « Il faut arrêter d'être en mode restriction mais en mode projet » s'exprime Serge Bionnier, élu à la Chambre d'agriculture et son confrère, Gilles Lèbre d'ajouter « nous sommes face à des débats sur l'eau avec le grand public qui sont devenus aussi passionnels qu'irrationnels, comme ce fût le cas avec le nucléaire il y a quelques années ». Les élus de la Chambre d'agriculture, ainsi que nombre de leurs invités, attendent des positions claires et fermes de l'État tant sur le stockage que les réseaux fuyards. « Moins de 0,6% de taux d'investissement sont réalisés chaque année sur ces réseaux explique Guilhem Brun soit l'équivalent d'un renouvellement tous les 150 ans ! »
Le débat est clos par Sabine Tholoniat, élue à la Chambre d'agriculture : « c'est sûr, sans eau pas d'agriculture. Mais n'oublions pas aussi que sans prix pour couvrir nos charges, l'avenir de la souveraineté alimentaire est aussi compromis ! » La session de la Chambre d'agriculture se termine sur l'éternel débat de la guerre des prix et de l'application de la loi EGAlim qui fait toujours défaut.     

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