Ovins
Du bois, de la charpente à la litière
A Orcines, Mathieu Brunel et sa compagne Sophie ont construit une bergerie fonctionnelle, modulable et confortable pour
faciliter le travail quotidien tout en s'adaptant aux évolutions de l'exploitation.

A Orcines, Mathieu Brunel et sa compagne et associée, Sophie, ont investi il y a moins d'un an leur nouvelle bergerie. Le Gaec La Ferme des Sonnailles est désormais doté d'un bâtiment en bois de 22 mètres de large et 50 mètres de long, dans lequel les trois cheptels de l'élevage ont trouvé leur place. Depuis décembre dernier, ils expérimentent également la litière plaquettes afin de réduire leur consommation de paille.
Développer la production
Mathieu Brunel s'est installé en 2017, il n'a à ce moment-là qu'un "vieux bâtiment en métal" ne pouvant accueillir qu'une centaine de brebis. La majorité de son troupeau restait en extérieur à l'année y compris lors des agnelages. "Si je voulais développer mon élevage, progresser techniquement et réduire ma charge de travail, je devais construire une bergerie."
Après avoir trouvé le terrain adéquat, le berger entame les démarches pour la construction d'un bâtiment dimensionné pour 450 brebis. Entre temps, sa compagne Sophie s'associe avec lui pour former le Gaec de la Ferme des Sonnailles. L'élevage diversifie son activité d'élevage ovin allaitant avec un troupeau laitier de Thônes et Marthod ainsi qu'un troupeau de chèvres. En 2019, ils investissent la nouvelle bergerie et chèvrerie où 350 brebis Rava, sur les 550 que compte le troupeau, sont abritées. La cinquantaine de brebis Thônes et Marthod ainsi que les 20 chèvres sont également locataires des lieux. "Nous laissons 200 brebis dehors en hiver parce qu'il y a certains avantages comme l'économie de fourrage ou encore l'entretien des terrains."
Depuis bientôt un an, Mathieu et Sophie goûtent au plaisir de travailler à l'abri du froid et des courants d'air dans une ambiance saine. "Dans l'ancien bâtiment tout en acier, il y avait toujours de la condensation et les brebis étaient toujours mouillées." Le puits de lumière, installé sur la partie centrale du toit, leur offre une grande luminosité. Une chaîne d'alimentation et deux griffes pour dérouler le fourrage soulagent le travail quotidien.
Une litière plaquettes
En perpétuel recherche d'optimisation de leur production, Mathieu et Sophie expérimentent depuis le 15 décembre dernier, la litière plaquettes. La Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme a mis à leur disposition 20 m3 de bois déchiquetté. Mathieu s'est occupé de la mise en place en suivant les conseils de Thierry Roche, conseiller agroforesterie. Le lot des agnelles et des agneaux d'engraissement a bénéficié d'une sous-couche de plaquettes de 3 à 5 cm d'épaisseur, renouvelée tous les 8 jours. Après 24 jours sur les plaquettes, Mathieu a réinstallé une litière paille. Quant aux brebis suitées, elles ont pris place sur une sous-couche de 15 cm d'épaisseur pendant 10 jours avant de retrouver une litière paille. Le jeune éleveur a observé "des animaux plus propres, une litière sèche et un premier épandage facilité". Thierry Roche évalue en ce moment même l'économie de paille réalisée par Mathieu grâce au recours de la plaquette. Déjà conquis, l'éleveur prévoit de débuter l'exploitation du bois sur l'exploitation dès l'année prochaine. " Nous avons évalué la production annuelle de bois en répertoriant les haies, les arbres... Nous allons accompagner Mathieu dans ce nouveau projet" précise le conseiller.