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La FNSEA présente son plan pour l’après-Covid-19

Lors d’un point presse le 6 mai, la FNSEA a présenté son « manifeste pour une souveraineté alimentaire solidaire », rassemblant ses propositions pour l’après-crise sanitaire.

© FNSEA

« Il était important que la FNSEA puisse prendre voix dans le grand débat qui s’ouvre », a lancé Christiane Lambert, présidente du syndicat, lors d’un point presse le 6 mai. C’est chose faite avec la présentation de son « manifeste pour une souveraineté alimentaire solidaire ». Un plan en réponse à la phrase abondamment commentée d’Emmanuel Macron, lors de son adresse à la Nation du 12 mars : « Déléguer notre alimentation […] à d’autres est une folie. Nous devons en reprendre le contrôle », avait lancé le chef de l’État, promettant des « décisions de rupture ». Pour la FNSEA, l’après-crise devrait d’abord être consacrée à « corriger les fragilités structurelles » de la ferme France. « Nos moyens de production sont affaiblis, notre coût du travail est supérieur, les distorsions de concurrence pèsent sur le revenu de nos agriculteurs », résume son secrétaire général Jérôme Despey. Le constat n’est pas nouveau, mais la FNSEA revendique d’avoir « tiré la sonnette d’alarme depuis longtemps ».

« Ouverte, responsable et européenne »

Dans un deuxième temps, il s’agira ensuite de « tirer les enseignements de la crise » et « fixer un cap ». C’est ce que s’efforce de faire la FNSEA dans son manifeste. La souveraineté alimentaire version FNSEA sera « d’abord ouverte, responsable et européenne », a résumé Christiane Lambert, au lendemain de la publication d’une tribune du Conseil de l’agriculture française (Caf) sur ce sujet. Ce plan en quatre axes reprend notamment des propositions déjà formulées par le syndicat majoritaire. Le premier axe consiste en un « pacte avec la société et l’État », d’après C.Lambert, par lequel les agriculteurs s’engageraient à mener la transition écologique, en contrepartie du soutien des citoyens et des pouvoirs publics. « L’agriculture est la solution dans beaucoup de domaines : l’alimentation bien sûr, mais aussi l’emploi, la lutte contre le changement climatique, ou encore la reconquête de la biodiversité », a-t-elle fait valoir.

Le deuxième axe porte sur la réorientation des politiques publiques (« valoriser l’acte de production », « (re) construire des filières sur le territoire », moyens financiers). Le troisième vise à « faire de la souveraineté alimentaire un enjeu stratégique pour la France et l’Europe ». « Produire et relocaliser la production en France et en Europe est extrêmement important », a souligné Christiane Lambert. « Certains préconisent le repli, mais c’est une vision étriquée des choses », poursuit-elle. Pour la présidente de la FNSEA, les échanges internationaux doivent se poursuivre pour importer les aliments « que nous ne pourrons jamais produire » et pour « accompagner les pays du Sud ».

Enfin, à travers le quatrième et dernier axe, intitulé « Il faut plus d’Europe ! », la FNSEA vise un budget « ambitieux » pour la Pac, une réduction « urgente » des distorsions de concurrence et une meilleure réactivité des institutions européennes.

« Réconciliation entre les français et leur alimentation »

Sur le plan français, Christiane Lambert n’a pas manqué de souligner qu’Emmanuel Macron a insisté sur la complémentarité des modèles agricoles, lors de sa visite dans une exploitation bretonne le 22 avril. « Il faut produire pour toutes les gammes, sinon on se fait tailler des croupières », a-t-elle rebondi, rappelant la dégradation de la balance commerciale de la France avec ses voisins européens. « La reconnaissance au plus haut niveau [de l’État] nous fait du bien », s’est-elle félicitée, avant d’ajouter qu’il « faudra un volet agricole au moment du grand plan d’investissement du gouvernement. »

Comme Christiane Lambert, de nombreux observateurs estiment que la crise sanitaire a provoqué « une réconciliation entre les Français et leur alimentation ». Ce qui n’empêchera pas d’âpres débats sur la définition de la souveraineté alimentaire et les modèles agricoles. « Nous ne sommes pas dupes, reconnaît Christiane Lambert. Il y aura des critiques. »

Le Caf* propose « un pacte de confiance » pour « rebâtir notre souveraineté alimentaire »

« Le monde agricole propose de sceller avec les Français un « pacte de confiance « afin de « rebâtir notre souveraineté alimentaire », affirment les organisations membres du Conseil de l’agriculture française (Caf) dans une tribune parue le 5 mai sur le site internet du quotidien L’Opinion. D’un côté, la profession agricole s’engagerait à « contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique par le stockage du carbone, le développement de la biodiversité, l’utilisation raisonnée des intrants, la relocalisation de certaines productions et le développement de circuits de distribution plus courts ». En contrepartie, les organisations agricoles attendent des politiques et des Français « qu’ils permettent aux agriculteurs de vivre dignement de la vente de leurs productions ». Les OPA appellent notamment à « investir dans nos outils », à « assurer la transparence sur l’origine des produits » et à « sensibiliser les consommateurs sur le juste prix de l’alimentation ». Au niveau européen, « n’est-ce pas le moment de retrouver les vertus d’une régulation adaptée […] ? », lancent-elles.

*Les organisations membres du Caf sont les syndicats majoritaires (FNSEA et JA), la CNMCCA (MSA, Crédit agricole, Groupama et Coopération agricole) et les chambres d’agriculture (APCA).

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