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Etat des cultures
Excès d’eau : trop, c’est trop !

Face à une pluviométrie surabondante, les travaux de la plaine sont bloqués. Témoignages au 12 juin.


Pierre Boutet, technicien à la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme, explique la situation climatique de ces derniers temps. « La pluviométrie moyenne normale sur 30 ans (mesure station météo d'Aulnat) se situe à 85 mm. Or la pluviométrie de ce mois de mai 2008 est à 110 mm. L'écart peut paraître modéré vu que nous sommes dans un des mois les plus humides de l'année. Pourtant, il y a un réel excès d'eau car toute la pluie est tombée dans la dernière décade de mai et les perturbations se multiplient en juin. Cela a entraîné un engorgement des parcelles. Conséquences directes : une asphyxie du maïs et des carences en zinc et acide phosphorique liés à une difficulté d'assimilation dans les sols calcaires en période humide et froide. Seuls les semis précoces semblent parvenir encore à supporter la situation ».

Témoignages sur l'état des cultures
- Jean-Jacques Mordier, céréalier à Surat
« Toute la pluie tombée depuis début juin est en trop. Depuis le 20 mai jusqu'au 11 juin, 200 mm d'eau sont tombés dont 40 à 60 mm entre Surat et Randan rien que le 11 juin. Les terres gorgées d'eau atteignent des dizaines d'hectares à présent. Le maïs souffre le plus, en particulier le maïs semences - lorsqu'il a pu être semé -. Dans ces conditions, des pourritures de racines peuvent avoir lieu surtout dans les zones basses. Concernant le blé, les cultures manquaient globalement d'eau jusqu'au 15 mai. Il a pu bénéficier des premiers apports de fin mai mais dorénavant le remplissage des grains peut être pénalisé à cause d'une pourriture des racines».

 

-Jean-Louis Duron, tabaculteur à Aigueperse
« A cause de l'engorgement des parcelles, il me reste encore 1/4 de mes surfaces à planter en tabac. Je n'ai jamais vu cette situation depuis les 19 dernières années. Les conditions de plantations sont extrêmement difficiles. En Limagne, il reste encore environ 20 ha à planter sur les 200 ha de sole de tabac selon la coopérative Périgord Tabac. Nous sommes pourtant déjà en période de dérogation depuis fin mai pour finir ce travail avant le 15 juin. Cependant, il suffit de quelque 30 mm de pluie d'orage pour retarder les plantations de 8 jours ».

- Jean Chataing, céréalier à St-Cirgues
« Quatre semaines sans rentrer dans les cultures ! Les conditions climatiques actuelles, très humides, m'ont interdit l'accès à mes parcelles de maïs ou de blé pour réaliser les opérations de désherbage. Le rendement sera probablement affecté, d'autant plus que les fongicides n'ont pas toujours pu être appliqués pour protéger les plantes ».

- Christian Liabeuf, agricul-teur à St-Beauzire
« La betterave donne l'impression de s'accommoder à l'excès d'eau. Mais par expérience, les conséquences d'une asphyxie peuvent apparaître plus tard avec des jaunissements. Cela s'ajoute aux problèmes de levée dus aux périodes de froid et de gel, y compris pour les resemis».

- Jean-Luc Petoton, éleveur et céréalier à St-Clément de Régnat
« Cet épisode climatique est très mal vécu dans la plaine, surtout qu'il s'allonge dans le temps à une période où beaucoup d'interventions doivent être réalisées dans les cultures. Je crains particulièrement le déclassement de lots de blé car la fusariose commence à apparaître avec ses risques de développement de mycotoxines. Le tournesol, quant à lui, après des levées hétérogènes a subi de gros dégâts de pucerons. Les plants de maïs virent au rouge car l'excès d'eau les asphyxie. Désormais, les rendements de toutes les cultures seront aléatoires (du 8 mai au 12 juin : pluviométrie de 250 mm à St-Clément de Régnat) ».

 

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