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En vidéo > Installation-Transmission : Relever le défi du renouvellement des générations, les Jeunes agriculteurs mobilisés

La première session régionale à l'installation Auvergne-Rhône-Alpes a été l'occasion de raconter de belles histoires de transmission. Exemple avec Aurélien Bornes, jeune agriculteur du Cantal.

Les jeunes agriculteurs de la grande région réunis à Aurillac.
Les jeunes agriculteurs de la grande région réunis à Aurillac.
© S. Giraud-Chatenet

Symboliquement, c’est dans l’un des territoires situés au plus extrême géographiquement de la nouvelle entité régionale que les Jeunes agriculteurs ont donné le «la» d’un rendez-vous désormais calibré Auvergne-Rhône-Alpes(1). La session régionale installation 2016 a pris ses quartiers, vendredi, du côté d’Aurillac.Particulièrement dynamiques, les Jeunes agriculteurs du département avaient mis les petits plats dans les grands pour conférer à cet évènement inédit tous les ingrédients d’un temps fort professionnel générateur de débat et de perspectives. Au cœur de la session, l’installation et la transmission, «qui restent les deux pierres angulaires du combat de Jeunes Agriculteurs », a martelé Frédéric Lacoste, en charge du dossier installation chez JA Aura, et cheville ouvrière de l’organisation de la session. En introduction, le cantalien accompagné de Sébastien Mazallon, agriculteur dans le Rhône, co-responsable régional du dossier installation, a fait le bilan qualitatif et quantitatif de l’installation sur la région, détaillant qu’en moyenne, 1 600 jeunes de moins de 40 ans s’installent en agriculture chaque année dans la région. Ce qui positionne Auvergne-Rhône-Alpes comme l’une des régions françaises qui installent le plus. Parmi les nouveaux installés, tous ne demandent pas la Dotation Jeune Agriculteur (DJA). Si la part est très variable selon les départements, en moyenne 3 installés sur 5 sollicitent cette aide. «Preuve que du chemin reste à parcourir, car suivre le dispositif à l’installation ce n’est pas seulement bénéficier de la DJA, mais cela donne droit à d’autres avantages durant les cinq premières années d’installation», explique Frédéric Lacoste. C’est en Savoie, où le pourcentage d’installations aidées est le plus faible à 32%. A contrario, il est particulièrement élevé dans le Cantal : 86% des 116 installés ont perçu la DJA en 2014.


Durabilité des installations aidées

Pour défendre l’accompagnement à l’installation, les Jeunes agriculteurs avancent un argument de poids : «plus de trois quarts des jeunes installés avec les aides sont toujours en activité dix ans plus tard». En effet, pour le syndicalisme jeune, pas question de prôner des installations à tout va. «Nous défendons des projets d’installations viables, vivables et transmissibles», explique Nicolas Merle, président des JA Aura. Plus qu’une formule, une valeur, qui ne peut, selon lui, s’appuyer sur le seul cadre des soutiens : «les aides sont importantes, mais elles ne feront pas tout. Il nous faut aussi travailler sur le foncier, sur la transmission, une question cruciale à l’heure où deux départs d’agriculteurs sur trois ne sont pas compensés». Dans les quinze ans à venir, la moitié des agriculteurs actuellement en activité vont partir à la retraite. C’est dire si l’enjeu est de taille pour les jeunes agriculteurs, mais aussi pour l’ensemble des acteurs économiques des territoires.


Sensibiliser et inciterà la transmission

«Se préoccuper du renouvellement des générations, c’est d’abord se pencher sérieusement sur la transmission», insiste Christophe Bocquet, responsable du dossier installation des JA de Haute-Savoie, département à l’origine du Fond d’accompagnement à la succession et à la transmission (FAST), un dispositif lauréat du premier trophée de l’innovation à l’installation. Destiné aux cédants, le FAST propose un accompagnement personnalisé incitatif durant les cinq années qui précèdent la cessation d’activité effective (exonérations MSA, pouvant aller de 15% à l’entrée du dispositif jusqu’à 75% lors de la cessation d’activité). Dans le Cantal, Gérard Vigier a avancé des chiffres sur le répertoire départ-installation (RDI), dont l’objectif est de mettre en relation des exploitants sans successeurs et des porteurs de projets. «En moyenne sur les cinq dernières années, nous avons répertorié une quarantaine d’offres dont un quart a été déposé dans le cadre d’une recherche d’associé. Parallèlement, sur les 100 candidats qui se sont inscrits au RDI, seuls 20% d’entre eux sont prêts à s’associer». Jusqu’il y a peu, les futurs cédants étaient rencontrés à l’occasion des entretiens préliminaires à la retraite organisés au sein des permanences de la MSA. Une manière de capter le public des futurs cédants pour les accompagner dans la durée jusqu’à la transmission effective de leur outil de travail. Sans le RDI et sans la volonté farouche d’un exploitant de transmettre à un jeune le fruit de son labeur, Aurélien Bornes n’aurait peut-être pas mené à bien son projet d’installation. Aujourd’hui, à la tête d’un cheptel de 60 vaches salers du côté d’Arnac dans le Cantal, il a repris les 68 hectares de SAU, et cerise sur le gâteau, son cédant lui louera dans quelques mois, une maison flambant neuve qu’il pourra à terme acheter.

Sophie Chatenet

(1) La session régionale installation devrait se tenir en Haute-Savoie en 2017. Le Cantal est par ailleurs candidat pour accueillir l’université d’hiver des JA l’an prochain.

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