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Fièvre catarrhale
Exportations des broutards vers l’Italie : vaccin obligatoire

Désemparés par le blocus imposé par l’Italie, les éleveurs français demandent au gouvernement des mesures d’urgence pour les aider à passer le cap du blocage des exportations.

Depuis le 3 mars, l'Italie a fermé ses frontières aux importations de broutards français notamment à ceux du berceau régional de production. Ainsi, tous les bovins âgés de 6 à 12 mois non vaccinés et issus de la zone réglementée (soit 80 % de la production française) sont interdits de séjour en Italie. De quoi affaiblir l'élevage allaitant français dont les exportations vers l'Italie représentent chaque année près d'un million de têtes. Dans cette partie de bras de fer qui se joue depuis plusieurs semaines entre la France et l'Italie, le ministre de l'Agriculture enchaine les discussions à Bruxelles pour tenter d'enrayer cette crise et obtenir au final la levée du blocus italien. Une démarche visiblement sans succès, chacune des parties restant campée sur ses positions.

Les éleveurs se mobilisent

C'est donc dans ce contexte pour le moins complexe que les éleveurs du Massif central et du Puy-de-Dôme en particulier, se mobilisent et font pression sur le ministère pour que la circulation des animaux vers l'ensemble des pays de l'union Européenne soit rétablie d'urgence comme le prévoit la réglementation communautaire. La Fédération nationale bovine (FNB) demande que « le gouvernement intente un recours auprès de la Commission européenne pour exiger la levée immédiate de l'embargo » ; elle appelle également à « la mise en oeuvre de mesures d'urgence d'aide à la repousse et à l'engraissement » et préconise des mesures de désengorgement des marchés pour les différentes catégories d'animaux concernés (broutards, veaux de moins d'un mois...). La FNB demande par ailleurs que le délai légal dit « d'acquisition » après la deuxième injection du rappel soit raccourci afin de gagner près de 30 jours à l'exportation.

Les premières doses arrivent

En attendant des jours meilleurs dans les relations entre la France et l'Italie, les premiers vaccins français « inactivés » issus des laboratoires Merial ont été mis à disposition des éleveurs dans les 16 départements prioritaires du nord et de l'est, soit une livraison de 25 000 doses. Pour le reste de la zone réglementée, une répartition des vaccins a été effectuée en fonction des besoins exprimés. « Cette distribution devrait permettre une première vaccination de 200 000 animaux », estime le ministère de l'Agriculture. Un rappel doit intervenir un mois plus tard fin avril-début mai. A partir de cette date-là, c'est l'ensemble du cheptel qui sera concerné par la vaccination. Enfin, les livraisons de plus de 40 millions de doses entre mai et fin août permettront de traiter 15 millions de bovins et plus de 10,5millions de petits ruminants contre la fièvre catarrhale.
Mais la vaccination ne résout pas dans l'immédiat le blocage, car les broutards français ne pourront pas être exportés avant plusieurs semaines. Il faut environ 30 jours de délai entre la première injection et le rappel et encore 60 jours de phase dite « d'acquisition ». Soit un total de 3 mois pendant lesquels les broutards vont devoir rester en pension sur les exploitations ! En attendant, le ministre a annoncé une revalorisation de l'indemnité des animaux morts à la suite de la FCO : 600 euros pour les bovins adultes, 800 euros pour les bovins de haute valeur génétique, 100 euros pour les ovins adultes et 150 euros pour les ovins de haute valeur génétique.

Pour les petits ruminants
Un dispositif similaire à celui mis en place pour les bovins est proposé pour les petits ruminants. Il débutera fin mars-début avril dans les 16 départements du nord avant de couvrir tout le territoire. Il prendra en compte prioritairement les bassins laitiers de Roquefort et de Poitou-Charentes. D'ici juillet, 10,6 millions de petits ruminants devraient être vaccinés, indique le ministère de l'Agriculture.
Dans le Sud-ouest de la France où un autre sérotype de FCO (sérotype 1) a été identifié, un million de petits ruminants et 700 000 bovins seront obligatoirement vaccinés dans les départements du Gers, des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées, plus la Corse.

 

Info vaccination

- Pour les broutards
Le Ministère de l'Agriculture vient d'allouer au Puy-de-Dôme les premières doses de vaccin FCO, soit 9 000 doses dont 4 500 doses pour les premières injections et 4 500 autres pour les rappels à effectuer 1 mois après la première injection. « Elles sont mises à disposition des vétérinaires par la DDSV en fonction des effectifs de broutards détenus et nés avant le 1er octobre 2007 » précise Denis Brugière, technicien EDE.
Seuls les animaux destinés à l'Italie doivent être vaccinés. Ceux destinés à l'Espagne et au marché français sont exempts de vaccination. Afin d'éviter les vaccinations intempestives et compte tenu du nombre de doses insuffisant alloué au département, il est fortement recommandé aux éleveurs de se mettre en relation avec leurs opérateurs commerciaux (groupements de producteurs, négociants) afin de vérifier si les animaux concernés seront destinés dans 3 mois au marché italien. Si c'est le cas, la vaccination sera alors réalisée. « Cette anticipation est extrêmement importante car si les animaux sont voués à un autre marché que celui de l'Italie, alors il n'est pas utile de procéder à leur vaccination » Denis Brugière met en garde par ailleurs : « ne pas vacciner des animaux susceptibles d'être gardés pour l'élevage-jeunes taureaux ou femelles destinées au renouvellement- avec les premières doses disponibles car le vaccin utilisé aujourd'hui n'est pas le même que celui qui sera utilisé par la suite ».
Pour faire vacciner les broutards il faut contacter le vétérinaire.


- Pour les autres animaux
Le Puy de Dôme devrait être destinataire de doses permettant de vacciner les cheptels bovins et ovins et les reproducteurs en juin 2008. Une attention particulière devra être portée sur les reproducteurs- taureaux et béliers- sur lesquels des cas de stérilité consécutifs à la maladie sont parfois observés. Il est recommandé aux éleveurs d'être vigilants durant les périodes de reproduction et de ne pas négliger la vaccination qui devrait intervenir en juin prochain

Jean-Paul Thénot, président de la section bovine de l'UDSEA


Le blocage des exportations vers l'Italie entraine de lourdes conséquences !


L'interdiction d'exporter les broutards vers l'Italie, s'ils ne sont pas vaccinés, engendre des conséquences économiques démesurées. La rencontre avec les pouvoirs publics, au début du mois, pouvait laisser penser que la « casse » serait limitée. Il n'en est rien ! La demande du Puy-de-Dôme des 30 000 doses nécessaires pour la vaccination des broutards destinés vers l'Italie, a abouti finalement à seulement 9 000 doses, de quoi vacciner 4 500 broutards. Suite à cette annonce, une réunion s'est tenue dans les locaux de la DDAF vendredi dernier, afin de mettre en place un plan de vaccination. Les animaux nés avant le 1er octobre 2007 feront partie des priorités, mais les responsables professionnels refusent de désigner les priorités de commercialisation, ce choix dépend de l'éleveur. Aussi, nous n'avons pas d'informations sur les vaccinations et la mise en marché des veaux de 8 jours. La vaccination doit se faire à l'âge de 1 mois minimum avec un rappel 1 mois après et l'animal doit rester dans l'exploitation 60 jours après la seconde injection ; d'ici là, les animaux auront l'âge d'être abattus. Les éleveurs sont désemparés et à court de trésorerie, le maintien forcé des animaux dans les exploitations intervient au moment où les stocks fourragers sont au plus bas, et où les cours des matières premières pour l'alimentation animale n'arrêtent pas d'augmenter. Avec un tel contexte, nous appelons les éleveurs à se mobiliser fortement Mercredi 26 mars, place du 1er mai, à Clermont-Ferrand à partir de 11 h.

 

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