Elevage
Des veaux de boucherie sous tunnel
Engraisser des veaux de boucherie sous tunnel, la méthode est peu répandue dans le Puy-de-Dôme pourtant elle fait ses preuves.
En 2001, Pascale Roux rejoint son mari, Thierry Roux sur son exploitation agricole à Cros dans le Puy-de-Dôme. Pour s’installer sur l’élevage laitier et allaitant, l’agricultrice doit développer une troisième activité peu consommatrice de surfaces. Elle crée donc un élevage hors-sol de veaux de boucherie sous tunnel. Pour Pascale, il était hors de question de construire un bâtiment sur une aire paillée. « Le curage et le paillage demandent un temps de travail trop important. De plus, le prix de la paille rend le système moins rentable. » Elle choisit alors la solution du tunnel qui s’adapte aussi à l’élevage hors-sol.
Construction technique
Une pré-fosse a été creusée sur une trentaine de centimètres de profondeur et avec une pente importante. Cette maçonnerie permet de récupérer les effluents des veaux et de les rejeter dans une fosse plus grande, construite en contre bas du tunnel. Au dessus, des caillebotis en bois exotique (essence azobé exclusivement) ont été installés. Mickaël Legoy, technicien de la société Mamellor, explique ce choix. «Les veaux sont sensibles aux écarts de températures. Les caillebotis en bois sont plus chauds que du béton. » Le tunnel a ensuite été construit au-dessus des ces aménagements. La charpente en tubulaires a été solidement conçue pour résister aux intempéries dans cette zone de montagne (plus de 1 000 mètres d’altitude). Une première bâche a été installée puis deux couches de laines de verre, et enfin une dernière bâche pour recouvrir l’ensemble.
Aujourd’hui, le bâtiment long de 45 mètres et large de 9,3 mètres accueille 130 animaux. La température ambiante varie de 15 à 20°C suivant la période de la journée et la température extérieure. A chaque extrémité, les portes sont équipées de systèmes de ventilation réglables. «L’air circule dans le couloir d’alimentation permettant de se renouveler sans que les veaux ne ressentent le froid. Il n’y a pas davantage de problèmes sanitaires sur les veaux élevés dans les tunnels que dans un autre type de bâtiment » témoigne le technicien. Deux ventilateurs ont également été installés en hauteur sous la bâche pour évacuer l’air vicié.
Aujourd’hui, Pascale Roux passe trois heures par jour aux soins de ses veaux de boucherie. Le tunnel a été rapidement rentabilisé. Et dix ans après sa construction, il suffit de changer la bâche extérieure pour repartir encore pour dix ans.
A découvrir dossier bâtiment de 9 pages dans l'Auvergne Agricole du 5 décembre 2013 n°2525.