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Fabrication d’aliments à la ferme
A la recherche de la qualité au meilleur coût

A l’heure où les coûts des matières premières ont tendance à augmenter, certains éleveurs optent pour la fabrication d’aliments à la ferme. Exemple dans le Puy-de-Dôme, où deux associés ont mis en place ce système, depuis un an.

Installé en production porcine (1), depuis 1984, Alain Robert songeait depuis plusieurs années à l’autonomie en terme de fabrication d’aliments. «Dans un premier temps, j’ai privilégié une politique de développement. L’apparition de contraintes environnementales plus importantes m’ont amené à réfléchir sur la structuration de mon exploitation», a-t-il expliqué, à l’occasion d’une porte ouverte, organisée sur son exploitation, en partenariat avec Airfaf (2) et MC Porc. Ainsi en 2001, l’Earl Robert reprend un site d’élevage, l’Earl Porci.Net, à Servant, dans le Puy-de-Dôme. Pour faire face au surplus de travail, Alain Robert embauche Noël Thuret, comme salarié d’élevage sur les deux sites. Petit à petit, l’idée d’une création de fabrique d’aliments à la ferme (FAF) fait son chemin. Du statut de salarié, Noël Thuret va passer à celui d’associé, en s’installant comme jeune agriculteur, en acquérant 50 % des part de l’Earl Porci.Net. En 2005, la fabrique d’aliments est créée sur le site de Servant. Elle sera financée par les deux sociétés, celle d’Alain et celle de Noël.

 

2.000 tonnes d’aliments
Cette fabrique est destinée à alimenter les deux élevages, comprenant 1.382 places d’engraissement d’une part et 192 places post-sevrage et 1.236 places d’engraissement d’autre part. Elle est approvisionnée partiellement par les céréales produites par l’Earl Robert et complétée par des achats extérieurs (coopérative locale). Blé, orge, pois, tourteaux de soja et minéraux sont les principales matières premières entrant dans la composition des aliments. Au final, la fabrique offre une capacité de production de 2.000 tonnes d’aliments pour 7.000 porcs charcutiers produits par an. L’atelier est en mesure de stocker 570 tonnes de céréales, tourteaux de soja et de pois. Pour l’approvisionnement extérieur en céréales et pois, les transports sont réalisés conjointement sur une même demi-journée, environ une fois par mois.
Performances
Pour mener à bien la fabrication de leurs aliments, Alain et Noël ont opté pour un système de FAF Acemo. C’est un système pneumatique avec broyeur à disques et une mélangeuse horizontale. La fabrique est également équipée d’une fosse de réception extérieure avec nettoyeur de céréales. Au terme d’un an de mise en service, les deux associés ne regrettent pas leur investissement, même s’ils concèdent que la FAF est « une activité à part entière demandant rigueur et précision ». Alain Robert explique qu’il a constaté une amélioration des performances de ses animaux, notamment en terme de GMQ et d’indice. «On constate une meilleure appétence qui facilite la gestion des auges», explique l’éleveur. Mais pour lui, pas question d’opposer les FAF aux entreprises spécialisées, « les deux sont complémentaires». Dans une dynamique de renouvellement des générations « pour qu’aucun atelier porcin ne disparaisse en Auvergne », pour Alain Robert, également président de l’URPAL (Union régionale des producteurs de porcs Auvergne-Limousin), aucune piste ne semble devoir être écartée. Génératrice de plus-value, la fabrique d’aliments à la ferme, peut en être une.

(1)- L’exploitation comprend également un atelier bovin de cinquante Charolaises et 40 hectares de céréales.
(2)- Les Airfaf sont composées de huit associations régionales. Elles ont pour mission d’aider les éleveurs à produire un aliment de qualité au moindre coût et dans les meilleures conditions, avec un champ de compétence élargi (porcs, volailles, bovins…).

Un investissement de 170.000 euros
La construction de la fabrique, en terme de gros oeuvre, de maçonnerie (fosse et cellules), de stockage et reprise et de matériel de fabrication et de gestion a coûté 131.000 euros. Il vaut rajouter à cette somme, la valeur agro-fourniture (10.000 euros), le groupe électrogène (10.000 euros) et la remorque distributrice (18.000 euros), et on arrive à un investissement global de 170.000 euros.
A noter que ce projet a été subventionné à hauteur de 14 % par le Conseil régional.
Du côté des charges de fabrication, avec la main-d’œuvre, elles sont de l’ordre de 15,30 euros/tonne.

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