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SYNDICALISME
FRSEA : Une assemblée générale entre fierté et inquiétude

La FRSEA AuRA a tenu son assemblée générale le 4 juillet, en présence des représentants de la Draaf, de la chambre régionale d’agriculture, des Jeunes agriculteurs et de l’Institut de l’élevage. Les débats ont tourné autour de l’avenir de l’élevage ruminant.

De gauche à droite : Bruno Ferreira, directeur de la Draaf, et Michel Joux, président de la FRSEA.
De gauche à droite : Bruno Ferreira, directeur de la Draaf, et Michel Joux, président de la FRSEA.
© Thomas Cloatre

Comme chaque année, la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes a convié ses adhérents à son assemblée générale, organisée ce lundi 4 juillet à la MFR de Chessy-les-Mines (Rhône). Passée la partie statutaire de la matinée, les échanges ont repris à 14 h en présence d’une assistance garnie. Le mot introductif est revenu à Michel Joux, président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes. « Nous avons une agriculture exceptionnelle mais elle a deux faiblesses : sa faible rentabilité et le manque de reconnaissance sociétale », a-t-il martelé, enjoignant Bruno Ferreira, nouveau directeur de la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes, à « revenir à des bases fondamentales pour pouvoir continuer de produire ».
David Chauve, secrétaire général de la FRSEA AuRA, a lui insisté sur le dossier de la gestion des risques, avec « des seuils qui doivent tenir la route » pour cesser d’avoir « une épée de Damoclès au-dessus de la tête ».
Un film retraçant l’année écoulée du réseau syndical régional a ensuite été projeté. L’occasion notamment de revenir sur les deux grandes mobilisations en région, mais aussi sur les principales avancées obtenues grâce à la mobilisation syndicale : la loi Egalim 2, l’enveloppe agricole du plan France Relance, le Varenne de l’eau ou la nouvelle méthode de comptage des loups.

L’élevage ruminant doit se réinventer

La parole a ensuite été laissée à Eva Groshens de l’Institut de l’élevage, pour une présentation sur le thème « Montrer les atouts d’un élevage ruminant controversé ». Dans une région où 70 % de la surface agricole utile est composée de prairies, l’enjeu est de taille. Après une grosse capitalisation entre 2013 et 2016, la filière bovin allaitant est frappée depuis plusieurs années par une inquiétante décapitalisation. « Cette décapitalisation s’explique par des moteurs démographiques mais aussi par un contexte économique défavorable et une mission nourricière qui n’est plus assez estimée », relève Eva Groshens. Les échanges ont d’ailleurs porté sur les nouvelles attentes sociétales, et sur l’affrontement qui s’est aujourd’hui engagé entre le monde de l’élevage et une partie du monde associatif anti-élevage. Pour Eva Groshens, il est important de « prendre en compte un changement des modes de consommation de la viande ». En effet, si la part de végétariens reste stable, autour de 2 %, 14 % des « carnivores » déclarent envisager de cesser leur consommation de viande, et 18 % de la diminuer. Des études menées par l’Institut de l’élevage ont démontré que les nouvelles attentes des consommateurs concernent l’augmentation de la part de bio, le renforcement de la sécurité alimentaire, le bien-être animal et l’accès au plein-air. « Ils veulent être rassurés sur leur consommation de viande », a résumé Eva Groshens.

La problématique du revenu

« Le problème reste toujours le revenu : avec suffisamment de revenu, nous serions en mesure de faire différemment », a réagi Cédric Tranquard, président de la FRSEA Nouvelle-Aquitaine invité à cette assemblée générale. Des propos qui faisaient écho à ceux de Bruno Le Maire qui, ce lundi matin, proposait d’élever le seuil de promotions en GMS de 34 à 50 %. Si le directeur de la Draaf Auvergne-Rhône-Alpes, Bruno Ferreira, a promis de faire remonter le mécontentement du monde agricole, il a assuré que la protection du revenu des agriculteurs restait la première des priorités du Gouvernement, de même que l’aboutissement du dispositif sur la gestion des risques. Le sujet de la communication du monde agricole a aussi été évoqué par Jocelyn Dubost, nouveau président des Jeunes agriculteurs Auvergne-Rhône-Alpes, qu’il considère comme « le combat des métiers de demain ». Sur ce type de sujets, Gilbert Guignand a souligné la chance de disposer en Auvergne-Rhône-Alpes d’une chambre régionale d’agriculture, d’une FRSEA et de Jeunes agriculteurs « sur la même ligne politique ». Pour conclure comme il se doit cette assemblée générale, les participants ont été conviés à partager un verre dans un esprit convivial, pour oublier le temps d’un instant un contexte des plus tendus pour le monde agricole.

 

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