Reconquête ovine
La production ovine expliquée aux élèves des lycées agricoles
La reconquête ovine passe par le renouvellement des générations. Des journées sont organisées dans les lycées agricoles du département pour faire connaître aux élèves une production qui a de l’avenir.
Le 11 mars dernier, cette journée était organisée par la FDO du Puy-de-Dôme, avec le lycée Agro Environnemental St-Joseph, la Pra Limagne Sud, Jean-Marie Mouchard de l'EDE et le groupement de producteurs Ovimonts. «Une journée qui s'inscrit pleinement dans le cadre de la reconquête ovine» rappelait Laurent Grimaud, directeur du lycée.
Jean-Marie Mouchard et Céline Giraud présentaient à un public attentif, d'une soixantaine d'élèves, les spécificités de la filière ovine régionale. Une filière largement tournée vers l'exportation, dans le cadre de marchés organisés, s'appuyant sur de nombreux signes de qualité et sur deux bassins spécialisés soit dans la production d'agneaux herbagers soit dans la production d'agneaux de bergerie. Cette filière doit répondre à plusieurs défis. Celui de la baisse des effectifs de brebis et des difficultés que cela pose pour assurer les débouchés. Celui de la restructuration des élevages et de leur compétitivité économique. Puis celui de la relance de la consommation, de sa saisonnalité et de l'adaptation des préparations de viande d'agneaux aux nouveaux modes de consommation.
En matière de perspectives de revenus, la production ovine sera fortement bénéficiaire des nouveaux soutiens de la PAC. Selon les estimations de l'INRA, l'application du bilan de santé de la PAC permettrait une augmentation de revenu de 43% pour les exploitations ovines en général et de 170 % des exploitations ovines herbagères d'Auvergne qui verraient leur revenu passer de 7.000 à 19.000 € par UTH. Autant d'éléments positifs qui font dire à plusieurs éleveurs « Moi, j'y crois ! ».
Débats entre la salle et des jeunes éleveurs
Un riche débat s'est ensuite engagé avec la salle et deux jeunes éleveurs présents, Marion Vedel et Marian Boyenval. Un groupe d'élève de classe de Terminal présentait l'exploitation de Marian Boyenval. C'était l'occasion de voir comment chaque exploitation est le résultat de choix techniques cohérents et qui sont le résultat de compromis. C'est le cas pour le choix de la race, des périodes d'agnelage, du type d'animaux vendus, du type d'alimentation et du type de bâtiment utilisé. L'organisation du travail pendant la période d'agnelage est également un choix stratégique en élevage ovin. Ainsi, pour Marion Vedel, il est possible de lever la contrainte de l'élevage en case des agneaux doubles avec leur mère, par le choix d'une race aux qualités maternelles très affirmées et en sélectionnant avec rigueur les brebis capables d'allaiter deux agneaux nés à l'extérieur. De son côté, Marian Boyenval fait le choix d'un seul agnelage par an et par brebis répartis sur plusieurs périodes pour faire face aux contraintes d'élevage des agneaux en case. Par contre, ces deux éleveurs ont fait le choix de vendre des agneaux bien conformés à partir de races adaptées. Les visites d'exploitation organisées l'après-midi chez Alexandre Roux et Patrice Merle, étaient l'occasion pour les élèves de prendre conscience de la dimension très technique du métier d'éleveur ovin. Alimentation, sanitaire, bâtiment... sont autant de facteurs qui conditionnent l'élément clef de la rentabilité de l'élevage ovin : la productivité numérique.
Après celle du Lycée de Rochefort-Montagne, le bilan de cette journée est très positif. Pour terminer le cycle, il restera la journée organisée pour les élèves de Marmilhat qui se tiendra probablement le 1er avril prochain.