Recensement agricole
La ferme Auvergne passée au peigne fin
D’ici fin avril, le ministère de l’Agriculture sera en mesure de fournir une photographie complète et détaillée de l’agriculture, grâce aux opérations de recensement qui ont débuté début octobre.
En Auvergne, comme dans toutes les régions françaises, le recensement agricole a commencé, il y a une quinzaine de jours. «Toutes les exploitations de plus d'un hectare seront enquêtées, soit 28 000 structures dont 17 000¹ sont qualifiées de professionnelles», explique Jean-Paul Meunier, chef du service statistique à la DRAAF.
Sur la méthode, le fichier de base permettant d'actualiser la liste exhaustive des exploitants potentiels a été élaboré l'hiver dernier. Les 93 enquêteurs ont entamé les entretiens individuels. En moyenne, chacun va interroger 300 exploitants. Et en 2010, l'ensemble des données seront saisies automatiquement par les enquêteurs sur des Tablet PC (écran tactile) avec à la clé un gain de temps et une diminution des erreurs. En une heure, l'équivalent de 24 pages papier devrait être renseigné.
Le recensement agricole étudie toutes les facettes de l'agriculture d'aujourd'hui. Quelque 700 données sont recueillies relevant de grandes thématiques dont les cultures et superficies cultivées, l'élevage et le cheptel, les modes de protection des cultures, l'équipement des exploitations, la diversification des activités (activité non agricole comme le tourisme vert), la commercialisation des produits, l'emploi, la gestion de l'exploitation...
Sujets émergents
Tous les dix ans, les pratiques et la réglementation évoluant, l'enquête se dote de nouvelles questions. Les agriculteurs seront ainsi également interrogés, cette fois-ci, sur leur méthode de travail du sol, sur leur pratique de fertilisation et d'utilisation des produits phytosanitaires. Une série de questions abordera les énergies renouvelables (utilisation, production de biocarburant, méthanisation, chauffe-eau solaire, photovoltaïque), tandis qu'une autre fera le point sur l'utilisation de l'eau. «Les données recueillies constituent un outil majeur d'aide à la gestion et à l'aménagement du territoire. Elles contribuent au pilotage des politiques agricoles aux échelons régional, national et communautaire», estime Yann Dorsemaine, directeur régional de l'agriculture et de la forêt. Comme à chaque recensement, il ne doute pas que celui de 2010 vienne confirmer des grandes tendances. «Nous ne faisons pas de réelles découvertes. L'enquête permet d'affiner et préciser les choses».
Avant même d'avoir les chif-fres sous les yeux, Yann Dorsemaine sait que la dernière décennie que viennent de traverser les agriculteurs a été marquée par des crises plus marquées et plus nombreuses. Alors forcément, ce contexte va peser à un moment ou à un autre, notamment sur la disparition des exploitations.
En avril 2011, à l'issue de sept mois d'enquête, la Draaf devrait être en mesure de livrer une photographie complète de l'agriculture auvergnate.
(1)- Les 17 000 exploitations agricoles professionnelles représentent 95% du potentiel économique agricole de l'Auvergne.
Confidentialité, la règle de base
Le recensement agricole est une obligation pour chaque agriculteur installé en France. La confidentialité des données recueillies est assurée par la loi du 7 juin 1951 sur le secret statistique. Dans le strict respect des libertés individuelles, les enquêteurs et toute personne participant au recensement sont tenus au secret professionnel, sous peine de sanction. Utilisées uniquement par les services de la statistique agricole, les informations individuelles recueillis lors de l'enquête ne sont transmises à aucun autre service de l'Etat et n'apparaissent dans aucune communication ou diffusion.