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PAC
Elus de la montagne et agriculteurs unissent leur voix

Les positions portées par les agriculteurs de tous les massifs français dans le cadre du plan stratégique national pour la PAC sont partagées par les élus de l’ANEM. Un soutien de taille et sans faille qui devrait se concrétiser par un rendez-vous avec le ministre de l’Agriculture.

« Tous derrière l’agriculture de montagne ». Tel aurait pu être le slogan porté par l’ensemble des participants de la conférence de presse conjointe de l’ANEM et de l’lntermassif agricole français, organisée, mercredi dernier, à Paris. Le moment était assez inédit, puisque de manière très officielle, l’Association nationale des élus de la montagne (ANEM) a affiché sans détour son soutien plein et entier à l’ensemble des propositions élaborées par les représentants agricoles de tous les massifs français (Alpes, Vosges, Jura, Massif central, Pyrénées et Corse) en faveur d’une PAC qui accompagne véritablement l’agriculture de montagne. « Sans l’agriculture, la montagne, ne peut pas exister. Ce sont 50 000 exploitations ; 8,5 milliards d’euros de chiffres d’affaires et pas moins de 250 000 emplois directs qui sont concernés », a rappelé Jeanine Dubie, présidente de l’ANEM et députée des Hautes-Pyrénées (PRG). Et ce sans compter tous les bénéfices substantiels générés par l’activité agricole, qu’a détaillé Jean-Pierre Vigier, vice-président de l’ANEM et député de Haute-Loire (LR) : « maintien des paysages ouverts, protection de la biodiversité, lutte contre les incendies, les avalanches, les glissements de terrain…L’agriculture de montagne renforce l’attractivité touristique ainsi que l’identité de ces territoires ».

« L’agriculture de montagne fait corps avec son environnement »

A l’heure où la France doit faire des choix dans le cadre de la déclinaison nationale de la PAC, les spécificités de la montagne méritent d’être prises en compte, au titre de l’économie, de l’aménagement du territoire mais aussi de « son adéquation avec les attentes sociétales », comme l’a souligné Pascale Boyer, secrétaire générale de l’ANEM et députée des Hautes-Alpes (LREM). D’un commun accord entre élus et agriculteurs, cela passe par trois mesures stratégiques : d’abord par la sanctuarisation voire le renforcement des ICHN (Indemnités compensatoires de handicaps naturels), qui ont bénéficié en 2019 à 110 000 agriculteurs ; ensuite par le maintien des aides couplées, considéré « comme une nécessité vitale pour les productions qui les perçoivent », a souligné Dominique Fayel, éleveur dans l’Aveyron, et parlant au nom du Massif central ; et enfin par la prise en compte objective de toutes les surfaces pastorales. « 2015 a certes marqué un rééquilibrage au profit des surfaces pastorales, mais les déséquilibres subsistent toujours », a certifié Philippe Lacube, représentant des Pyrénées pour l’Intermassif.

Pastroralisme et herbe, dans l’écorégime « par nature »

A ce titre, le système de « proratisation » qui devrait être mis en place par le système satellitaire LIDAR (Light detection and ranging ou laser aéroporté) inquiète les responsables professionnels. Cette technique de télédétection, expérimentée en Espagne, et qui sera opérationnelle dès le 1er janvier 2023, permet l’acquisition de données tridimensionnelles à haute résolution afin de réaliser des cartographies précises et des relevés terrain. « Mais cette technique qui ne vaut pas l’analyse terrain, par l’observation humaine, risque d’exclure une partie du territoire (…) C’est perturbant de mettre en cause les systèmes qui marchent et de remettre les compteurs à zéro », a affirmé Philippe Lacube. « La PAC de demain ne doit pas se tromper d’objectif. Le système pastoral est un levier de l’économie montagnarde. Il l’est aussi pour les futurs écorégimes, au même titre d’ailleurs que l’herbe », a-t-il insisté. L’ensemble de cet argumentaire sera développé par les responsables de l’ANEM auprès du ministre de l’Agriculture très prochainement. Un rendez-vous est en cours de calage.

 

 

 

 

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