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Elections européennes :Les éleveurs portent la voix de la cohérence

A moins d'un mois du scrutin européen, les associations spécialisées de ruminants (FNO, FNB, FNPL, FNEC) convient les candidats des principales listes sur le terrain. Éric Andrieu, représentant de la liste Parti Socialiste-Place Publique a ouvert le bal des échanges, lundi, dans le Puy-de-Dôme.

Visite de terrain pour le député européen Eric Andrieu, sur l'exploitation laitière de la famille Anglaret à Sauxillanges.
Visite de terrain pour le député européen Eric Andrieu, sur l'exploitation laitière de la famille Anglaret à Sauxillanges.
© SC

Parce que l'élevage de ruminants, est dans bien des cas, le dernier rempart à la désertification des territoires ruraux, qu'il est pourvoyeur d'emplois et de biodiversité, et garant du lien social à plus d'un titre...Les éleveurs français ont souhaité que leur activité soit abordée dans le cadre de la campagne aux élections européennes. Les fédérations nationales bovine, ovine, des producteurs de lait et des éleveurs de chèvres, ont donc décidé de s'unir pour rencontrer les candidats aux élections européennes. Objectif : confronter les positions professionnelles en matière agricole aux programmes des principales listes et surtout militer en faveur de plus de cohérence. « Notre modèle d'élevage à taille humaine qui valorise l'herbe colle aux ambitions de la future PAC et répond aux attentes sociétales européennes. Sauf que nous ne pouvons pas continuer à défendre ce modèle tout en ouvrant les frontières à tout va à travers des accords de libre-échange », explique Bruno Dufayet, président de la FNB. D'un côté la PAC qui soutient un modèle, de l'autre des accords de libre-échange qui tuent ce modèle...Cette incohérence n'est plus tenable pour les éleveurs.

« Un enjeu de civilisation »

« Même si le ministre de l'agriculture français soutient qu'il n'y aura pas d'accord avec le Mercosur, nous savons pertinemment que les discussions se poursuivent ». Fervent défenseur de l'exception agricole dans les accords de libre-échange, le député européen Eric Andrieu¹, en visite lundi sur les exploitations des familles Anglaret à Sauxillanges, et Vedel à Solignat, dans le Puy-de-Dôme, est convaincu que « la Commission européenne ne prend pas la mesure des conséquences désastreuses de ces accords sur l'agriculture ». Allant jusqu'à comparer la capacité de l'Europe à peser sur ces accords de libre-échange a un véritable enjeu de civilisation, le député écarte toutefois toutes tentatives de repli : « Ce n'est pas en s'isolant uniquement à l'échelle de la France que l'on va résoudre les problèmes ». Une des pistes avancées est la remise à plat de l'ensemble des accords de libre-échange. « La production ovine connaît très bien les ravages de la mondialisation non maîtrisée. Nous sommes passés de 11 millions de brebis à 5 millions en l'espace de quelques années », relève Michèle Boudoin, présidente de la FNO. Pour porter cette voie de l'équilibre et de la cohérence, l'Europe aura besoin de députés engagés, n'hésitant pas à mouiller la chemise pour faire bouger les lignes. La profession en est convaincue.

Réécrire la PAC

Pour la future PAC post 2020, la première étape doit être, pour la France, d'obtenir à Bruxelles un budget ambitieux, au moins équivalent à la période actuelle. Et pour Eric Andrieu, le combat est loin d'être gagné : « Le cadre financier sera voté en octobre. Il va falloir se battre en premier lieu pour le budget et en second lieu pour exiger une réécriture globale de la PAC ». Une vision partagée par les éleveurs de ruminants, qui estiment que la PAC doit porter sur trois grands principes : Un dispositif important d'aides couplées, « dont les crédits ne doivent en aucun cas être fusionnés avec d'autres outils » ; une architecture verte récompensant les systèmes d'élevage les plus vertueux sur le plan écologique « et non ceux disposant de la plus grande marge de progression » ; et une indemnités compensatrices de handicaps naturels (ICHN) ciblée sur l'élevage, « pour des exploitations et des territoires dont la survie dépend du maintien de cette aide ».

Sophie Chatenet

¹ A 59 ans, le narbonnais Eric Andrieu, élu depuis 2012 député européen, renouvelle sa candidature au Parlement européen. Il figure troisième sur la liste Parti Socialiste-Place Publique emmené par Raphaël Glucksmann.

Les prochains rendez-vous

Une rencontre est prévue dans le Cantal, le 16 mai prochain, avec les représentants de la liste Les Républicains. Des rendez-vous sont en cours de calage, en Bourgogne notamment, avec les listes Génération.s, Europe Ecologie Les Verts et En Marche.

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