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Ovin
Donner de nouvelles perspectives à la production ovine

Un récent rapport sur l’élevage ovin européen préconise plusieurs changements afin de donner un signal fort à la production et redonner espoir aux producteurs.

Réalisé dans les principaux pays producteurs de l'Europe(1) par la société Ernst & Young et l'Institut de l'élevage, le rapport souligne le découragement des producteurs ; « un découragement qui intervient dans un contexte où l'Europe n'est autosuffisante qu'à 79 % et où l'élevage bénéficie pourtant d'une très bonne image auprès du public» précise le rapport.
Le constat dressé par les experts en dit long sur l'état du secteur : manque de services techniques et de formation, revenus parmi les plus bas, valorisation insuffisante des sous-produits, augmentation des coûts, faible taux de reprise des exploitations par les jeunes exploitants, contrainte du niveau élevé des prix des céréales, cheptel, production et consommation en baisse, concurrence avec les pays tiers qui importent de la viande d'agneau à bas prix...
Les producteurs du Puy-de- Dôme ne se sentent pas épargnés par ce contexte difficile. Mais bien décidés à ne pas tomber dans le piège de cette morosité ambiante, ils ont choisi de se battre sur la technique et la génétique de leurs troupeaux. Avec l'aide de leurs groupements, de l'EDE, de la Chambre départementale d'agriculture, de la FDO... ils conduisent aujourd'hui un travail de fond sur la conduite de leurs élevages et sur les changements à apporter, réfutant l'idée que «l'agneau français n'a plus sa place sur le marché. Certes, les importations d'agneaux notamment de Nouvelle-Zélande, tirent les prix vers le bas, reconnaît Jean-François Vedel, membre de la FDO du Puy-de-Dôme. Nous demandons d'ailleurs la mise en place d'une date d'abattage sur l'étiquette afin d'informer les consommateurs et leur donner les moyens de comparer nos produits et ceux importés NZ».
De leurs côtés, les auteurs du rapport réclament plusieurs changements afin de donner un signal fort à la production. Ils préconisent eux aussi l'application de normes au niveau de la production et de l'étiquetage afin de promouvoir la viande
d'agneau dans l'Uunion européenne. Ils proposent également un soutien additionnel à partir du premier pilier de la Pac, l'octroi de soutiens à l'innovation et à l'industrie, une amélioration de la communication sur les métiers en aval, ainsi qu'une meilleure efficacité dans la gestion des risques sanitaires.

Photo du cheptel ovin
Le cheptel ovin français s'érode depuis des années. En 1980, selon l'Office de l'élevage, il y avait près de 13 millions de têtes recensées. En 2007, l'office n'en recense plus que 8,494 millions pour une production de 126.000 tonnes équivalent carcasse (tec) contre 180.000 en 1980. La Fédération nationale ovine (FNO) demande aujourd'hui entre 20 et 30 euros supplémentaires par brebis dès 2009. La partie couplée de la Prime à la brebis et à la chèvre (PBC) étant à ce jour de 10,5 euros par animal. «Cette revalorisation de la Prime à la brebis et à la chèvre (PBC) nécessiterait 180 à 200 millions d'euros issus du 1er pilier de la Pac » estime la FNO.

(1)Grèce, Irlande, France, Italie, Espagne, Hongrie, Roumanie

Où en sont les aides ?


Les producteurs ovins sont en attente du versement des aides FAC et "de minimis" sur 2007. Le point avec Michel Lablanquie, chef du service économie agricole de la DDAF.

* Aide "de minimis"
Aide qui consiste à compenser la perte de marge brute 2007.
L'enveloppe nationale est de 12 millions d'euros.
Critères d'éligibilité :
- 150 brebis
- taux de spécialisation 40 %
Montant de l'aide :
- Entre 150 et 249 brebis : 745 ? (hors signe de qualité) 828 ? (sous signe de qualité)
- Au-delà de 250 brebis : 1800 ? (hors signe de qualité) 2000 ? (sous signe de qualité.
Les dossiers sont instruits par la DDA puis transmis à l'Office de l'élevage chargé de rassembler les données de l'ensemble de la France. Soit l'enveloppe nationale est suffisante auquel cas
100 % de l'aide sera versée, soit elle ne l'est pas et l'Office procèdera alors à un lissage de l'aide
« Sur les 208 éleveurs ayant déclaré au moins 150 brebis à la demande de prime ovine 2007, 126 ont déposé une demande éligible qui a été transmise pour paiement à l'Office de l'Elevage et qui donc satisfaisaient à la condition de 40 % de taux de spécialisation ovine » indique Michel Lablanquie avant de confirmer que le versement « devrait intervenir dans les prochaines semaines »

* Aide FAC (Fonds d'allègement des charges)
L'aide consiste en une prise en charge des intérêts partiels.
Critères d'éligibilité :
- 150 brebis
- 50 % de taux de spécialisation
- 20 % minimum de taux d'endettement
Montant :
Seul le montant de la 1ère enveloppe a été notifié par le ministère, soit 3M d'? au plan national, dont 26 644 ? pour le département du Puy- de-Dôme. Les départements et le CNASEA, chargés d'instruire et de procéder aux paiements des aides, attendent maintenant la notification par le ministère de la 2ème enveloppe aide FAC.
Rappel : Les aides FAC et "de minimis" cumulées sont plafonnées à 7000 ? par exploitation sur 3 ans.

Jean-François Vedel, membre de la FDO*

Les moutonniers n'ont pas tous disparu !
Il y a une quinzaine de jours, le salon national de Paris fermait ses portes. Le monde agricole tout entier était présent, les éleveurs de moutons aussi. Pourtant, en lisant les journaux, on pouvait croire que les moutonniers sombraient dans les oubliettes alors que les autres productions étaient sous les projecteurs. Non rassurez-vous, les moutonniers étaient bel et bien présents à ce rendez-vous incontournable du monde agricole ! Et oui, soif de génétique, de recherche de performances sur les résultats techniques et économiques, les éleveurs du département avaient fait le déplacement. « Il est bon de savoir relever la tête de nos systèmes et d'aller voir ce qui se fait chez les autres producteurs. Ce salon est idéal pour échanger sur notre production. » Voici le genre de discours que peuvent tenir les éleveurs passionnés par l'élevage de mouton. Certains pensent que nous sommes à l'agonie, eh bien non ! Certes, la conjoncture actuelle ne nous est pas favorable, mais nous sommes encore là, prêts à nous battre pour que notre production ne disparaisse pas sans avoir fait parler d'elle.

* Fédération départementale ovine du Puy-de-Dôme

 

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