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Viticulture
La nouvelle année se prépare dans les vignes

L'hiver est loin d'être de tout repos pour les viticulteurs et vignerons du département. Alors que la taille des vignes démarre, l'embouteillage du millésime 2021 va débuter dans quelques semaines après une vinification des plus complexes.

Le nouveau millésime 2021 des Côtes d'Auvergne sera mis en bouteille dans les prochaines semaines.
Le nouveau millésime 2021 des Côtes d'Auvergne sera mis en bouteille dans les prochaines semaines.
© M. Comte

La taille des vignes démarre dans le Puy-de-Dôme. La douceur hivernale permet aux viticulteurs et vignerons d'avancer dans ces travaux qui donnent le « La » de l'année 2022. Ces mêmes conditions météo peuvent cependant favoriser un démarrage végétatif précoce au printemps. Les cépages les plus sensibles pourraient alors être victimes, encore une fois, du gel tardif. Face à tant d'incertitudes, les viticulteurs et vignerons puydômois tentent de s'adapter et doivent déployer tout leur professionnalisme et leur technicité.

Taille tôt, taille tard : à toi de voir

La taille des vignes commence en ce moment par les cépages Gamay et Pinot. Les Chardonnay seront taillés le plus tardivement possible. C'est la stratégie qu'ont adoptée les viticulteurs et vignerons puydômois pour tenter de limiter les éventuels dégâts des gels tardifs sur ce cépage sensible.
Ce phénomène météorologique a toujours plus ou moins existé dans la région. Les hivers rigoureux d'autrefois permettaient de maintenir les végétaux en dormance pour reprendre lentement leur croissance au printemps. Or, depuis quelques années, la douceur hivernale fait avancer précocement les vignes dans la saison, les menant à des stades sensibles au moment des gelées printanières. Les viticulteurs et vignerons disposent de peu de moyens pour contrecarrer ce cycle naturel. " D'expérience de vignerons, nous savons que la date de la taille joue quelque peu sur le redémarrage végétatif des vignes. Plus nous taillons tard, plus le développement des bourgeons sera tardif. C'est pourquoi, dans le cas des Chardonnay, nous essayons cette année de tailler ce cépage tardivement, si possible pas avant mars" explique Pierre Deshors, président de la Fédération Viticole du Puy-de-Dôme. Le pari reste néanmoins risqué puisque la météo pourrait contrarier les plans des professionnels et occasionner un retard préjudiciable dans les travaux. " Au-delà de début avril, nous avons dépassé la limite acceptable pour la taille des cépages. Il ne faudra pas traîner...".

Le moindre mal

Ce type de décisions, les viticulteurs et vignerons puydômois ont eu à en prendre tout au long de l'année 2021. Au moment des vendanges, ils ont dû choisir entre attendre une maturité des grains satisfaisante et un état sanitaire qui se dégrade rapidement. Ces choix se sont ensuite retrouvés lors de la vinification. Aujourd'hui terminée, cette étape clé a été plus complexe que d’ordinaire. " Nous avons travaillé des vins au degré plus faible avec une fermentation très rapide qui aurait pu faire perdre les arômes. Les vins évoluaient en une journée contre trois jours habituellement. Nous avons dû être très réactifs." Résultat : "des vins aux équilibres très différents plus fruités et légers" souligne Pierre Deshors. Le breuvage sera prochainement mis en bouteille mais il manque environ 40% des volumes pour remplir les caves.
Le Côte d'Auvergne se fera donc désirer cette année encore. Un mal pour l'ensemble du vignoble dont les entreprises sont fragilisées par les aléas climatiques et la crise sanitaire. Un bien cependant car la tenue des différents salons et concours est incertaine en ce début d’année 2022. " Dans ce contexte où les marchés sont fragiles, ne pas avoir d'excédents de marchandise n'est pas une trop mauvaise chose. L'image de l'AOC Côtes d'Auvergne ne repose pas uniquement sur sa présence dans les salons !" Tourmentée depuis deux ans maintenant, la filière viticole puydômoise tient bon malgré tout et poursuit sa route. La Fédération Viticole travaille au renouvellement des surfaces et des générations grâce aux soutiens notamment des collectivités locales. Plusieurs projets sont en cours de réflexion dont celui de recruter un technicien viticole pour apporter un appui technique à la profession.

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