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Débat
"Il faut rétablir les rapports de force"

À l'occasion du congrès annuel de la FNSEA, les responsables professionnels ont débattu de la nécessité d'établir des prix en adéquation avec la production pour apporter sérénité, attractivité et durabilité dans les exploitations.

La table ronde du congrès de la FNSEA 63 était dédiée à la viabilité et la compétitivité des exploitations agricoles.
La table ronde du congrès de la FNSEA 63 était dédiée à la viabilité et la compétitivité des exploitations agricoles.
© M. Comte

La rémunération des productions agricoles était encore une fois le thème phare du congrès annuel de la FNSEA 63. La problématique économique est aussi inlassable que les années qui passent. Les professionnels s'inquiètent de l'explosion des charges tandis qu'ils doivent répondre aux défis climatiques et environnementaux, au renouvellement générationnel ; tout en étant chahuté par une société aux exigences toujours plus grandissantes mais dont le pouvoir d'achat est minoritairement dédié à l'alimentation. La nouvelle loi Egalim donnera-t-elle des réponses au monde agricole? Les responsables professionnels placent beaucoup d'espoirs dans cette législation.

Loi Egalim 2 : la contre-offensive

Autour de la table, Yannick Fialip, président de la commission économique de la FNSEA AuRA, rappelle l'importance de voir émerger la loi Egalim 2 pour "redonner du poids aux agriculteurs dans les négociations". Le syndicaliste accuse directement la LME (Loi de Modernisation de l’économie) comme étant responsable "d'avoir donné les clés de la gestion agro-alimentaire aux GMS". Cette situation digne d'une suprématie sans partage s'est encore renforcée selon le responsable. "La veille du confinement, le Premier ministre a donné les clés du camion à Rungis et aux quatre gros distributeurs français. Pour eux, c'était Noël tous les jours de l'année en 2020 !" Face à "cette coalition", la loi Egalim 2 apparaît comme l'unique contre-offensive. La FNSEA, à travers la voix de Yannick Fialip, se félicite de l'obligation de "sourcing" des matières premières pour apposer le drapeau français sur les produits. La seconde grande victoire du combat syndicaliste est la mise en place prochaine de la contractualisation dans toutes les filières et notamment la viande bovine. Bien "qu'elle ne soit pas simple à mettre en place", elle est désormais indispensable pour apporter de la visibilité et de la durabilité aux exploitations agricoles. 
Surtout, Yannick Fialip appelle ses confrères à se réapproprier leurs productions. Il étaye son propos en prenant l'exemple des vignerons et viticulteurs qui "ont su s'adapter à la baisse de la consommation" et qui demeurent aujourd'hui "la catégorie agricole dont les revenus moyens sont les plus hauts".

Changements climatiques : les impasses se multiplient

La loi Egalim 2 ne peut cependant résoudre tous les maux et défis de l'agriculture. Les contraintes de production additionnées aux dérèglements climatiques occasionnent d'importantes problématiques.
Frédéric Moigny, conseiller agronomie à la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme l'affirme : "entre les aléas du climat et la suspension progressive d'un bon nombre de produits phytosanitaires, nous arrivons à des impasses techniques qui peuvent remettre en cause la qualité de certaines productions". Chaque année le Puy-de-Dôme perd environ 2 000 ha de terres agricoles à la fois en raison de l'urbanisation mais aussi de l'abandon de surfaces. " La surface occupée par les bandes enherbées participe à la perte de surfaces productibles. De plus, avec le changement climatique et la moindre capacité de lutte phytosanitaire, certaines terres sont abandonnées car improductives. "
Les chiffres sont là. En l'espace de 20 ans, la récolte moyenne de blé est passée de 68 qx/ha à 60 qx/ha. La chute est encore plus marquée en maïs puisque ce sont 20 qx/ha qui ont été perdus en seulement cinq ans. "Là où autrefois nous avions des certitudes, nous avons des doutes maintenant" souligne Frédéric Moigny avant de conseiller aux agriculteurs : "l'une des solutions de l'adaptation agricole est de ne plus regarder ce qu'une culture peut produire l'année N mais sa stabilité sur plusieurs années, sa capacité à encaisser les chocs".
Plus que jamais, les agriculteurs vont devoir déployer leurs talents de chef d'entreprise pour maintenir la viabilité et la compétitivité des exploitations. Un fait qu'a rappelé à l'assemblée Guilhem Brun, directeur de la DDT : "vous êtes des chefs d'entreprise, le Gouvernement ne peut pas agir à votre place mais seulement vous accompagner, notamment avec la loi Egalim 2".

 

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