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« Être compétitifs vis-à-vis des autres zones de production »

La sécheresse et ses impacts ainsi que l’amélioration de la rémunération ont été au cœur des échanges entre les producteurs de semences de maïs des Limagnes et Val d’Allier.

C’est sur le constat d’une année « particulièrement difficile » que le président des producteurs de semences de maïs a ouvert les travaux de l’assemblée générale du syndicat vendredi 28 février à Ennezat. « Avec 65% des objectifs atteints en maïs et 90% en tournesol, les résultats 2019 sont très décevants ; et ils le sont également pour les cultures de consommation » a déclaré Régis Rougier. Cette situation est à mettre en grande partie sur le compte des aléas climatiques dont la fréquence et les répétitions appellent aujour-d’hui les agriculteurs à se projeter et mettre en œuvre des moyens techniques pour améliorer leurs performances. Et parmi ceux-ci, les producteurs de semences de maïs misent particulièrement sur leurs capacités d’irrigation, convaincus que « cette année les irrigations ont permis de sauver des cultures et d’atteindre des niveaux de rendements corrects ».

Optimiser l’irrigation

Avec un déficit hydrique conséquent (-111 mm d’eau de janvier à octobre), l’irrigation et le niveau d’équipement en matière de débit d’eau en Limagne sont plus que jamais d’actualité.

Pour Jean Marc Albourie, référant technique chez Limagrain, il est nécessaire de « travailler sur toutes les techniques permettant d’optimiser l’irrigation en ayant une approche globale du système sol/ plante ». Pour cela, le technicien conseille de ne pas attendre pour démarrer l’irrigation, à la fois pour recharger la réserve utile (RU) du sol mais également pour ne pas pénaliser l’enracinement des mâles. Il préconise aussi de privilégier la fréquence à la quantité apportée, surtout au moment de la floraison ; et d’utiliser un outil de pilotage.

Autre élément pour optimiser l’efficience de l’irrigation : améliorer la structure du sol et donc sa capacité à retenir l’eau « pour avoir une humidité assez importante tout au long du cycle. Cela suppose d’éviter la compaction des sols et améliorer leur taux de matière organique, l’humus pouvant stocker cinq fois son poids en quantité d’eau. Mais c’est un processus un peu long qui ne se fera pas du jour au lendemain » reconnaît le technicien. L’utilisation de produits types hydro rétenteurs peut alors intervenir dans l’amélioration de la structure du sol. Des tests sont conduits depuis deux ans avec le produit Transformer. « Apporté au semis, il permet une meilleure circulation et absorption de l’eau dans le sol, un gain de productivité significatif ainsi qu’un meilleur développement racinaire » détaille Jean Marc Albourie.

« Optimiser et gérer l’irrigation c’est essentiel pour assurer la rentabilité de nos productions et de nous outils. Mais nous devons aller au-delà, jusqu’au stockage de l’eau pour conforter davantage nos activités » a souligné Pascal Viguier, président de Limagrain. « Les acteurs locaux travaillent à la création de nouvelles ressources en appui avec les pouvoirs publics. A nous tous d’être mobilisés pour que ces projets se concrétisent » a ajouté Régis Rougier.

Le président du syndicat insiste par ailleurs sur l’importance « d’optimiser les itinéraires techniques en renforçant les échanges entre techni- ciens et producteurs pour que cha-que parcelle de maïs semences produise le maximum de doses. L’amélioration de la productivité nous permettra ainsi d’être compétitifs vis à vis des autres zones de production ».

 

Revaloriser les prix à la production

Invité à participer aux travaux de l’assemblée générale, Benoît Laborde vice-président AGPM maïs semences, a fait un tour d’horizon de l’actualité nationale laquelle a été marquée en 2019 par l’augmentation des surfaces de maïs semences en raison d’une baisse des stocks. « 150 000 ha multipliés dans l’Europe des 27 dont 68 500 ha en France : nous sommes leaders au sein de l’UE ». Malgré tout, la production impactée par le climat, affiche un résultat à 90 % de l’objectif technique et la principale préoccupation demeure donc économique : « les rémunérations sont sous pression depuis plusieurs années, et la contre-performance de cette campagne accentue les difficultés » a indiqué le vice-président Laborde. Si la majorité des pro- ducteurs envisagent de poursuivre leur activité de multiplication de semences de maïs, la capacité à financer de futurs investissements nécessaires reste posée. « C’est une réalité qui devra s’imposer lors de la définition des futures conditions contractuelles alors que les surfaces de production devraient augmenter pour répondre aux besoins du marché. Nous devons aller vers une revalorisation des prix à la production, c’est là l’objectif de l’accord interprofessionnel acté le 4 février dernier » a expliqué Benoît Laborde. Au niveau local, les producteurs de semences de maïs sont en cours de négociation d’un accord triennal avec la coopérative Limagrain. « L’objectif est de définir un cadre permettant une amélioration du produit brut hectare en adéquation avec l’amélioration de la performance. Je ne doute pas que cette négociation sera équilibrée, pour que chacun y trouve son intérêt » a conclu Régis Rougier.

Tournesol semences : quid en l’absence de réglone ?

L’assemblée générale du syndicat des producteurs de semences de maïs a été l’occasion d’évoquer différents sujets. Brigitte Escale, ingénieure Arvalis, a présenté les principaux stress climatiques ayant des conséquences sur les composantes de rendement : froid, gel précoce, stress thermique, hydrique et manque de rayonnement. Thierry Deloche membre du conseil d’administration du syndicat est intervenu sur l’adaptation des pratiques dans la production de tournesol semences en l’absence de réglone 2. Ce produit phyto utilisé pour défolier le tournesol avant récolte est aujourd’hui interdit. Lors d’une journée centrée sur les techniques de récolte au champ, il a été constaté « une vision plutôt positive du travail effectué en Limagne en matière de qualité de récolte ». De quoi rassurer les producteurs et Thierry Deloche qui confirme que « le rendement sans réglone n’est globalement pas impacté ».

C.R

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