Interview
La FNB agit face à la situation dégradée en Jeune Bovin
David Chaize, Responsable section bovine Fnsea 63.

Depuis plusieurs mois maintenant la conjoncture des jeunes bovins et des broutards est en forte baisse sans que cela ne soit justifié par une baisse de consommation. La FNB et ses sections départementales ont appelé dernièrement à diverses actions pour dénoncer ce qu’elles qualifient " d’enfumage " au détriment des éleveurs.
Quelles sont les demandes et positions de la FNB face à cette crise ?
La FNB a demandé à Interbev que ce sujet fasse l’objet d’un travail interprofessionnel sans délai. Avec également en condition, que ce travail se fasse en présence de l’ensemble des familles concernées (production, mise en marché, abattage) pour apporter des signaux très rapides aux éleveurs de Jeunes Bovins, en total manque de visibilité.
En l’absence de ces signaux, et d’engagements de nos opérateurs, la FNB ne peut défendre la poursuite de l’engraissement, et de la mise en place de nouveaux animaux, sans mécanisme clair de sécurisation économique de sortie des Jeunes Bovins. Il faut dorénavant des garanties pour les éleveurs !
Et ces garanties sont à portée de main : la contractualisation avec prise en compte du coût de production du jeune bovin doit être la solution ! Aux opérateurs de s’en emparer, s’ils veulent que l’engraissement se poursuive en France ! L’avenir de cette filière ne passera pas par de la dégradation de la valeur, que ce soit du Broutard ou du Jeune Bovin, mais bien par de la contractualisation à un juste niveau de prix avec l’ensemble des éleveurs de bovins viande !
Quels sont les axes de travail et les actions ciblées sur chacun des axes ?
Il faut d’abord améliorer la visibilité du marché en travaillant sur un indicateur fiable et régulier des sorties en fonction des mises en place, pour améliorer les débouchés. Il faut renforcer les débouchés valorisant, en France et à l’export, à savoir : travailler sur les débouchés des JB viande qui pourraient être renforcés en France (en RHF par exemple au détriment de viandes importées) ou à l’export dans certaines conditions ; étudier les débouchés en fonction de la saisonnalité et des destinations pour répondre à l’objectif d’équilibre carcasse ; travailler sur les freins sanitaires à lever : vaccination FCO pour l’export de maigre par exemple. Enfin, il faut sécuriser économiquement la voie mâle en identifiant les problématiques spécifiques aux naisseurs-engraisseurs et aux engraisseurs spécialisés et garantir une adéquation offre-demande.
Face au retour du confinement, avez-vous des craintes ?
Cela ne sera pas comme au printemps vu que les établissements scolaires restent ouverts donc la restauration hors foyer ne sera pas totalement impactée. C’est pourquoi nous attendons des élus locaux qu’ils s’emparent du sujet et poussent pour consommer français voire local. Le veau, en crise depuis le début d’année, doit être mis au menu des cantines pour soutenir la filière. Les solutions aux situations de crise passent aussi par la consommation.